Cela fait quelques jours que ces fameux messages d’absence prolifèrent dans les boîtes email : « Je suis absent jusqu'au XX et n'aurait qu'un accès limité à ma boîte email. Pour toute demande urgente... » Sous-entendu, je lirai bien sûr mes emails sur mon smartphone, mais ne compte pas gérer les problèmes en direct de la plage.
Mais au-delà de ces massifs départs en vacances, des rues qui se vident petit à petit, les informations perdent de leur intensité. Au programme des chaînes d'information, la canicule bien sûr, sous toutes ses coutures. Ce matin encore, sur une grande chaîne d'information, des conseils étaient donnés aux auditeurs sur l'alimentation à avoir en période de canicule, pendant que le présentateur, en direct du champ de mars parisien, à 9h du matin, ne pouvait que constater, déjà rouge de chaleur, que cette journée allait être bien chaude.
Tandis que certains médias postent leurs photos de vacances pour attester de la pauvreté de leurs informations, d'autres font le mort, discrètement. Les programmes télévisés sont eux aussi réduits au minimum, en même temps, difficile de s'enfermer chez soi avec cette chaleur vous diront certains. Ainsi, le mois d'août semble être ce mimétisme où la vie s'arrête, du moins en apparence.
Car il y a bien une chose qui ne s'arrête pas, mais qui s'intensifie en août : la photographie. Mais attention, il n'est pas ici question d'art, mais de vacances, entendons-nous. Les réseaux sociaux et de partage de photographies, si nombreux chaque jour, vont voir leurs pages se noircirent des éternelles images de pieds dans le sable, de couchers de soleil en bord de mer, de scènes de vie sur la plage. Bref, tout ce qui n'intéresse pas le moins du monde ceux qui eux, n'y sont pas en vacances, mais qui, en revanche, s'obligent - on ne sait pas pourquoi d'ailleurs - à regarder ces fameuses images.
Une chose est sûre, le rythme a beau être ralenti en août, l'image, elle, ne prend pas de vacances. A défaut peut-être, parfois il est toujours bon de déconnecter.
Claire Mayer