Galerie Joseph Antonin 40 rue Emile Barrère 13200 Arles France
L'édition d'octobre numérique de cette année, sur Arles (MP 2013), fait la part belle au jeu dans sa relation à l'image; interrogeant les limites entre réel et virtuel, entre fantasme et perception, la galerie joseph antonin présente 7 artistes aux prises avec la notion de fiction, et son corollaire, la part de mise en scène (présence/ absence / éclats).
© Daniel Nouraud
Au travers des paysages de dunes quasi lunaires et somptueux de Daniel Nouraud, des collages de Guillaume Flageul qui ré-interprètent la question du motif, jouant sur la part d'échappée onirique et de jeu (visuel/ mental), des photographies d'Emilie Jouvet où la mise en scène crée un rituel fort de désir et d'utopie, des portraits de Lynn SK où la saturation de la couleur et la charge forte de l'ombre composent un univers troublant et fantasmatique, des instantanés de Ludovic Zuili abordant le temps comme une matière mobile et pour autant émouvante, c'est la question de l'excitation du regard, de la pulsion scopique que nous avons voulu mettre en avant, comme antidote à l'ennui et à la rigueur normative de la science.
© Lynn S.K.
Olga Iwogo, performeuse de la scène underground parisienne, abordant le moi et son double dans une optique hybride et post-moderne (Olga est-elle une mutante ou la prêtresse d'un rite archaïque obsédant refaisant subrepticement surface? ), Karine Debouzie créant une installation circulaire et psychotique en immersion dans l'espace, oeuvre abstraite et corporelle, magma médical et organique, c'est l'enjeu ici encore autour de l'actualité artistique contemporaine d'ouvrir sur l'intérêt des nouvelles techniques et de leur appropriation sensible, physique, par le cerveau humain.
© Karine Debouzie
A une «machinisation» stérile du rapport au monde qui met en péril la réalité concrète, à une déshumanisation sadique du regard, à une destruction forcée, subie, de notre rapport au réel, l'exposition tente d'opposer une vision libérée de tout nihilisme mortifère où la technique est encore au service de l'épanouissement du sujet et de son imaginaire: objet actif de réflexion et de répulsion, source vivante de malaise, de résistance, de dévoration, registre de jouissance et de jeu qui soit sur le mode accroissant.
Clémentine Feuillet /Galerie Joseph Antonin