Young Chinese women and men in organized outdoor exercises handle guns with bayonets, aimed principally at America because Mao asked his countrymen and women to prepare for a U.S. attack, China, Beiji
Sipa, c'est au départ une histoire qui commençait bien.
Fondée en 1973 par le photoreporter turc Gökşin Sipahioğlu, l'idée était de répondre à un besoin important du photojournalisme. En effet, l'ambition de son créateur était de mettre en place une agence réunissant de grands noms du reportage, et de vendre leurs clichés dans les plus importants journaux du monde entier. Et ça a été le cas : Patrick Chauvel, Tony Comiti, Alexandra Boulat, Christine Spengler et bien d'autres encore, ont fait partie de l'expérience Sipa, qui reste pour tous une aventure hors du commun. L'ouvrage de Michel Setboun retrace avec intérêt cette période mémorable du photojournalisme (http://actuphoto.com/22352-40-ans-de-photo-journalisme-generation-sipa-par-michel-setboun-et-sylvie-dauvillier.html">lire).
Seulement voilà, toutes les bonne choses ont apparemment une fin. En 2001, Gökşin Sipahioğlu vend sa mythique agence à Sud communication, le groupe de médias de l'industriel français Pierre Fabre tout en restant président de l'agence, qu'il quittera définitivement deux ans plus tard.
L'histoire aurait pu continuer ainsi. Mais en 2011 - la même année qui marque tristement l'histoire du photojournalisme par le décès de Gökşin Sipahioğlu - deux hommes d'affaires allemands, Peter Löw et Martin Vorderwülbecke, patrons de DAPD Media Holding, décident de racheter l'agence. Dans un engouement sans failles, ils rachètent également DioraNews (fournisseur de contenus pour la téléphonie mobile), ainsi que la branche française de l'agence américaine Associated Press (AP). Erreur de calcul ?
Quoiqu'il en soit, leur ambition ne s'arrête pas là, puisqu'en octobre dernier, ils décident de lancer « Sipa News », un fil d'actualité multimédia en temps réel, de 30% à 40% moins cher que l'AFP.
Mais à peine un mois après la sortie présumée de ce nouveau concept censé être révolutionnaire, c'est la descente aux enfers pour Sipa. Il y a quelques semaines, DAPD dépose le bilan en Allemagne, et Martin Vorderwülbecke démissionne de tous ses mandats. Côté français, Olivier Mégean, dirigeant de Sipa France, tente d'avoir des explications, mais en vain.
L'agence aurait besoin, d'après Le Monde, « de 3 millions d'euros si elle veut poursuivre son activité dans les prochains dix-huit mois» Le sort de Sipa sera scellé le 6 décembre prochain devant le tribunal de commerce.
La direction de Sipa rassure et se défend : « les nouvelles de notre mort sont prématurées. A ce jour, le groupe Sipa n'a pris aucune décision sur un éventuel dépôt de bilan.»
Une chose est sûre pourtant, nous espérons tous que l'agence parviendra à se sortir de l'impasse, car au-delà de la situation critique pour les 125 salariés que compte la société, ce serait la mort tragique d'un symbole du photojournalisme.
Claire Mayer