Impossible de passer à côté de cette date, que l'on soit féministe, macho ou coupé de tous moyens de communication. Le 8 mars, c'est la journée de la femme.
Beaucoup de choses sont dites à propos de cet évènement. Des critiques d'abord, bien évidemment : la journée des femmes, doit avoir lieu tous les jours, et pas uniquement le 8 mars ! Des défenseurs aussi : la journée de la femme est là pour faire le bilan, continuer à dénoncer. Ceux qui en rient, et qui l'utilisent à des fins commerciales. Et bien sûr, il y a ceux – nombreux, trop nombreux – qui ne se prononcent pas et préfèrent l'indifférence.
A l'origine, la journée de la femme est née dans un contexte révolutionnaire et socialiste. Au début du XXe siècle en effet, les femmes ont commencé à manifester pour réclamer leur égalité avec les hommes, de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Clara Zetkin, représentante du parti socialiste allemand, fait émerger à Copenhague en 1910 lors de la deuxième conférence de l'internationale socialiste des femmes, cette idée d'une « Journée internationale des femmes ». Mais contre toute attente, c'est Lenine, qui, le 8 mars 1921, décrète ce jour « Journée internationale des femmes », en prônant une égalité entre les hommes et les femmes. Ce beau projet, ne nous voilons pas la face, a été bien évidemment mis en place pour promouvoir son projet communiste.
Quoi qu'il en soit, c'est officiellement le 8 mars 1977, que l'Organisation des Nations Unies adopte une résolution incitant les pays membres à célébrer une « Journée des Nations unies pour les droits de la femme et la paix internationale ».
Ce 8 mars 2013, le thème de la journée de la femme annoncé par les Nations Unies est le suivant : « Une promesse est une promesse : il est temps de passer à l’action pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes. »
Dans ce contexte, voici donc le message rédigé par Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU :
« La Journée internationale de la femme que nous célébrons aujourd’hui doit être l’occasion de nous remémorer les atrocités et les crimes commis contre des femmes et des filles au cours de l’année écoulée et de chercher ensemble les moyens de construire un avenir meilleur.
Une jeune femme est morte à la suite d’un viol en réunion. Une autre s’est suicidée pour échapper à la honte qui aurait dû être celle de ses bourreaux. On a tiré à bout portant sur des adolescentes qui avaient osé revendiquer le droit d’aller à l’école.
Ces atrocités, qui ont à juste titre provoqué une vague d’indignation mondiale, ne sont que l’une des facettes d’un problème bien plus vaste que l’on retrouve dans presque toutes les sociétés et tous les domaines de la vie.
Prenez un moment pour regarder les femmes qui vous entourent. Pensez à celles auxquelles vous tenez, dans votre famille ou parmi vos amies. Sachez bien que nombre d’entre elles ont probablement subi des violences à un moment ou à un autre de leur vie, et qu’elles sont encore plus nombreuses à avoir réconforté une sœur ou une amie et à avoir partagé la douleur et la colère qu’elles ont pu ressentir après une agression.
Les décisions que nous prendrons cette année doivent être à la mesure de notre indignation. En cette Journée internationale de la femme, nous nous engageons à ne laisser aucun crime contre des femmes impuni et à systématiquement refuser que des femmes soient punies pour des violences qu’elles ont elles-mêmes subies. Nous nous engageons de nouveau à lutter contre ce fléau mondial, où qu’il frappe : dans les familles et dans le monde du travail, dans les zones de guerre et dans les pays en paix, et dans l’esprit des gens qui laissent libre cours à ces violences.
Notre promesse vaut tout particulièrement pour les femmes qui vivent dans des zones de conflit, où les violences sexuelles sont trop souvent utilisées comme arme de guerre pour humilier l’ennemi en lui arrachant sa dignité.
À toutes ces femmes, nous disons une chose : l’Organisation des Nations Unies est là pour vous. En tant que Secrétaire général, je tiens à réaffirmer que le bien-être des victimes de violences sexuelles en période de conflit doit être au premier rang de nos activités. J’ai donc chargé mes plus hauts conseillers de faire de l’action contre les violences sexuelles une priorité dans toutes nos activités de rétablissement, de maintien et de consolidation de la paix.
Le système des Nations Unies mène une campagne mondiale pour l’élimination de la violence contre les femmes (UNiTE), dont l’idée de départ est simple mais fondamentale : toutes les femmes et toutes les filles ont le droit inaliénable de vivre à l’abri de la violence.
Cette semaine se réunit à New York la Commission de la condition de la femme, qui est la plus grande instance des Nations Unies consacrée à la lutte contre la violence à l’égard des femmes. Nous ferons donc tout pour que cette rencontre soit un succès et pour continuer de faire avancer la cause bien après qu’elle se soit achevée.
Je remercie les nombreux gouvernements, groupes et particuliers qui ont contribué à cette campagne. Je demande à tous de s’associer à notre action. Que vous choisissiez de donner à une cause ou de crier votre indignation, vous pouvez nous aider à mettre fin à cette injustice et à offrir aux femmes et aux filles la sécurité et la liberté qu’elles méritent. »
Journée de la femme ou non, les violences continuent malgré tout à l'encontre des femmes. Si une journée particulière est nécessaire pour en parler, dénoncer, et faire bouger les choses, après tout pourquoi pas, en espérant que l'impact soit tel qu'un jour les femmes victimes de violences trouvent enfin la paix.
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Claire Mayer