© Kyriakos Kaziras
Cette semaine, un débat a agité le monde de la photographie animalière.
Tout a commencé le 5 mars dernier, par une question soulevée par le député Julien Aubert sur l'impact des photographes animaliers sur la faune et la flore des forêts domaniales. Plus encore, le député s'inquiète de la coexistence des photographes et des chasseurs dans ces mêmes forêts. Voici donc cette note : « M. Julien Aubert appelle l’attention de M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt sur les difficultés soulevées par la coexistence de chasseurs et de photographes dans les forêts domaniales. Le camouflage des photographes crée des risques importants d’accident, ce qui pourrait justifier l’obligation pour les photographes de porter un gilet permettant aux chasseurs de les identifier et la possibilité pour l’Office national des forêts de verbaliser les contrevenants. De plus, certains cycles naturels des animaux, par exemple le brame du cerf, sont perturbés par la présence de photographes la nuit. Il conviendrait donc de conditionner la possibilité de prendre des photographies au respect de certaines conditions réglementaires. Il lui demande quelles mesures pourraient être envisagées dans ce domaine.»
Bien évidemment, cette note a entraîné un tollé important du côté de naturapics.com, site web de la photographie nature. Aussitôt, Sébastien Beghelli, son fondateur, a riposté, sous la forme d'une lettre ouverte. Celle-ci, d'une efficacité remarquable, soulève en effet la question qui se pose trop souvent quant à la place des photographes dans certaines situations.
En effet, le photographe est un élément extérieur à une scène, et sa présence est de fait celle, incontestable, de témoin. Il est une valeur ajoutée à un événement, un instant, ce que nous ne pouvons remettre en question. Ainsi, la présence d'un photographe, sa place, doit-elle être réglementée au risque de perdre l'honnêteté de ses images et la transparence de ses propos ? De fait est posée, par le biais de ce débat sur la photographie animalière, la question de la place de l'ensemble du métier de photographe.
Dans le cas de la controverse posée par le député Julien Aubert, les contraintes qu'il souhaite voir appliquer par les photographes et non pour les chasseurs, appuient en effet la place souvent dérangeante du photographe.
Alors, où sont donc les limites, où doivent-elles être posées ? Un débat qui pourrait être sans fin ...
La lettre ouverte de Sébastien Beghelli est à lire ici : http://www.naturapics.com/lettre-ouverte-au-d%C3%A9put%C3%A9-julien-aubert/
Quant à la réponse de Julien Aubert à cette lettre ouverte : http://www.naturapics.com/la-r%C3%A9ponse-du-d%C3%A9put%C3%A9-julien-aubert-%C3%A0-notre-lettre-ouverte/
Claire Mayer