Une chose est sûre, Robert Capa est une figure incontournable du photojournalisme. Impossible d'oublier ses images poignantes, comme celle de la mort du soldat républicain au Front de Cordue au début de septembre 1936, ou encore du violoncelliste au camp d'internement pour les exilés républicains, à Bram, en France, en mars 1939.
Mort d'un soldat républicain © Robert Capa
Robert Capa a été la figure du photojournalisme des années 1936-1950. Il a été de tous les conflits, et rien ne semblait le faire reculer. Il a couvert la guerre d'Espagne (1936-1939), la résistance à l'invasion japonaise en Chine en 1938, le champ européen de la Seconde Guerre mondiale (1941-1945), la première guerre israélo-arabe en 1948, et la guerre d'Indochine en 1954.
Enfant soldat, Hankou, Chine 1938
Outre l'intrépidité du photographe à couvrir avec passion les zones de conflit, Capa n'est pourtant pas de ceux qui veulent par-dessus tout montrer l'horreur d'une guerre. Jamais trop de sang, jamais de scènes choquantes. Tout, dans le travail photographique de Capa, réside dans cette sensibilité artistique qu'il sous-entend, et touche beaucoup plus grâce à la suggestion. Un regard, celui du soldat à la cérémonie d'adieu aux Brigades Internationales en Espagne en 1938, suffit à lui seul à retranscrire avec force l'intensité de la situation. Capa s'attache à photographier les gens plus qu'il ne cherchait à photographier la guerre.
Soldat à la cérémonie d'adieu aux Brigades Internationales, Les Masies, Espagne, 1938 © Robert Capa
L'ouvrage photographique que propose « SilvanaEditoriale » regroupe une sélection de clichés de Capa organisée de manière chronologique, par rapport aux évènements qui ont marqués sa carrière et sa vie de photographe. Les premiers clichés sont ceux que le photographe a pu réaliser de Léon Trotski en 1932 au stade de Copenhague. Les derniers, ceux du Viêt Nam, où Capa a perdu la vie, le 25 mai 1954, en marchant sur une mine antipersonnel alors qu'il photographiait les manœuvres des troupes françaises dans le delta du fleuve Rouge.
Claire Mayer
Photos et vignette © Robert Capa