©Emeri Reversz Biro
Galerie Sophie Scheidecker 14 bis rue des Minimes 75003 Paris France
Du 16 octobre au 22 décembre 2012 l'exposition Pubart met à l'honneur la commande publicitaire à la galerie Sophie Scheidecker. La publicité et l’art y seront réunis associant publicistes et artistes. Les relations passionnelles entre ces deux disciplines faites de rencontres et de déchirures ont permis de créer depuis les années 30 un catalogue d’images emblématiques. La publicité puise abondamment dans la création artistique quant aux artistes ils détournent ou s’approprient les images publicitaires et les codifie jusqu'à créer une frontière floue entre les deux disciplines.
Jusqu’à l’exposition des arts décoratifs de 1925, les affichistes et les dessinateurs sont les maîtres de la réclame. Leur succèdent en agence de nombreux photographes pour beaucoup anonymes qui de l’après-guerre aux années 1970 ont le monopole de la création visuelle à grande échelle. Depuis les années 1980, le photographe star leur a emboîté le pas. La publicité s’offre au grand public comme un étendard de la beauté industrielle. Elle est le reflet d’une société dans son rapport à la culture, au langage et à l’art. Bien que l’objectif de cette production soit de vendre ou de conforter l’image d’une marque, la notion d’esthétique y est très forte.
©HT Thomas, 1973, Afro Sheen
La question soulevée au travers de cette exposition est celle du lien entre la commande industrielle et l’art. Plus précisément celle de la soumission de la création artistique à la commande industrielle. La célèbre photographie que Man Ray réalise en 1930 pour le mascara Cosmecil illustre parfaitement ce propos. L’appropriation d’images publicitaires par des artistes tels que Andy Warhol, Richard Prince, Barbara Kruger ou encore Hank Willis Thomas, renforce ce lien. Les photographes publicitaires ne sont pas en reste de cette dialectique, à l’image des productions de Gordon Coster, Margaret Bourke-White, Underwood Studio, Claude Ferrand, Brian Dufffy et Jean-Paul Goude. Certains comme Martin Parr, Stefan Sagmeister et Cass Bird sont à la croisée des chemins. Artistes, ils acceptent la commande industrielle et font de la publicité une oeuvre d’art.
L’utilisation par les artistes des codes des mass média et l’utilisation des codes artistiques par les publicitaires contribueraient-elles à créer une autre entité : une oeuvre « Pubart » qui au delà des clivages a sa propre identité.
@Duffy, Pirelli Calendar, 1973