Institut français du Cambodge 218 rue keo chea phnom penh Cambodge
Depuis sa première édition en 2008, le Festival PhotoPhnomPenh (PPP), soutenu par le Ministère de la Culture et des Beaux-arts du Cambodge et l’Ambassade de France au Cambodge, s’est peu à peu affirmé comme un rendez-vous majeur de la photographie en Asie du Sud-Est.
Chaque année, le festival investit la capitale cambodgienne, avec des dizaines d’expositions d’artistes cambodgiens et internationaux. Pour sa 6e édition, il s’inscrit encore davantage dans l’espace urbain, avec plusieurs projections et expositions en plein air, de l’esplanade du Wat Phnom au Quai Sisowath, en passant par les murs de l’Ambassade de France ou le Marché central.
La programmation, éclectique, donne l’occasion de découvrir, dans un cadre inédit, les travaux d’artistes cambodgiens confirmés (Mak Remissa, Sovan Philong...) et de jeunes talents locaux, aux côtés de photographes internationaux (Bernard Faucon, Elina Brotherus, Munem Wassif...).
Pendant une semaine, l’Institut français du Cambodge devient La Maison du Festival, et dédie l’ensemble de ses espaces à la photographie, en hébergeant des expositions, des projections, et des rencontres entre les artistes et le public.
© Dow Wasiksiri
Après cinq ans d’existence et après avoir permis de découvrir à la fois des expressions contem- poraines venues d’Asie et d’Europe et favorisé l’émergence de jeunes photographes cambodgiens, PPP poursuit sa route, dans la même direction, en tentant de s’améliorer, d’aller plus loin dans la réflexion autour de l’image, des images.
Pour permettre cela, le premier effort consiste à augmenter la présence de la photographie dans l’espace public. Les expositions que nous avons déjà réalisées, aussi bien sur le mur de l’Ambassade de France que sur le quai Sisowath prouvent que cette forme de présentation rencontre une curiosité, provoque le débat, la réflexion, l’échange. Grace à la confiance renouvelée des autorités et de la municipalité nous augmentons cette année le nombre d’expositions en extérieur, dans des lieux symboliques, populaires et très fréquentés de la capitale : c’est là que se trouve le public que nous devons toucher, le plus large, auquel nous voulons donner accès aux images. Et, pour la première fois, nous l’associons à la création d’une exposition collective.
Cette dimension pédagogique, inhérente depuis le début aux vocations du festival, se double d’actions plus directes, que nous souhaiterions amplifier, comme la formation au Studio Images, les actions en direction de scolaires et la collaboration avec les universités. A un moment où l’image, multiple, est partout, nous nous devons d’essayer de fournir à une jeunesse friande d’un mode de représentation qu’elle pratique spontanément des éléments de lecture. Le renforcement de la section photographie à la Médiathèque de l’Institut français du Cambodge participe de cette démarche.
©Maika Elan
Comme à l’habitude, parce que notre fonction première est de permettre un échange en profondeur entre créateurs asiatiques et européens, nous n’avons pas choisi de thème central. Mais, comme cela arrive parfois, une ligne de force, qui correspond certainement à une nécessité du moment, se dessine. Elle concerne l’exploration de la ville, du patrimoine bâti, de la notion de ruine, des contradictions ou conflits apparents entre une mémoire et le développement. Si la diversité des approches graphiques et plastiques confirme notre volonté de donner à voir la photographie dans la richesse de ses différences contemporaines, il est évident que, derrière cette question de la ville et du patrimoine, s’esquisse celle de la place de l’homme dans la cité. Le festival s’inscrit ainsi naturellement dans les thématiques de la saison culturelle de l’Institut français du Cambodge.
Le festival entre dans une étape nouvelle de son histoire avec l’importance grandissante de l’association des Amis qui permet son organisation et va assumer des responsabilités de plus en plus grandes. Que soient ici remerciés tous ceux, particuliers, fondations, entreprises, qui permettent, par leur générosité et leur soutien, que nous puissions envisager l’avenir avec davantage de sérénité dans une période difficile. La structure nouvelle de production signifie clairement un renforcement des synergies entre l’Institut français du Cambodge qui a permis qu’existe PhotoPhnomPenh et des bonnes volontés passionnées qui font tout pour assurer sa pérennité et son développement.
Sans la générosité des artistes, sans l’engagement de jeunes qui trouvent peu à peu la cohérence de leur mode d’expression et prennent le risque de le partager avec le public, ce festival n’existerait pas. C’est autour d’eux que nous prenons rendez-vous à l’Institut français du Cambodge qui, durant la semaine d’ouverture, deviendra La Maison de PhotoPhnomPenh.
Christian Caujolle
© Chen Pol