Guillaume Apollinaire (17,5 x 12,1 cm, Photographie ancienne et peinture à l’huile, 2013, édition unique) © Duane Michals / Courtesy Galerie Esther Woerdehoff
Galerie Esther Woerdehoff 36 rue Falguière 75015 Paris France
Pour cette exposition de printemps, la galerie Esther Woerdehoff est heureuse de présenter les œuvres de trois photographes : Duane Michals, Arthur Tress et Juliette Bates. Deux figures historiques de la photographie américaine et une nouvelle arrivante, réunies par leur vision poétique du réel, mis en scène et transformé par la photographie.
Duane Michals (Etats-Unis, *1932)
L’alliance du texte et de la photographie caractérise l’œuvre de Duane Michals depuis les années 1960. L’artiste américain qui se définit comme un “écrivain de la photographie”, raconte des histoires et écrit “les mouvements de l’âme” sur ses clichés. Pour la galerie, Duane Michals a conçu une série d’œuvres uniques. A partir de photographies anciennes anonymes de la galerie parisienne Lumière des roses, le photographe devient peintre et rend hommage à dix écrivains, affirmant sa culture littéraire et son amour de la France. Duane Michals utilise collage, dessin, texte et peinture pour s’approprier ces images passées, vues de Notre Dame et de la Tour Eiffel ou portraits d’anonymes, et les transforme en portraits rêvés, dédicacés à Apollinaire, Genet, Proust, Voltaire, Eluard, Sand, Flaubert, Sartre...
Né en 1932 à McKeesport, Pensylvanie, USA. Il vit et travaille à New York.
En 1953,
il obtient son Bachelor of Art à l’Université de Denver, Colorado.
En 1956
, il étudie le graphisme à la Parsons School of Design de New York.
En 1958, sa carrière de photographe débute lors d’un voyage en Union Soviétique où il
fait de nombreux portraits dans la rue avec un appareil photographique qu’il a emprunté.
A son retour, il commence à travailler comme photographe indépendant, spécialisé en mode et en portrait pour les magazines Vogue, Esquire, Mademoiselle et Life.
Au fil des années, l’approche photographique de Duane Michals évolue considérablement. Son intérêt pour les scènes de rue l’a d’abord amené à photographier des événements considérés comme faisant partie de ce que l’on qualifiait de «paysage social». Au milieu des années 1960, il perd cet intérêt pour l’approche documentaire. Inspiré par le travail de peintres tels que René Magritte ou Balthus, Duane Michals commence à aborder des concepts littéraires et philosophiques autour de la mort, du genre, de la sexualité. Il met en scène des histoires puis les photographie, utilisant souvent des expositions multiples et créant des séquences et des séries. Il expérimente aussi en combinant texte et dessins sur ses images.
Arthur Tress (Etats-Unis, *1940)
Né en 1940 à Brooklyn, Arthur Tress grandit à coté du Luna Park de Coney Island et commence à photographier dans la rue. Ses images révèlent vite une étrangeté qu’il qualifie de “réalisme magique”, apparition du merveilleux dans un univers d’apparence banale. Une fille qui pêche des poissons rouge à la main devant le Château de Breteuil, un garçon aux mains de racines, un homme-silhouette qui surgit entouré de fumée, ces photos-fictions jouent avec le style documentaire mais composent des images oniriques et subversives, le petit théâtre d’une réalité fantasmée.
La galerie présentera également des collages photographiques de l’artiste : une toute nouvelle série dans laquelle Arthur Tress recompose certains de ses souvenirs en associant des pages de livres de coloriage pour enfant à des photographies issues de son album de famille.
Né à Brooklyn, le 24 novembre 1940, il vit et travaille à Cambria en California.
Arthur Tress grandit à Brooklyn, explore la fête foraine de Coney Island et fait ses premères photographies à l’école primaire en 1952.
En 1962,
il est diplômé d’un Bachelor in Fine Art au Bard College, où il a étudié l’art, l’histoire
de l’art, la culture du monde et la philosophie avec Heinrich Blücher. Il continue à photographier et commence à réaliser des courts métrages. Après l’obtention de son diplôme à Bard, Arthur Tress part s’installer à Paris et s’inscrit dans une école de cinéma qu’il quitte rapidement. Après avoir voyagé en Europe, en Egypte, au Japon, en Inde et au Mexique, il s’installe à Stockholm en Suède et travaille pour le musée ethnographique de Stockholm. En 1968
, Arthur Tress revient à New York pour devenir photographe professionnel. Première exposition solo cette année-là, Appalachia-People and Places, au Smithsonian Institute puis à la Sierra Gallery (New York City).
Entre 1969-1970,
il travaille comme photojournaliste pour V.I.S.T.A.
Il s’installe à Cambria en Californie en 1992.
Teenage Runners, New York City, 1975
Tirage argentique, 40 x 30 cm, édition de 50
© Arthur Tress / Courtesy Galerie Esther Woerdehoff
Juliette Bates (France, *1983)
Découverte à l’occasion de sa participation au Prix PHPA 2013, où elle remporte le Prix spécial du jury avec Le Cygne, Juliette Bates est venue à la photographie après une maîtrise d’Histoire de l’Art sur le thème de la photographie de phénomènes de foire à la fin du XIXème siècle. Dans sa série Histoires Naturelles, une figure féminine vêtue de velours noir nous invite dans un cabinet de curiosités, où oiseaux, insectes et crâne mis en scène questionnent la fragilité de la condition humaine et sa relation à la nature. Un conte étrange où la photographie, telle une taxidermie, tente de conserver le temps qui passe.
Juliette Bates est née en 1983, à Paris où elle vit et travaille.
En 2007, elle obtient une maîtrise en Histoire de l’Art sur le thème de la photographie des phénomènes de foire à la fin du XIXème siècle aux Etats-Unis et en France. Juliette Bates décide alors de se consacrer à la pratique et de réaliser ses propres phographies. Elle intègre l’école Icart Photo, dont elle sort diplômée en 2011.
Alliant un goût marqué pour les arts graphiques, les curiosités et les scènes troublées d’absurde, elle explore par la photographie des thématiques qui l’interpellent : la confrontation de l’homme et de la nature, la fuite du temps, une certaine fragilité...
Silhouette, 2011, Série : Histoires Naturelles
Tirage jet d’encre sur papier
Hahnemühle, 60 x 60 cm (édition de 8) ou 40 x 40 cm (édition de 10)
© Juliette Bates / Courtesy Galerie Esther Woerdehoff