Non, l'heure n'est pas aujourd'hui aux dénonciations morales du mensonge de Jérôme Cahuzac. Ce jeudi 4 avril, la politique et ses affaires resteront là où elles sont.
En revanche, l'affaire de l'agence de presse Sipa semble toucher à sa fin.
En effet, après la faillite de l'agence qui a débuté en 2011, de nombreux rebondissements mettaient en péril non seulement la survie, mais surtout la pérennité de l'une des plus grandes agences de photographie, historique, crée en 1973 par le reporter turc Gökşin Sipahioğlu.
Deux candidats ont joué des coudes pour racheter l'une des entités du photoreportage : d'un côté le G Groupe X, conglomérat de sociétés possédants deux hebdomadaires locaux dans le sud-est de la France, et NJJ Capital, propriété de l'homme d'affaire Xavier Niel, fondateur de Free.
Mais la volonté des employés de Sipa et le tribunal de commerce ont tranché : la part du gâteau reviendra au G Groupe X.
Un communiqué officiel de l'agence annonçait cette nouvelle, reçue avec clameur par ses salariés, ainsi que par nombre de ses partisans : « L'agence de presse française SIPA PRESS a été reprise par un groupe de professionnels de la photo de presse composé de Miguel FERRO (président de REX FEATURES : www.rexfeatures.com ‐Royaume Uni), ISOPIX (www.isopix.be ‐ Belgique), Paul MARNEF(co‐gérant de Isopix). Les autres investisseurs ont également des relations très fortes avec Sipa Press: CJI GROUP (USA) dont le président Charles JING fait partie des 100 plus importants collectionneurs de tirages photographiques au monde, NOVISY (www.novisys.com ‐ France ‐ USA) société de conseil et d'ingénierie en systèmes d'informations d'entreprise fondée par Philippe MACKOWIAK.
Après la mise sous redressement judiciaire de l'agence française de photojournalisme Sipa Press, fleuron du photojournalisme en France et dans le monde, fondée en 1973 à Paris par le photoreporter turc Gökşin Sipahioğlu (1926 – 2011), les partenaires historiques de Sipa Press depuis 40 ans ont déposé une offre pour sauver Sipa Press et pérenniser ses archives.
Sipa, une des trois agences de l'âge d'or du photojournalisme, c'est un trésor de plus de 20 millions d'archives produites par les plus grands photographes au monde, un site web www.sipa.com avec 15 millions d'images et qui propose chaque jour 10.000 nouvelles photos et reportages.
Sipa c'est aussi une équipe de collaborateurs talentueux salariés et indépendants.
La phase de consolidation des relations avec les clients et fournisseurs peut maintenant débuter ains que la réorganisation de Sipa Press, la mise
en œuvre de nouveaux projets, comme l'accès au marché chinois.
Miguel FERRO, nouveau président de Sipa Press, a déclaré: « Cette acquisition ne constitue pas un aboutissement mais le début d'un processus qui vise à dynamiser Sipa, motiver son personnel et ses collaborateurs afin de redonner à Sipa Press la place qui lui revient dans le concert mondial des agences photos. »
Des rumeurs circulaient quant à la déception de Xavier Niel, et sa volonté de faire appel. Il n'en est pourtant rien d'après Olivier Rosenfeld, l'un de ses collaborateurs : « Nous n'avons en aucun cas voulu faire appel. Dans ce genre de décisions du tribunal de commerce, on ne fait pas appel. Notre proposition de rachat ne s'inscrivait pas dans un business plan ni dans un objectif mercantile, mais nous voulions conserver en France l'énorme patrimoine photographique que représente Sipa (20 millions de photographies argentiques et 14 millions d'images digitales), et digitaliser les images qui ne le sont pas, ce qui représente un coût important. Le but de cette proposition de rachat était uniquement patrimonial, et nous sommes déçus car la société qui reprend aujourd'hui Sipa n'étant pas française, il serait vraiment dommage que le patrimoine historique de l'agence ne reste pas en France. » Lorsqu'on lui demande s'il connaît les raisons de la décision du tribunal, Olivier Rosenfeld répond par la négative : « Je ne sais pas pourquoi notre offre a été refusée. Le poids des salariés, en majorité contre notre proposition, a certainement pesé dans la balance. C'était une situation beaucoup plus passionnelle que je ne l'avais imaginé, Sipa reste et restera, au-delà d'une agence historique, tout un symbole dans le milieu de la photographie. »
L'histoire serait-elle close ? A suivre …
Claire Mayer