© Antanas Sutkus
Galerie le Lieu, Maison de la mer Galerie Le Lieu Hôtel Gabriel - Aile Est Enclos du Port 56100 Lorient France
Cette année 15 photographes ont été sélectionnés. Comme d’ordinaire, une partie des artistes a été découverte au cours de lectures de portfolios ainsi que par notre veille artistique. Et pour la première fois, une sélection a été opérée après un appel à candidatures lancé courant 2012. Celui-ci portait sur le thème de la biennale « Le fil d’Ariane », qui explore la notion de « Trajectoire ». La Galerie Le Lieu a ainsi réceptionné et étudié 130 dossiers d’artistes d’horizons variés, dont seule une poignée a rejoint cette édition : Françoise Beauguion, Stéphane C., Le Collectif Faux Amis, Alexis Cordesse, Julia Menesguen, Sylvie Tubiana, Estelle Zolotoff.
Par ailleurs, deux photographes nous offrent les restitutions de leurs résidences respectives. D’abord Nolwenn Brod que nous avions fait découvrir au public lors de son exposition « Va-t’en me perdre où tu voudras » à la Galerie Le Lieu en mai 2012. Nous l’avons par la suite accompagnée dans sa démarche autour du Gouren (lutte bretonne), toujours liée à ses origines. Puis Daniel Challe, en résidence d’octobre 2012 à juin 2013, au sein de la maison de retraite Edilys à Lorient, dans le cadre du dispositif Culture et Santé. Il tisse les portraits de résidents, grâce au partage de leurs histoires, de leurs parcours.
Laurent Lafolie a été invité pour la sensibilité de sa pratique ainsi que l’expérience visuelle et plastique qu’il fait vivre aux visiteurs. Il proposera un véritable cheminement entre ses œuvres. Quant à Fabien Charuau et Guillaume Lebrun, notre collaboration émane de plusieurs années d’échanges sur des sujets liés à la photographie, qui aboutissent à une installation singulière pour le premier et à une exposition pour le second.
Enfin, nous avons la chance d’accueillir les travaux d’un des grands photographes humanistes d’origine lituanienne, Antanas Sutkus.
Une fois encore Le Lieu propose une diversité de points de vue, impliquant la biographie, le questionnement des cultures, le regard sur l’histoire et les territoires. Certains artistes osent aussi interpeller sur les usages de la photographie et sur sa perception. Nombre d’images seront les vecteurs de troubles chez les visiteurs qui se verront confrontés à des œuvres ayant des sup- ports allant de la simple impression papier à la projection sur espaces architecturés, en passant par le tirage au palladium et la vidéo.
Cette 20e édition des Rencontres Photographiques donne à voir les courbes des corps, des parcours géographiques, des cheminements scénographiés, des destins de vie, des itinéraires artistiques. « Le Fil d’Ariane » tente également d’amener le public à produire des liens entre des événements ou des sujets semblant parfois dissociés et à mettre leurs regards à l’épreuve de points de vue d’auteurs.
Emmanuel Madec, Directeur artistique des Rencontres Photographiques.
Françoise Beauguion à la Galerie du Faouëdic, Lorient : « Ni soumise »
NI SOUMISE est une série de portraits de femmes musulmanes portant le hijab (voile musulman recouvrant les cheveux et le cou). Une lumière est orientée et axée sur le voile. Dans un premier temps, des formes colorées ou à motif se dégagent d’un fond noir. Des masses. C’est ce que nous voyons si l’on ne s’arrête pas un peu sur les images. Ne voir que des voiles représente nos idées préconçues. Pourtant pourquoi tant de couleur ? Si nous sommes attentifs, nous distinguons des visages, dans l’ombre. Des visages souriants et épanouis. Car le port du hijab est un choix, une religion, une tradition voire une coquetterie. Ces femmes ont choisi. Car elles sont libres. La liberté prend différents visages. Nous oublions que nos idées ne sont pas des vérités pour d’autres cultures. Car nous ne les connaissons pas. Nous avons peur.
Cette série n’est pas uniquement une suite de portraits de femmes musulmanes ou de voiles mais bien une confrontation avec nos préjugés.
© Françoise Beauguion
Nolwenn Brod à la Galerie du Faouëdic, Lorient: « Ar Gouren »
Les photographies de Nolwenn Brod interrogent la place de l’homme dans le paysage en tant que représentation physique de son univers mental, l’architecture du corps se place dans le territoire. Elle s’attache aux préoccupations de l’être en perpétuel changement intérieur et physique et à la mutation de l’un sur l’autre. La lutte est le combat en lui même comme en tout être humain, du charnel et du spirituel.
Le Gouren ou lutte bretonne trouve son origine au XIVe siècle. Pratiquée massivement jusqu’à la première Guerre Mondiale, elle est définit comme une véritable démonstration de force et d’habileté lors de noces ou de pardons. La sportivisation et la féminisation qui redressent la lutte bretonne au cours du XXème siècle, révolutionnent son corps et son image. Les limites physiques et mentales de la lutte (sportive et individuelle) sont dépassées, les systèmes de valeurs sont bouleversés, confrontés aux exigences de la modernité.
Aujourdhui le Gouren attire de nouvelles générations et s’impose historiquement comme une forme réglementée de contrôle social de la violence physique. La série photographique tend plus de la création plastique, celle du tableau - le sujet devient religieux, évoquant le combat biblique de Jacob et de l’Ange dans une confrontation du réel et de l’imaginaire. Le projet pré- sente aussi des portraits réalisés en fin de combat, les tournois d’été se déroulant sur sciure. Un mélange de valeurs qui définit l’évolution du Gouren au travers des années, entre modernité et tradition.
«Ar Gouren» est un travail soutenu par la Galerie Le Lieu qui a accueilli la photographe en été 2012 afin qu’elle développe ce travail. L’artiste a reçu pour ce travail une bourse du Centre National des Arts Plastiques.
Daniel Challe à la Galerie du Faouëdic, Lorient: « Simone, Louis, Claire et Andre »
Le travail de Daniel Challe se développe depuis les années 1990 à travers deux thèmes qui ne cessent de s’entrecroiser : l’autobiographie et le paysage. Autobiographie paysagère pour- rait-on écrire tant la question de la poésie et de la mémoire des lieux est omniprésente dans ses images. Pendant sa résidence à la Maison de retraite Edylis de Lorient, le photographe a construit des portraits dans le temps avec 4 modèles qui ont accepté pendant une année de partager leur histoire. Au travers de moments intimistes, de fragments d’albums photogra- phiques, de souvenirs d’enfance, de paysages enfouis et retrouvés par la magie de la photo- graphie, s’est tissé Simone, Louis, Claire, et André, un portrait à plusieurs voix. Le regard de Daniel Challe nous convie à l’invention de véritables biographies visuelles.
Alexis Cordesse à la Galerie du Faouëdic, Lorient: « Border Lines »
Border Lines regroupe un ensemble d’images à caractère documentaire mises en forme grâce aux technologies numériques. Ces images sont des montages réalisés à partir de photographies prises lors de séjours en Israël et dans les Territoires palestiniens, entre 2009 et 2011. Elles témoignent du morcellement d’un territoire où les frontières, tangibles ou invisibles, se superposent et se croisent. Omniprésentes, elles déterminent les espaces et les hommes dans une région du monde devenue le théâtre d’une actualité permanente, une actualité dont les moindres soubresauts engagent les valeurs de civilisation de l’Orient et de l’Occident. Tout y est à la fois séparation
et saturation.
Alexis Cordesse choisit des lieux de l’espace public caractérisés par la présence de frontières, qu’elles soient politiques, historiques, sociales ou bien identitaires. En fonction de la topographie de chacun de ces lieux, le photographe décide d’un point de vue, et réalise, dans la durée (de quelques minutes à plusieurs heures), des photographies instantanées des espaces et des per- sonnes qui les pratiquent. Puis, il assemble et superpose, par ordinateur, des fragments d’images, de manière plus ou moins perceptible. Les images obtenues sont des montages au format panorama qui empruntent aux genres de la scène de rue et du paysage. Les espaces ainsi recomposés fonc- tionnent selon leur propre temporalité. Tout y est à la fois vrai et faux.
© Alexis Cordesse
Stéphane C à la Galerie du Faouëdic, Lorient: « Je vous demande de vous arrêter »
«Sans commencement ni fin, Stéphane C. se livre à ce geste obsédant qu’est de photogra- phier. Et qu’importe où il se trouve, ce qu’il fait. Car l’essentiel est d’arracher aux choses leur voile d’incertitude. Comme si la somme des apparences ne donnait du réel qu’une vision parcellaire et toujours indéfinie. Toujours vibrante, vivante. Ces images ne dévoilent pas un autre monde, il s’agit bien du notre, mais le photographe, avec une émouvante sincérité, tâche d’en relever ses blessures et ses déchirements. (...)
Avec un mélange d ́énergie, de ténacité, et une mélancolie qu ́il a réussi à transformer en une pure nervosité réceptive, Stéphane C. capte les figures d ́un monde sur le point de se fissurer. Et dans la chair des images, ces motifs s ́agrègent les uns aux autres et nourrissent une série ouverte, toujours vivante. Il photographie peut-être pour éroder les contours de ces espaces trop lisses. Au pire, il les abîme davantage. Au mieux, il s ́en rapproche en ne leur promettant aucune consolation, juste de la vigilance tant qu’il en est encore temps.
(...) Le point de vue qu ́il défend est celui d ́un opérateur agissant, soucieux de ses contem- porains, convaincu de devoir dépasser constamment ses champs d ́action, d ́ouvrir l ́image à la musique, par exemple, aux grands mouvements du monde.»
Amaury Da Cunha
Julia Menesguen à la Galerie du Faouëdic, Lorient: « Logorrhée / Une chute »
Julia Menesguen s’attache à capturer tout ce qui l’entoure. Qu’il s’agisse de textes ou bien de photographies, il est toujours question pour elle d’élabo- rer des récits. Cette façon d’autographier sa propre vie constitue des fictions possibles. C’est aussi un travail qui lui permet de questionner son rapport au monde et aux autres, au travers du médium photographique.
Une chute s’ouvre sur la mythologie personnelle du journal en tentant d’investir un autre espace, purement photographique.
Logorrhée (une projection de mots sur fond noir sorte de monologue intérieur livré de manière brute) est associé à la série Une chute pendant les 20e Rencontres Photographiques.
© Julia Menesguen
Fabien Charuau au Théâtre de Lorient - Grand Théâtre, Lorient: « ways of the road »
Fabien Charuau vit et travaille depuis 15 ans en Inde. Sa réflexion sur la photographie prend comme point de départ la profusion d’images générées par les nouvelles technologies. Devant cet amoncellement, la singularité de l’oeuvre photographique peut sembler perdre de sa signification et la question de la survie et de la propagation de l’image se pose alors. Selon cet artiste, le constat n’est pas destructeur pour la photographie, mais ouvre au contraire des possibilités infinies de documenter notre quotidien.
En suivant un protocole de prise de vue: 3 photos tous les kilomètres le long d’une route de campagne, les négatifs résultant en les déroulant deviennent semblables à un chemin et lui permettent de documenter le lieu et fait social qu’est le dense réseau d’interconnexions routières en Inde. Le photographe numérise ensuite “manuellement” les négatifs sur un scanner à plat en projetant de la lumière avec une torche. Le résultat est un immense scan, une route avec ses bornes, un point de départ et d’arrivé, un mouvement linéaire. L’étape finale consiste à créer de nouvelles images par recadrage de la planche contact générée. Ces images sont générées par le protocole, par la “poésie” des instruments électroniques indiens et par la sensibilité du photographe.
Travail réalisé au Rajasthan.
© Fabien Charuau
Collectif Faux amis à la médiathèque F. Mitterrand, Lorient: « La marche, ta lettre a dû croiser la mienne. »
Le collectif Faux Amis, formé en 2008, est composé de trois photographes : Lucie Pastureau, Lionel Pralus, Hortense Vinet. Leurs recherches ont comme base principale l’image photogra- phique. Elles s’étendent aussi à d’autres média tels le son, la vidéo, les POMs (petites œuvres multimédia) et l’écriture, avec pour intention de renouveler sans cesse leur pratique et de pousser plus loin le questionnement sur l’image.
La marche émane d’une commande conjointe de l’association UEVACJ-EA (Union des Engagés Volontaires et Anciens Combattants Juifs) et de la Ligue de l’enseignement.
Le collectif s’est plongé dans les archives de l’ UEVACJ-EA, ainsi que d’autres associations ou institutions (Mémorial de la Shoah, Mémoire juive de la Ville de Paris, Musée de la Résistance Nationale etc...) afin de confronter les destins individuels à l’histoire collective.
Il s’agissait de faire une œuvre de fiction autour de la notion d’engagement (physique et surtout moral) qui puisse être reçu par différents publics.
La marche présente une histoire de fiction inspirée de différents témoignages : Les lettres d’une femme croisent le journal intime de son fiancé, juif polonais, récemment arrivé à Paris et engagé volontaire.
Le projet a pris la forme d’un livre, accompagné d’un DVD contenant plusieurs courts métrages et POMs.
© Collectif Faux Amis
Laurent Lafolie à l’école européenne supérieure d’art de Bretagne, Lorient: « Os.ti.na.to »
Laurent Lafolie travaille essentiellement sur le sujet humain et les rapports qu’il entretient avec lui-même et ses semblables.
Les concepts de l’identité du sujet, de l’intime, de la dualité, de l’image de soi et de la reconstruction ont été abordés ces dernières années, notamment à travers les projets La levée et Os.ti.na.to .
Un travail à partir d’images d’archives l’a par ailleurs amené à questionner les thèmes de la disparition et du rapport au temps. Cette dernière thématique a été reprise et articulée à celle de la mémoire dans le projet évolutif Missingu composé à ce jour de 150 visages photo- graphiés de face à la chambre photographique et restitués sur un papier de 3g/m2 dont l’as- pect, proche du voile et de sa transparence, les place au seuil de la visibilité.
Concrètement son travail répond à la volonté de faire de l’image un objet photographique. Cela peut se remarquer à travers ses tirages platine-palladium* et de nombreuses présentations intérieures et extérieures où les tirages photographiques sur washi** et autres médiums ont été le moyen de développer des constructions adaptées aux contextes spatiaux.
Son dernier projet expérimente la visibilité dans la forme, d’images déliées de la représenta- tion directe de l’être humain.
© Laurent Lafolie
Guillaume Lebrun à la Galerie Tal Coat, Hennebont: « Melos »
Turquie, Bulgarie, Grèce... À leur point de jonction, des mondes se croisent, Nord/Sud, Est/Ouest. Les trois ensembles agissent comme des plaques tectoniques dans cette zone sismique active de friction, de collision et de rupture. En 286 de notre ère, l’empereur Dioclétien décréta la division de ses territoires en empire d’Orient et empire d’Occident. Nous vivons au quotidien les conséquences de cette fracture. (...)
Istanbul, Plovdiv, Thessalonique... Ces trois centres de civilisation, souvent ennemis, s’ob- servent dans un jeu de miroirs où ils ont peur de se reconnaître. Mélanger des images de ces villes revient à les jeter dans un creuset pour créer une réalité étrange, unifiée par la beauté et le souvenir du malheur. Posé sur l’expérience des siècles, l’univers de Melos associe des visions distinctes selon un principe nouveau. Les sociétés se construisent autour de récits mytho- logiques, religieux, politiques. La culture elle-même est une fiction partagée. Cet ensemble photographique rebat les cartes ; il en ressort une réalité inédite, qui gomme les oppositions historiques. Les frontières abolies, on voit l’humanité, exsangue et inquiète, chercher un nouvel avenir aux lisières de l’Europe.
René Daligault
© Guillaume Lebrun
Estelle Zolotoff à la Galerie Tal Coat, Hennebont: « Des héros incertains »
Un jeune homme pâle au regard perdu et grave, une petite fille à l’air d’une princesse d’autrefois, une cour grise semblable à une scène de théâtre. Faire le portrait d’un pays est chose a priori im- possible. Mais c’est ce que la photographe a entrepris au travers de ses voyages en Géorgie depuis 2010, 20 ans après la dissolution de l’URSS. Mis à part le conflit qui l’a opposée à la Russie en 2008, Estelle Zolotoff connaissais d’elle les films de Iosseliani et son fameux « Il était une fois un merle chanteur » qui l’attirait depuis toujours.
Les Géorgiens qu’elle rencontre sont les héros incertains d’un entre-deux entre Europe et Asie, entre époque soviétique et orientation pro-occidentale. Ils semblent lui demander de les arracher à un potentiel oubli.
A défaut de rester parmi eux ou de les emporter avec elle hors de ce territoire-île, elle photogra- phie cette étonnante pièce de théâtre hors du temps, où les paysages ont la beauté étrange des mondes enfouis. La présence intense des êtres et des lieux crée une contrée suspendue dans l’his- toire et le temps. La trajectoire géorgienne n’en finit pas de se perdre dans son appartenance à un monde passé.
© Estelle Zolotoff
Antanas Sutkus à la Galerie La Rotonde, Lanester: « Intersections »
Lituanien, né en 1939, Antanas Sutkus est considéré comme un des plus grands photographes de l’ancien bloc soviétique et pourtant, il a construit son œuvre en ignorant les standards de l’idéal totalitaire. Déjouant les pièges de la censure politique comme ceux de l’anecdote, il décrit la vie de tous les jours d’une manière, juste, tendre, ironique parfois, toujours forte dans une écriture vive, rétive aux systèmes et aux influences. Le travail de Sutkus est celui d’un homme au regard libre.
Tout au long de sa vie, il se concentra sur la Lituanie, sa population et ses transformations. Alors que Sartre et De Beauvoir étaient en voyage en Lituanie en 1965, Sutkus a passé un peu de temps avec eux. Il réalisa alors une photo emblématique avec la silhouette de Sartre sur le sable blanc qui traduit avec finesse l’état d’esprit de l’auteur.
Il fut l’un des co-fondateurs et Président de la Société d’Art Photographique de Lituanie. Il a reçu le Prix National de Lituanie et fut honoré par l’Ordre du Grand-Duc lituanien Gediminas.
Il a réalisé plus de 120 travaux. Parmi eux : Le peuple lituanien (1959), La Lituanie vue par un oiseau (1973-1980), Les réunions avec la Bulgarie (1972-1979), Les lituaniens du monde (1991-1994), Nostalgie des pieds nus (1959-1979), Pro Memoria : Aux martyrs vivants du ghetto des Kaunas (1994-1997), Le temps passé (1999).
(représenté en France par la galerie Russian Tea Room)
Sylvie Tubiana à l’Atelier d’Estienne, Pont Scorff: « 92-2013 »
«Finalement, face aux œuvres de Sylvie Tubiana, la question qui se pose est celle de l’illusion. Du rapport de ce que nous voyons à ce que nous savons. Parce que ce qui fait illusion n’est pas tant une erreur de perception causée par une fausse apparence qu’une erreur de jugement consé- quente à un manque de connaissance. Dans le huis clos où elles s’abîment, les projections qu’orchestre l’artiste sont pour elle l’occasion d’interroger la nature même de l’acte photographique.»
Philippe Piguet
Dans le cadre des 20e Rencontres Photographiques du Pays de Lorient, La Galerie Le Lieu, l’Atelier d’Estienne et Sylvie Tubiana, proposent une traversée aux creux des pratiques de l’artiste. De la photographie à l’installation in situ, en passant par le travail vidéo, un fil d’Ariane est dérou- lé afin de (re)découvrir le parcours artistique de cette auteure.
Installations intéractives et projections sur les espace architecturés seront scénographiées. Une multitude d’expériences visuelles liées à une nouvelle appréhension des espaces sera donné à voir au public.