Untitled, Chema Madoz © Chema Madoz, courtesy Galerie Esther Woerdehoff
Galerie Esther Woerdehoff 36 rue Falguière 75015 Paris France
La Galerie Esther Woerdehoff participe chaque automne à Paris Photo depuis sa première édition en 1996. Evénement international incontournable du monde de la photographie, la foire est un moment intense de découvertes et une opportunité d’acquisition exceptionnelle pour les collectionneurs.
Pour cette édition 2013, la Galerie Esther Woerdehoff poursuit sa ligne artistique entre les grands maîtres de la photographie moderne et la présentation de nouveaux talents.
L’Américain Duane Michals présente en exclusivité une série de dix oeuvres, en hommage aux écrivains français qui ont marqué sa vie. Partant de photographies anonymes anciennes typiquement françaises, Duane Michals, par la peinture, le collage et le texte, recrée des oeuvres uniques et colorées, le clin d’oeil surréaliste d’un Américain sur Paris.
René Burri, une autre figure historique de la photographie présente des grands tirages en couleurs, un regard inédit sur l’oeuvre de ce grand reporter membre de Magnum qui vient de créer sa fondation.
L’Espagnol Chema Madoz, expose des oeuvres récentes, superbes photographies noir et blanc d’objets à l’union improbable qui sont comme des poésies, pleines d’humour et de légèreté et prennent exceptionnellement des dimensions monumentales.
Christian Tagliavini, après l’immense succès en 2011 de sa série 1503, inspirée de la Renaissance, présente son nouveau travail, Carte, où les figures des cartes à jouer prennent vie dans un raffinement sans pareil.
La photographe suisse Simone Kappeler, exposée en octobre à la galerie, nous fait découvrir les tirages vibrants de lumière et de couleur de son road trip aux Etats-Unis dans les années 80.
Thierry Cohen, remarqué l’année dernière pendant le Mois de la Photo avec ses Villes éteintes, revient sur la foire avec un dvd d’artiste.
Xavier Dauny continue son exploration méthodique du paysage en noir et blanc avec sa nouvelle série Panneaux.
Enfin, la jeune photographe indienne Nandita Raman présente pour la première fois en Europe la série Cinema Play House, regard nostalgique d’une grande sensibilité sur les cinémas populaires à l’abandon.
A la galerie - exposition : René Burri - Impossibles réminiscences
En parallèle de la foire, la galerie présente dans ses murs l’exposition Impossibles réminiscences du 6 au 23 novembre. René Burri, membre historique de l’agence Magnum, avait toujours sur lui au moins deux appareils photo. En parallèle du noir et blanc qui l’a rendu célèbre, il prenait des photographies en couleurs. Ces images, largement inédites, permettent aujourd’hui de découvrir une face cachée de son oeuvre, créée au fil d’une carrière de plus de cinquante ans.
Duane Michals (*1932)
Le photographe américain sera à l’honneur de Paris Photo. Le film «Duane Michals The man who invented himself» de Camille Guichard sera projeté le vendredi soir au cinéma MK2 Grand Palais et la galerie Esther Woerdehoff présente des pièces uniques sur la foire, photographies anciennes peintes par l’artiste et exposées en exclusivité.
L’alliance du texte et de la photographie caractérise l’oeuvre de Duane Michals depuis ses débuts. Le photographe, né en 1932, se définit comme un «écrivain de la photographie», raconte des histoires et écrit «les mouvements de l’âme» sur ses clichés.
Pour la galerie Esther Woerdehoff, Duane Michals a spécialement conçu une série d’oeuvres uniques. A partir de photographies anciennes anonymes issues de la galerie Lumière des roses, au caractère typiquement français de la fin du XIXème siècle, le photographe devient peintre et rend hommage à dix écrivains, affirmant sa culture littéraire et son amour de la France.
Duane Michals utilise collage, dessin, texte et peinture pour s’approprier ces images passées, vues de Notre Dame ou de la Tour Eiffel, ou portraits de célébrités oubliées et les dédicaces à Genet, Colette, Voltaire ou Sartre, dans une approche en clin d’oeil aux surréalistes
Colette and Willy, Duane Michals © Duane Michals, courtesy Galerie Esther Woerdehoff
Chema Madoz (*1958) – Oeuvres récentes
Né à Madrid en 1958, Chema Madoz découvre la prise de vue et le tirage photographique en autodidacte au début des années 1980, dans l’effervescence créative de la Movida. L’artiste compose ses photographies à partir d’un vocabulaire d’objets qu’il combine, retravaille, assemble, oppose jusqu’à obtenir des rencontres inattendues, où le surréalisme et l’absurde ne sont pas loin. Le photographe accumule dans son atelier des objets glanés dans les brocantes, les boutiques ou les poubelles, comme un cabinet de curiosités anodines qui attendent d’être révélées. Les objets choisis semblent issus d’un imagier atemporel : souliers, livres, montres ou échelles. Chema Madoz extrait ces objets de leur banalité utilitaire pour réaliser les rêves auxquels ils aspirent. Ses photographies décrivent l’inventaire poétique d’une réalité transfigurée par le regard illusionniste du photographe sous la forme de superbes tirages argentiques noir et blanc virés au sulfure.
Simone Kappeler (*1952)
En 1981, la photographe suisse entreprend un voyage de quatre mois à travers les Etats-Unis au volant d’une vieille Gran Torino. Durant ce road trip, elle prend des clichés avec divers appareils photos : Diana, Polaroid SX-70, Hasselblad... Ces photographies vibrantes de lumière et de couleur, redécouvertes seulement en 2010, nous plongent dans une représentation personnelle de ce qu’étaient les Etats-Unis il y a trente ans. Images de l’intime plus proche de l’évocation que du documentaire, certaines photographies rappellent l’univers de Robert Frank ou de William Eggleston, et Simone Kappeler parsème ces images, pourtant très personnelles, de références subtiles à l’histoire de la photographie.
Erie-See, 10.6.1981, Simone Kappeler © Simone Kappeler, courtesy Galerie Esther Woerdehoff
Christian Tagliavini (*1971) – Carte
Après «1503», série de portraits inspirés par la peinture de la Renaissance, le photographe change résolument de sujet mais garde la même exigence de perfection et le soin extrême qu’il apporte au moindre détail. Reines, valets, jokers et as, pour sa dernière série, «Carte», Christian Tagliavini se fait magicien et transforme les figures habituelles en tableaux immenses, riches de symboles et d’effets plastiques. Le photographe habille ses personnages de costumes de papier et de carton et les métamorphose en cartes à jouer. Dans un jeu d’échelle et de trompe-l’œil, ces oeuvres deviennent des fenêtres, des portraits, des tableaux de personnages mi-chair mi-papier, intemporels et irréels.
La Matta Rossa, Christian Tagliavini © Christian Tagliavini, courtesy Galerie Esther Woerdehoff
Xavier Dauny (*1961)
Après les terrains de foot et les pylônes, le photographe français poursuit son exploration systématique de la banalité du paysage. Ses panneaux, de signes deviennent formes, éléments répétitifs d’un univers familier. En les photographiant vus de dos, Xavier Dauny interroge nos déplacements, notre odyssée moderne. Il met le spectateur devant une interrogation. L’extrême précision de son travail de prise de vue et de laboratoire sur la réflexion de la lumière sur les matériaux, sur les végétaux et son intérêt pour les ciels lumineux donnent des photographies d’une qualité esthétique exceptionnelle.
Michael Schnabel (*1966)
Célèbre pour sa série «Stille Berge», photographies de montagnes claires ou obscures où le paysage devient sentiment, Michael Schnabel poursuit sa recherche d’expériences visuelles inédites. Sa vidéo «Two Minutes of Silence» cherche à transmettre au spectateur le calme de l’immensité des montagnes, une expérience de la tranquillité que la plupart d’entre nous ont vécue mais qui fascine pourtant par sa rareté et sa pureté. L’immobilité de la caméra face à la montagne enneigée nous transporte ailleurs, dans une émotion sensible, répétée à l’infini.
Thierry Cohen (*1963) – Villes éteintes / Mother Road
Pionnier de la photographie numérique, Thierry Cohen construit les images de mégapoles illuminées par un ciel étoilé, une vision magique de la ville et du cosmos mais aussi une réflexion sur la surconsommation énergétique et le rapport de l’humain au progrès et à l’environnement. Sa série «Villes éteintes» a été remarquée lors du Mois de la Photo 2012 et saluée par la critique. Pour Paris Photo, le photographe présente en exclusivité un film en coffret d’artiste, où la beauté d’un paysage déserté se confronte à l’absurde.
Carolle Benitah (*1965) – ce qu’on ne peut pas dire / ce qu’on ne peut pas voir
Poursuivant sa démarche plasticienne, Carolle Benitah propose deux nouvelles séries : «ce qu’on ne peut pas voir» et «ce qu’on ne peut pas dire». L’artiste marseillaise souligne à l’encre rouge des portraits d’elle-même : des taches dessinent des fragments d’anatomie sur ses photos d’identité noir et blanc et l’écriture répétée de phrases sur l’image de sa bouche envoie des messages silencieux à l’être aimé.
René Burri (*1933) – En couleurs
Plus besoin de présenter René Burri, le légendaire photographe d’origine zurichoise, membre de l’agence Magnum depuis 1959 - ses portraits du Che, de Le Corbusier ou de Picasso sont de vraies icônes de la photographie en noir et blanc. Mais le photographe avait une deuxième vie : en faisant ses images, il avait souvent un deuxième appareil, avec des pellicules couleur.
Voilà qu’il les sort : la galerie lui consacre sa première grande exposition en couleur. Ce travail a fait également objet d’une publication chez Phaidon. René Burri propose une vision en couleurs éclatantes du monde des cinquante dernières années et s’autorise des audaces de composition qui affirment la modernité et la force artistique de son regard.
Nandita Raman (*1980) – Cinema Play House
La jeune artiste Nandita Raman est née à Bénarès et a fait ses études à l’International Center of Photography de New York. Pour la série «Cinema Play House», qui sera présentée pour la première fois en Europe, elle photographie les cinémas abandonnés des villes indiennes. Salles vides, projecteur obsolète, galettes de pellicules oubliées, ces lieux de loisir populaire, où a grandi l’artiste, sont maintenant désertés depuis l’arrivée du numérique et la construction des multiplexes.
Son travail, d’une grande sensibilité, a donné lieu à plusieurs expositions aux Etats-Unis et a été largement diffusé dans la presse indienne et internationale.