Demain, la journée du 3 mai 2013 sera placée sous un signe très particulier, puisqu'il s'agira de la 20e journée mondiale de la liberté de la presse. Proclamée le 3 mai 1993 par l'Assemblée générale des Nations Unies, cette journée a pour rôle de rappeler l'importance d'expression des médias, chargés de faire état de la situation du monde, mais aussi de dénoncer les atteintes à cette liberté. Cette année, le thème de cette journée est « Parler sans crainte : assurer la liberté d'expression dans tous les médias » et met l'accent sur la question de la sécurité des journalistes, de la lutte contre l'impunité des crimes commis contre la liberté d'expression, et de la nécessité d'assurer un Internet libre et ouvert comme condition préalable à la sécurité en ligne. »
Or, lors de l'interview qu'il a accordé à Actuphoto, Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières, a confirmé que l'année écoulée avait été la pire en matière de liberté de la presse, depuis l'existence de ce classement. En effet, le conflit syrien arrive en tête des exactions commises envers les professionnels des médias, sans compter bien évidemment sur la Somalie et le conflit malien.
La Syrie reste pourtant au cœur des préoccupations de tous, professionnels ou non, car au-delà de l'importance des actes commis envers les journalistes, il s'agit aussi d'un conflit sanglant pour tous. Ce matin-même, l'AFP publiait un communiqué inquiétant « L'AFP couvre depuis deux ans le conflit meurtrier en Syrie, pays chaque jour plus dangereux pour les journalistes. Plusieurs confrères de différents médias ont trouvé la mort, certains ont été blessés ou enlevés. Un vidéaste collaborant avec l'AFP, a disparu depuis près de six mois. Face au caractère de plus en plus risqué du travail des journalistes en Syrie, l'AFP a actualisé ses procédures de couverture dans ce pays, avec comme objectif principal la sécurité de tous ses collaborateurs, y compris ses pigistes. Elle les publie à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, vendredi 3 mai, plus que jamais déterminée à relater sans discontinuer les événements qui se déroulent en Syrie. »
Carte du classement de Reporters sans frontières 2013
Le conflit syrien n'est pourtant que la partie émergée de l'iceberg. Dans de très – trop – nombreux pays, la liberté de la presse ne fait pas encore partie des convictions démocratiques de certains gouvernements. Plus encore, la France arrive à la 37e place dans le classement réalisé par Reporters sans frontières, et démontre que même notre pays mériterait de clairement revoir ses principes fondamentaux.
Car si demain les journalistes sont brimés, exécutés, qui parlera ? Qui dénoncera ? Qui montrera ?
Tous doivent ce mobiliser pour préserver, défendre et militer en faveur de la liberté de la presse.
Sa journée mondiale ne doit être qu'un rappel pour que la lutte continue.
A cette occasion, Actuphoto publiera son hors-série spécial consacré à la journée mondiale de la liberté de la presse.
Et a une pensée pour tous ceux qui ont mis leur vie en péril pour informer.
Claire Mayer