© Albin Millot
Galerie Vincenz Sala 52, rue Notre-Dame de Nazareth 75003 Paris France
« Famille » vient de famulus qui signifie serviteur, et par extension les personnes habitant sous un même toit. La famille, base de la civilisation est une structure commune à toutes les sociétés humaines. Pouvant être perçue différemment, chaque personne éprouve à son égard des sentiments très distincts. Aujourd’hui en 2013, vouée à évoluer, la notion de « famille » reste au cœur des débats et est, pour certains, menacée. La fameuse phrase d’André Gide extraite des Nourritures Terrestres (1897) : «Familles, je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur » exprime une abomination. En quoi le cri de Gide a-t-il une résonance encore aujourd’hui ? Permettant pourtant le premier contact avec autrui, nécessaire au développement de l’enfant, cette recherche de filiation a toujours été contestée. La notion même de « famille » est-elle, tout simplement, un besoin de retourner à cette première socialisation ?
Familles 2013, qui êtes-vous ? Pour y répondre, ParisBerlin>fotogroup invite les collectifs Caravane (Bruxelles) et Neunplus (Berlin). Abordant cette thématique très personnelle, le plus souvent autobiographique, l’exposition montrera, à la manière d’une anthologie, les regards de 18 photographes européens. A travers ces « albums de famille », chaque questionnement personnel et intime s’entremêle et se répond.
FAMILLE 2013
par Romy Straßenburg
Nous sommes en 2013. La terre gravite dans l’univers. Nous pouvons voler en quelques heures de l’autre côté du globe. Nous évoluons dans un réseau arborescent, sautons entre les réalités analogiques et numériques. Nous nous égarons entre langues, signes et symboles. Nous surmontons les distances, détruisons les murs et en construisons de nouveaux. Nous nous perdons et nous retrouvons. À un endroit, que nous appelons « la maison ». Serait-ce un endroit concret, un sentiment ou juste l’impression d’un point d’encrage apparemment indestructible dans le tourbillon de l’inconstance ?
Pour la plupart d’entre nous « à la maison » signifie toujours la famille. Cet étrange agglomérat d’humains, qui généralement sont issus les uns des autres, qui se sentent faits l’un pour l’autre, ou qui ont été amenés à le croire. C’est un regroupement d’individus, qui met au monde de nouveaux individus, dont le sort sera un jour d’enterrer leurs géniteurs. Le cercle perpétuel. Aux yeux de certains, c’est une nécessite biologique qui garantie que l’enfant peut grandir dans les meilleures conditions. Pour d’autres, elle est le summun de la satisfaction émotionnelle. Alors que d’autres encore affirment qu’elle est une « institution », assurant la pérennisation de la société.
Nous sommes toujours en 2013. Des centaines de milliers de personnes ont manifesté en France les derniers mois, parce qu’ils croient la famille en danger : du moins si des enfants peuvent être adoptés par des couples homosexuels. Sur leurs pancartes, il est question de la protection de la famille, de la pérennisation du modèle classique de la famille se composant d’un père, d’une mère et d’un enfant. Mais pourquoi ce trouble et cette mobilisation ? Pourquoi tant d’hommes croient toujours en la valeur de la famille, si, simultanément, le nombre des mariages diminue, le taux de divorce augmente et l’envie de grossesse chez les jeunes est de plus en plus tardive.
Peut-être que la famille représente l’univers, que nous avons l’impression d’avoir perdu dans une époque où tout se mondialise. Quelque chose de stable, d’irremplaçable dans la lignée des ancêtres où tout, ce qu’il y a avant ou après, prend finalement un sens : dans la famille précisément. Le souhait est peut-être là : dépasser la finitude de la vie en laissant derrière soi des traces ? Pour être certain de toujours exister, même après la mort, dans les pensées et les souvenirs de ses enfants. Mais c’est, peut-être, pour certaines personnes juste la simple nécessité de boucler ses fins de mois.
Famille. C’est aussi dans bien des cas un ensemble de règles et de traditions. Un corset, qu’il s’agit de briser à un moment donné. Un cocon, dont on doit s’évader, pour continuer à se développer. Peut-être jusqu’au moment où l’on est de soi-même prêt à y revenir. Quand la découverte de son propre « moi » est terminée, on se retourne vers le « nous » avec d’autres yeux. La liberté et l’indépendance hors du corset familial ont un goût palpitant et doux. Mais, le sentiment d’être utile est aussi savoureux. De pouvoir donner quelque chose aux personnes de notre entourage sans attendre, tout de suite, quelque chose en contrepartie. Une fiabilité inconditionnelle, tant dans le quotidien qu’au niveau émotionnel.
Famille. Ce n’est plus en 2013 une constellation irrévocable des mêmes personnes. Nous nous marrions et nous nous séparons. Faisons des enfants — pas toujours avec la même personne — et nous ne vivons pas toute notre vie sous le même toit avec nos parents et nos propres enfants. Les changements de la vie de famille moderne sont du ressort des sociologues. Leurs statistiques décrivent une dénatalité plus dramatique en Allemagne qu’en France. Ils nous avertissent de l’augmentation du nombre de célibataires, du vieillissement de la société, ils constatent que la tendance va à la famille-patchwork et comptent de plus en plus de foyers monoparentaux. Cependant les chiffres, les courbes et les diagrammes ne peuvent raconter qu’une partie de l’histoire (de famille). Même si la forme classique de la famille change, s’il y a des ruptures et des revirements, si nous concevons et vivons aujourd’hui comme des individualistes, le sentiment de la « famille » persiste en nous. Elle ne ressemblera plus à ce qu’elle a été avant, ne fonctionnera plus de la même manière. Et, même si on est en 2013, la famille est bien souvent la chose la plus grave, la plus belle et la plus évidente du monde …
Romy Straßenburg a grandi à Berlin et travaille depuis 2008 en tant que journaliste indépendante à Paris.
NE M’OUBLIE PAS
Par Dr. Stefanie Loh
« Ma très chère Madame Mitford, avez-vous déjà entendu parler de la daguerréotypie, cette dernière invention merveilleuse ? – C’est-à-dire avez-vous déjà vu un portrait fait de la sorte ? (…) Ce n’est pas seulement la similarité, qui le rend précieux, mais le sentiment, l’image intime qui lui est inhérent … en effet, la véritable ombre de la personne est conservée pour toujours. (…) Ainsi, je trouve tout à fait évident (…) de préférer un tel portrait d’une personne tendrement aimée à la plus grande des œuvres d’art. »
Dans cet extrait d’une lettre à Mary Mitford de 1843, l’écrivaine Elizabeth Barrett met en valeur la spécificité médiale du portrait photographié, définition toujours valable : c’est la représentation physique de la personne sur la photographie, une représentation qui va au-delà de la précision et qui confirme la présence même de la personne. Par conséquent, les portraits de famille avaient une valeur quasiment cultuelle au 19e siècle, comme la photographie « post-mortem » qui montre le parent venant de décéder. Aux 20e et 21e siècle, la photographie de famille a aussi gardé son importance dans les rites familiaux et sociaux.
Il est intéressant de noter que la photographie contemporaine se confronte toujours aux coutumes du portrait photographique et à sa qualité quasi « momifiante ». Par exemple, Rinko Kawauchi montre à travers son travail « cui cui » ses perceptions intimes et poétiques de sa vie familiale, elle livre à la fois un reportage sur la vie de ses grands-parents et un témoignage de ses souvenirs. De nombreuses séries de portraits familiaux montrent bien le caractère éphémère du procédé, notamment par une méthode de travail comparative et repris à intervalle régulier. Comme dans la série « The Brown Sisters » de Nicholas Nixon, qui portraiture sa femme et ses sœurs dès 1975. Autre exemple, le portrait typologique de la photographe autrichienne Friedl Kubelka, constitué de photographies de sa fille, prise en photo chaque lundi, sur une période de 18 ans. Rineke Dijkstra, devenue mondialement célèbre en 1994 avec sa série de mères représentées avec leurs jeunes enfants, elle a, 16 ans plus tard, portraituré à nouveau ces enfants, désormais jeunes adultes, engagés dans la vie.
Outre la grossesse et la naissance, la maladie et la mort sont des thèmes récurrents en photographie. Deux photographes japonais en sont l’exemple : Seiichi Furuya combine dans son travail « Mémoires 1983 » (2007) les parties du journal intime de sa femme, qui s’est suicidée en 1985, avec ses propres photographies. Nobuyoshi Araki montre dans
« Sentimental Journey/ Winter Journey », les derniers jours de sa femme : tout en photographiant, il lui fait ses adieux.
Cependant, la famille comme thème de portrait photographique peut être pris, outre les parents ou ceux habitant sous le même toit, dans un sens plus large, de la communauté sociale. L’américaine Nan Goldin observe, au fil des années, ses amis — qu’elle nomme les membres de sa «extended family» — et présente leur vie dans ses livres, portraits et projections.
La même représentation de la famille se retrouve dans les photos mises en scène de Gillian Wearing. Dans ses autoportraits « Me as Claude Cahun » ou « Self Portrait as My Mother Jean Gregory », la photographe britannique se coiffe des masques de ses ancêtres et de ses propres modèles, et affirme ainsi son identité sur sa propre origine : « I think my idols tell the audience more about me than my family could {...} ». Selon Elizabeth Barrett, ce n’est pas le lien de parenté, mais plutôt l’attachement émotionnel à quelqu’un qui fait qu’on souhaiterait « posséder un tel souvenir de chaque créature aimée ».
Dr. Stefanie Loh, historienne d’art, Université de Duisburg-Essen
© Albin Millot
REZ-DE CHAUSSEE
JE NE CONNAIS PAS LEUR NOM | Andreas B. Krueger | ParisBerlin>fotogroup
L’histoire d’une famille s’écrit au travers de mots, d’images et d’objets. Elle reste toujours parcellaire. Au croisement des différents niveaux de récit, peu de personnes, au sein d’une famille, savent déchiffrer les biographies et les événements – l’image complète restant toujours inaccessible. L’installation Je ne connais pas leur nom réunit des photographies, des objets et des fragments de texte, et dessine ainsi une histoire familiale fictive.
Andreas B. Krueger est né en 1982. Après les études à l’université des Beaux-Arts de Berlin, il travaille en tant que photographe, chef-opérateur et directeur artistique à Berlin et Paris. Il se préoccupe des structures narratives dans des contextes photographiques et il utilise également dans son travail la vidéo, l’écriture et l’espace.
WWW.ANDREASBKRUEGER.COM
BELLE ÉPOQUE | Stéphanie de Péty de Thozée | Caravane
Un milieu social, une grande famille, ses codes, ses obligations... Tout un langage qui me laisse perplexe. Quelle est la place de l’aristocratie au XXIème siècle ? J’ai eu envie de me tourner vers ma famille, mes cousins, mes cousines pour le comprendre. Finalement, tout cela n’est pas si sérieux. La vie de château c’était avant. Dans la dérision de ces codes, on prend la pose, à l’ancienne, et l’ancêtre sur le mur nous observe ...
Stéphanie est née à Liège en 1978. C’est après avoir été institutrice qu’elle se tourne vers la photographie. « Prendre un appareil photographique en main, c’est ouvrir un possible espace de communication, de rencontre … »
WWW.COLLECTIF-CARAVANE.COM
« PHOTOGRAPHE CÉLIBATAIRE CHERCHE MODÈLE POUR EXPO TEMPORAIRE OU COLLECTION PERMANENTE … » | Laure Geerts | Caravane
C’est décidé, je me lance dans un nouveau sujet où je peux joindre l’utile à l’agréable. La quête du prince charmant via un site de rencontres en ligne. À moi le « love shopping », définir mes critères de choix. Qu’est-ce qui est important pour moi ?
J’ai l’impression de faire mon marché. Mais dans le monde réel, derrière ces écrans, ces mots, ces slogans, ces photos, sont-ils vraiment charmants, bons amants, aimants et intéressants ? Lequel m’ira ?„
Née en 1978 à Liège, Laure travaille dans le marketing lorsqu’elle découvre la photographie. C’est un moyen pour elle de porter un regard sur certains mondes fermés et de les comprendre pour en révéler la fragile complexité.
WWW.LAUREGEERTS.BE
D’UN ÉTÉ À L’AUTRE | Fred Hüning | Neunplus
« D’un été à l’autre » est un projet photographique en cours, réalisé sur le long terme avec mon fils et ma femme. Depuis la grossesse (2006) à sa première année (2007) jusqu’à ce qu’il soit adulte (2025), je fais le projet de photographier mon fils accompagné de sa mère chaque année, durant l’été. Ce travail est inspiré par l’extraordinaire projet « The Brown Sisters » (Les sœurs Brown) du photographe américain Nicholas Nixon.
Fred Hüning vit et travaille à Berlin et Brandebourg.
WWW.NEUNPLUS.COM
DÉLIQUESCENCES | Albin Millot | Parisberlin>fotogroup
Son histoire se découpe en deux. Un avant et un après. Son enfance, ses liens familiaux, son histoire en ont été forcément touchés. De l’après il a fait sien. Il peut le voir, le reconnaître. Peut-être les souvenirs sont-ils plus frais ?
La famille de l’après, il se l’est construite. Il l’a choisie.
Mais de l’avant restent des zones sombres, des déliquescences. Des non-évidences et des interrogations.
Retrouver les lieux de l’avant, les ré-explorer serait une façon pour lui de retrouver cette notion de famille un peu déliée, de se la réapproprier. Ou de s’en détacher, finalement.
Albin Millot vit et travaille à Paris. Il tente, via la photographie, de représenter l’Humain dans l’espace et le paysage (souvent urbain), et aussi, dans une toute autre démarche, de retranscrire ses images mentales de mémoire et de souvenirs.
WWW.ALBINMILLOT.COM
FLYING HIGH (2009 – PRESENT) | Klaus Muenzner | Neunplus
Avec son travail « flying high », le photographe Klaus Muenzner traite de ses sentiments en tant que jeune père. La naissance de sa fille Mona a changé profondément sa vie. Ce projet peut être interprété comme une métaphore du processus du recommencement, incluant tous les sentiments liés de peur, d’ambivalence et de joie.
Klaus Muenzner est né en 1974 à Fribourg. Il a étudié la photographie à la FAS de Berlin de 2004 à 2007 et a co-fondé le collectif de photographes neunplus. Plusieurs de ces travaux ont été exposés dans différents pays. Il vit et travaille à Berlin.
WWW.NEUNPLUS.COM
SANS TITRE (EXTRAIT DE LA SÉRIE « PORTRAITS ALLEMANDS »), 2010 | Christian Reister
« C’est le désire qui nourrit notre âme, et non l’accomplissement personnel » (Arthur Schnitzler)
Les photos montrent des visiteurs de la foire de musique Country de Berlin, le plus grand de ce genre en dehors des Etats-Unis. Certaines de ces personnes que j’ai photographiées décrivent cet évènement comme une réunion de famille annuelle.
Christian Reister, né en 1972, vit à Berlin. Depuis 2005, il expose en Allemagne et dans le reste du monde. Le travail de Reister se situe entre la photographie de rue et le portrait. Il a publié plusieurs livres.
WWW. REISTER-IMAGES.DE
FAMILLES HOMOPARENTALES À BERLIN | Sebastian Rosenberg | ParisBerlin>fotogroup
Les débats actuels en France sur l’homoparentalité n’existent pas en Allemagne. Cependant je découvre que même à Berlin, il persiste encore des réticences contre cette égalité, déficiente depuis longtemps. Par rapport à ce phénomène, je souhaite montrer, ici, à travers des portraits, la vie de couples homosexuels avec leurs enfants.
Je pense que tous changements sociaux importants depuis le siècle dernier, touchant la société, ont été repris à travers les médias et l’art. De ce fait, les discussions ont commencé et cela peut déboucher sur l’acceptation.
Sebastian Rosenberg se préoccupe depuis des années des espaces urbains et des modes de vie dans la ville moderne. Il vit et travaille à Berlin.
WWW.FOTOPARISBERLIN.COM
“I’LL LET YOU BE IN MY DREAMS IF I CAN BE IN YOURS.“ -BOB DYLAN | Mirjam Siefert | Neunplus
Durant plusieurs années, Siefert a photographié son amie intime Ellen et sa fille Léa, après avoir été abandonnées par leur mari et père. Ces photographies sont une courte sélection de ce travail en cours.
Mirjam Siefert (1978) a suivi une formation de photographe avant d’étudier la photographie auprès d’Arno Fischer à l’école de Photographie Am Schiffbauerdamm à Berlin. Elle a participé à de nombreuses expositions solos et de groupe dans le monde entier. Ses travaux ont été publiés et acquis par des collectionneurs privés. Mirjam Siefert est co-fondatrice de la galerie Pavlov’s Dog. Elle vit et travaille à Berlin.
WWW. MIRJAMSIEFERT.DE
© Albin Millot
1ER ETAGE
LA FAMILLE TROUVÉE, 1984 | Holger Biermann | ParisBerlin>fotogroup & HAMELN 2003 ou « Le fils du fils du fils »
Holger Biermann, né à Brême, étudie à l’International Center of Photography, NY. Depuis 2003, il vie et travaille à Berlin. En 2013, il participe à l’exposition Street/NYC au Museum of the City de NY.
WWW.HOLGER-BIERMANN.DE
NAMAKARAN, UN SOUFFLE DANS L’OREILLE | Manuela Böhme | ParisBerlin>fotogroup
Quelques jours après la naissance le nouvel être humain sera nommé durant la « cérémonie du nom ». Au Kerala (Inde du sud) la cérémonie a lieu 28 jours après la naissance. La famille proche et les amis sont invités à la maison ainsi qu’un prêtre. Après les prières et les offrandes aux divinités, l’enfant est mis dans les bras de son père qui lui soufflera son nom dans l’oreille droite à l’aide d’une feuille de bétel pour diriger le nom dans l’oreille.
Puis, les invités viennent toucher l’enfant pour lui donner des bénédictions et des cadeaux.
2013, Kerala, Inde
D’origine allemande, Manuela Böhme est venue s’installer en France en 2004 afin de poursuivre des études d’arts plastiques et de photographie à l’université de Paris VIII. Membre du collectif ParisBerlin>fotogroup depuis 2007, elle intervient dans plusieurs expositions et workshops internationaux. Au fil de son travail, une même aspiration se dessine : comment voir vraiment ? Comment laisser apparaître le réel dans toute son ampleur ?
WWW. MANUELABOHEME.NET
DE LA SÉRIE « TROUBLES » | Anne-Sophie Costenoble | Caravane
Ce pourrait être une fiction,
un souvenir qui égratigne
ou une histoire gardée au fond du coeur.
Troubles 21 : 09
La pluie s’était arrêtée
Un bruit sec heurta ses tympans
Son coeur était lourd
Après des études de kinésithérapie et d’histoire de l’art, Anne-Sophie découvre la pratique photographique en voyageant. La fréquentation d’ateliers de photographie amène son travail à prendre une forme narrative et poétique.
« La photographie m’invite à être attentive et me permet d’appréhender le monde. »
WWW.ASCOSTENOBLE.BE
LES MOTS S’ENVOLENT : LA MÉMOIRE EN EXIL | Amélie Losier | ParisBerlin>fotogroup
Peu après qu’Andrée s’est installée dans une résidence pour personnes âgées, les médecins lui ont diagnostiqué la maladie d’Alzheimer. En l’accompagnant dans son quotidien pendant cinq ans, je souhaitais tracer le portrait d’une personne âgée dont la maladie d’Alzheimer est comme une métaphore blessée de la vieillesse : la mémoire d’Andrée s’effaçait prématurément, et par la même l’histoire de sa famille. Ma famille.
Un chapitre familial se clôt et les souvenirs historiques des derniers Pieds-Noirs disparaissent.
Essai photo Multimédia, 11 min.
Amélie Losier a fait ses classes auprès d’Arno Fischer à Berlin. Son travail repose sur la street photography, les portrait-reportages et le story-telling multimedia. Elle cherche à mettre en lumière des personnes qui représentent une part singulière de la société. Elle développe aujourd’hui ses projets personnels à Berlin et Paris et travaille aussi pour la presse et des institutions culturelles.
WWW.AMELIELOSIER.COM
JOSEF, MEIN LIEBER JOSEF, SO EIN LIEBER MANN | Prisca Martaguet | invitée de ParisBerlin>fotogroup
Josef, feu mon grand-père, alors soldat de la Wehrmacht, est stationné à Bordeaux en 1940. Beau jeune-homme et musicien, il séduit la Bordelaise Jeannette. Ils vivent une histoire d’amour. Depuis longtemps, ma mère Margarete, née début 1945 de l’autre côté du Rhin s’interroge : aurait-elle une grande sœur ou un grand frère né de cette union ? C’est à la recherche de cette réponse que je me lance. Je dédie ce projet aux 200 000 enfants « nés de l’ennemi » lors de la dernière guerre franco-allemande.
Projet multimédia en cours de réalisation, 2013
Franco-allemande et photographe indépendante depuis huit ans, Prisca couvre des domaines aussi variés que le portrait illustratif et le reportage social en passant par la photographie conceptuelle. Travaillant pour des magazines,
des entreprises et des institutions, son style, assez direct et curieux, est accompagné d’une touche d’humour.
WWW. PRISCA-MARTAGUET.COM
FONDS DE TIROIR | Marie Ozanne | Caravane
Ma grand-mère m’avait confiée une vieille boîte contenant des négatifs de son enfance. Extraits heureux de scènes de vie familiale. Hors cadre, elle grandit en fait chez une nourrice jusqu’à ce que ses parents la reprennent pour travailler dans leur café vers ses huit ans. Suivirent de pénibles années d’exploitation qui ne prirent fin qu’à son mariage. étrange sensation à la lecture de cette mémoire sélective dont je connais les ellipses.
Née à Orléans en 1980, Marie étudie les sciences politiques et sociales. La photographie lui apparait alors comme une voix évidente pour dessiner les contours du réel et en décrypter le sens.
WWW.MARIEOZANNE.COM
COLLIGE ROSAS / CUEILLE LES ROSES | Anne Ransquin | Caravane
Variation poétique sur les événements biographiques venus interférer dans les projets de couple et d’enfant. La maladie qui emporte en peu de temps mère, père, enfant. Livre d’heures tristes, intenses, initiatrices.
En cours de route, des images glanées au fil des événements, comme autant de cailloux en poche que l’on sème en chemin ou que l’on garde précieusement. Images-stigmates, images-fétiches, images-miroirs …
En attendant des jours meilleurs ...
Née en 1974. Vit et travaille à Bruxelles. Historienne, graphiste et photographe. Passionnée de patrimoine industriel et immatériel, collabore à des projets de conservation des mémoires collectives.
WWW.CARAVANE-COLLECTIF.COM
AUTOPORTRAIT EN ELLIPSE | Sandra Schmalz | ParisBerlin>fotogroup
La matière qui se souvient, c’est la vie. 1
Au cours des derniers mois, j’ai travaillé sur l’autoportrait. Photographier mon corps et ce que je considère comme un portrait de moi-même est fortement lié à l’apparition de mon fils, Ellie, et à la disparition de ma grand mère, Elli. Ces deux vécus déterminent la forme d’une ellipse.
1 Jean-François Chevrier, lors du cours du 28 janvier 2013 à l‘école nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
Diplômée de l’Université du Bauhaus de Weimar, Sandra Schmalz se définit par son travail de photographe d’auteur. En 2011, elle a obtenu le Prix de la Quinzaine Photographique Nantaise pour sa série « Elli ».
Elle est membre du collectif ParisBerlin >fotogroup et a fait partie de comité d’organisation de l’association Jeune Création pendant deux ans. Ses photographies parlent de l´identité culturelle, la mémoire collective et la trace humaine.
WWW.SANDRA-SCHMALZ.COM
JE SUIS DEUX | Iris Wolf | invitée de Neunplus
Le projet « Je suis deux » montre de jeunes femmes devenues mères à l’adolescence. Iris Wolf les a suivi pendant 10 mois. Les questions suivantes furent essentielles pour la photographe : Comment ces jeunes mères se voient-elles ? Comment posent-elles face à l’appareil ? Ont-elles une imagination stéréotypée ?
Iris Wolf, née a Douala, Cameroun. Elle vit et travaille comme photographe freelance et artiste à Dortmund, Allemagne.
WWW.IRISWOLF-FOTOGRAFIE.DE
NEUNPLUS, BERLIN
Neunplus est un collectif de photographes basé à Berlin, fondé en février 2005. « Nous pensons qu‘un groupe ou un réseau peut user des forces de chacun de ses membres pour créer quelque chose qui n‘aurait pu être fait par un seul photographe.»
Echanges, discussions et développement de projets à la fois individuels et collectifs, promotion et réseau élargi de contacts sont des aspects importants don’t chaque membre peut bénéficier.
WWW. NEUNPLUS.COM
CARAVANE, BRUXELLES
Créé en 2009, le collectif Caravane base à Bruxelles propose une photographie qui s’attache aux expériences et aux réalités humaines. Leurs photographies racontent le monde contemporain par différentes formes de narration, à la manière d’un carnet de route d’exploration ou d’un journal de bord plus intime, créant des récits ouverts à des interpretations multiples. Les photographes du collectif sont solidaires pour concentrer leurs ressources, soutenir leurs initiatives individuelles et élaborer des projets communs. Ils ont pour souhait de partager leurs images avec un public le plus large possible en Belgique et ailleurs. Issus de la presse écrite, des sciences politiques, du marketing, de la comptabilité, du graphisme ou du multimedia, les photographes de Caravane mènent et gèrent ces projets dans leur intégralité.
WWW. COLLECTIF-CARAVANE.COM
PARISBERLIN>FOTOGROUP
ParisBerlin>fotogroup est une association qui s’engage, depuis 2001, à montrer et promouvoir la photographie contemporaine sur l’axe Paris-Berlin et en Europe. La vocation de ParisBerlin>fotogroup est de diffuser le travail artistique de ses photographes parisiens et berlinois, sous forme de portfolio, projection, exposition, édition etc. ParisBerlin>fotogroup invite régulièrement de nombreux photographes à collaborer à des projets artistiques. L’association assure le commissariat d’expositions,
la coordination des projets, la publication de catalogues, cartes portales, livres etc.
WWW.FOTOPARISBERLIN.COM
© Albin Millot