© Banksy
Difficile de passer à côté de l'oeuvre de Banksy. Artiste britannique, son identité est un secret précieusement gardé, mais le mystère est grand autour de lui. Nul visage, ni information biographique, Banksy est le fantôme du street art qui agit dans l'ombre.
Son mot d'ordre en revanche, tout le monde le connaît, et il l'a rappelé sans détours danshttp://www.villagevoice.com/2013-10-09/art/banksy-better-out-than-in-new-york-residency-street-art-graffiti/"> : « Je sais que le street art peut de plus en plus sembler la partie marketing d'une carrière d'artiste, j'ai donc voulu faire de l'art, sans prix. Il n'y a pas de galerie, ou de film, ou de livre. C'est inutile. Et j'espère que cela veut dire quelque chose ». Ainsi, le 12 octobre dernier, http://www.villagevoice.com/2013-10-09/art/banksy-better-out-than-in-new-york-residency-street-art-graffiti/">, pour la modique somme de 60 $. Un vieux monsieur, installé sur le trottoir avec un stand bon marché, vendait des créations de l'artiste, provoquant la surprise, et surtout la méfiance des passants : comment celles-ci, qui s'arrachent à des milliers de dollars dans le milieu de l'art peuvent-elles vraiment être celles de l'artiste sur ce trottoir new-yorkais ?
Pourtant, il s'agissait bel et bien d'oeuvres originales. Dans le même credo, Banksy a lancé un nouveau projet de « résidence » d'un mois dans les rues de New York intitulé « Better Out Than In » (mieux vaut dehors que dedans) : chaque jour, pendant tout le mois d'octobre, l'artiste présente une nouvelle œuvre qui s'affiche aux couleurs emblématiques sur les murs de la plus grande ville des Etats-Unis. Evidemment, sitôt la production découverte par un public amusé, celle-ci est vandalisée. Pire encore, le maire de New York, Michael Bloomberg s'est insurgé contre le principe, précisant que « les graffitis dégradent les propriétés, c'est un signe de décadence et de perte de contrôle. Il y a des endroits pour l'art, et d'autres qui ne le sont pas », ouvrant ainsi le débat : l'art visuel comme l'est celui de Banksy doit-il être conditionné entre les quatre murs d'une galerie, d'un musée, ou peut-il permettre à tous d'y accéder en s'affichant dans des lieux publics ? Le street art, comme la photographie ne se doivent-ils pas d'être vus par tous, tout le temps ?
Hier, le 23 octobre, Banksy publiait http://www.villagevoice.com/2013-10-09/art/banksy-better-out-than-in-new-york-residency-street-art-graffiti/"> : « today's art has been cancelled due to police activity» (L'art d'aujourd'hui a été annulé en raison de l'activité de la police).
Aujourd'hui, à Paris, s'ouvre la FIAC, la fameuse foire internationale d'art contemporain, événement artistico-mondain par excellence. Pour la modique somme de 35 euros, curieux et collectionneurs peuvent en effet, quatre jours durant, admirer de grandes œuvres orchestrées sous la verrière du grand palais. Ces deux extrêmes sont certes difficilement comparables, et pourtant le débat n'est-il pas là ?
Rappelons toutefois les fameuses œuvres de JR, figure ô combien connue du street art et de la jeune scène photographique, qui s'affichent un peu partout sur les murs dans le monde, tel le flambeau d'une nouvelle génération. Sans aucun problème, apparemment.
Alors, où l'art, et particulièrement l'art visuel comme la photographie, a-t-il véritablement sa place ?
Claire Mayer