Le Caire, 27 novembre 2011. Sur la place Tahrir, des manifestants scandent des slogans durant un rassemblement contre le Conseil militaire égyptien. Le photographe Rémi Ochlik a été tué à Homs, en Syr
L'évènement tant attendu de cette rentrée débutera dans deux jours.
Le 1er septembre, le 24e Festival international du photojournalisme Visa pour l'image ouvrira ses portes. Amateurs de photographies, professionnels, ou touristes pourront découvrir les expositions des photoreporters venus présenter leurs travaux.
Tous pourront revoir l'actualité de l'année écoulée : guerres, crises politiques, sport, culture, environnement.... De la Birmanie, à la Roumanie en passant par le Pakistan ou la Chine, l'actualité des pays du monde entier sera retranscrite en images. Le public reverra les évènements marquants de 2011, et découvrira ou re-découvrira les photographes qui, chaque jour, risquent leur vie pour transmettre l'information.
Pour voir le programme de l'édition 2012, rendez-vous http://actuphoto.com/21547-24eme-festival-international-du-photojournalisme-visa-pour-l-image-2012.html">ici.
Sarita, 15 ans, ruisselante de sueur et de larmes, s’apprête à partir vers son nouveau foyer avec son mari. Sarita et sa sœur Maya, 8 ans, ont été mariées la veille à deux frères. © Stephanie Sinclair / VII pour National Geographic Magazine
En attendant, quelques mots de Jean-Paul Griolet, Président de l'Association Visa pour l'image-Perpignan, et de Jean-François Leroy, Président du Festival.
« Pourquoi ne faut-il pas manquer ce rendez-vous avec Visa pour l’Image ? Parce que depuis 24 ans :
Perpignan est le rendez-vous annuel des photojournalistes du monde entier ;
Ces photojournalistes sont les artisans de cette liberté d'expression qui seule peut nous aider dans notre recherche de vérité ;
L'émotion est à Perpignan
Oui, la force de la photographie, devenue numérique, instantanée, est d’être un support majeur qui s’imprime dans notre subconscient. Au-delà de son message, la photographie est aussi une expression culturelle, un ressenti, une atmosphère. Marie Colvin, Gilles Jacquier, Rémi Ochlik et tant d’autres victimes de la barbarie depuis le début de l’année, défenseurs de la liberté d’informer face à des tyrans qui ont l’intolérable liberté de nuire. Au milieu de ces conflits, de ces crises financières, de la dette et de l’emploi, où l’on perd tous nos repères, nos valeurs, nos références ; d’une planète que l’on détruit... nous voulons comprendre les responsabilités. Seule une presse diversifiée, plurielle et libre, nous évitera de sombrer dans l’obscurantisme, l’extrémisme et toutes ses conséquences, en nous montrant le travail des photojournalistes. Visa pour l’Image s’adapte aux évolutions des nouvelles technologies, de la presse écrite et audiovisuelle ainsi que du web 2.0, qui véhiculent toujours plus de contenu nécessitant de notre part une sélection minutieuse. Un grand merci à Jean-François Leroy et à toute son équipe,artisans de la réussite du festival, exportant le labelVisa pour l’Image-Perpignan, ses valeurs et ses expositions dans le monde entier. Également, un grand merci à vous tous pour votre fidélité, près de 208 000 entrées et plus de 20 000 spectateurs en 2011. Merci à tous ceux qui nous aident, mécènes, partenaires, autorités publiques, à vous offrir, cher public, tout cela gratuitement.
Quelle que soit l’actualité, c’est ainsi que Visa pour l’Image, manifestation engagée, continue à défendre la liberté d’expression et le respect des valeurs essentielles de tolérance et d’humanisme. »
Jean-Paul Griolet
Président de l’Association Visa pour l’Image-Perpignan
Baltimore, Maryland, États-Unis, 22 août 2010. Des membres de la United House of Prayer For All People («Maison de prière pour tous») sont baptisés à la lance à incendie à la fin de l’assemblée annuelle de leur église : une tradition qui remonte à 1926. © Jim Lo Scalzo / EPA
« Une nouvelle année de changement ?
5 octobre 2011. La disparition de Steve Jobs éclipse celle de Göksin Sipahioglu. Pourtant,il avait été avec Hubert Henrotte et Jean Monteux à l’origine du formidable succès des « trois A », Gamma, Sygma et Sipa, qui avaient fait de Paris la capitale internationale du photojournalisme. Une époque déjà lointaine, mais qui nous procure beaucoup de nostalgie...
11 janvier 2012. Gilles Jacquier (grand reporter pour Envoyé Spécial, le magazine de France 2) est tué à Homs, dans des circonstances qui manquent pour le moins de transparence...
22 février 2012. Toujours à Homs, en Syrie, des tirs ciblés tuent Rémi Ochlik et Marie Colvin (grand repor ter pour le Sunday Times). L’opinion internationale s’émeut vivement. Mais n’agit pas.
Fin avril 2012, un directeur de la photo est licencié du journal où il travaille depuis six ans. Raison invoquée par la DRH ? « Ton métier n’existe plus ! » Ils engagent aussitôt un jeune iconographe, à peine payé au SMIC, « parce qu’on n’a pas besoin d’un mec qui connaisse toute l’histoire de la photo ».
Il y a quelques semaines, un tweet vraiment bien vu* : « Twitter te fait croire que tu es une personnalité, Instagram que tu es un photographe et Facebook que tu as des amis. Le réveil va être difficile ! » Nous continuons hélas à recevoir des dizaines de propositions de sujets en Hipstamatic... On sortait à peine de la vague du Lomo !
Une année formidable ! Heureusement, on trouve encore ce que nous aimons. Des sujets incroyables, des témoignages extraordinaires, des histoires poignantes... le monde tel qu’il est.
Bienvenue à Visa pour l’Image ! »
Jean-François Leroy
Actuphoto sera présent à Visa et vous informera en temps réel. A la semaine prochaine !
Claire Mayer