© Sylvain Couzinet-Jacques, étudiant diplômé de l'ENSP et exposé aux Rencontres d'Arles
Le coup d'envoi des Rencontres d'Arles a enfin été donné. Des mois que beaucoup attendaient l'ouverture de ce festival de photos, qui a lieu chaque année jusqu'au mois de septembre, dans la petite ville d'Arles, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le festival a été crée en 1970 par le photographe arlésien Lucien Clergue, l'écrivain Michel Tournier et l'historien Jean-Maurice Rouquette. Festival incontournable du milieu photographique, les Rencontres d'Arles ont réuni, l'an passé, pas moins de 84 000 spectateurs.
Cette année, les étudiants en photographie seront à l'honneur, à l'occasion des trente ans de l'ENSP (L'école nationale supérieure de la photographie) et exposeront leurs travaux en nombre.
Si les Rencontres d'Arles ne semblent pas manquer de moyens pour promouvoir l'art photographique, on ne peut pas dire la même chose de Visa pour l'image, qui débutera le 1er septembre prochain. En effet, au fil des années, les sponsors de taille du festival se sont peu à peu effacés. Cette année, c'est Corbis, la célèbre entreprise d'achat et de vente de photographies et de films, qui a annoncé la fin de son support financier. Ce support représentait 11 500 euros.... Un très gros coup pour Jean-François Leroy, directeur et fondateur du plus grand festival de photojournalisme. Il nous explique la situation : « Il n'y avait pas de partenariat avec Corbis ! Ils prenaient un stand au centre de presse. Ils ne le prennent plus. Ce que je trouve désespérant, c'est qu'ils vont venir, faire leur business à Perpignan, sans supporter le festival du tout. (…) Le CEO de Corbis, Gary Shenk, m'expliquait l'an dernier à quel point Perpignan était important pour la profession... Il a changé d'avis. Triste. »
Le métier de photo-reporter étant, pour Jean-François Leroy, en situation délicate depuis l'arrivée du numérique l'arrêt du financement de Corbis n'est pas de très bon augure pour un festival, qui est, d'après lui, déjà difficile à financer. Selon Michel Puech, contributeur de la lettre de la photographie, le stand de Corbis sur le festival ne vaudrait pas, pour l'entreprise, son investissement.
Pourtant, le public est chaque année plus nombreux à se presser aux festivals de photos : promenades photographiques de Vendôme, ManifestO de Toulouse, Photaumnales de Beauvais, Mont-Blanc Photo Festival, la petite Biennale photographique de Blain, Ambivalence(s), festival de mode et de photographie de Hyères … La liste est longue des manifestations liées à la photographie, et elles ont toujours un succès retentissant. Pourtant, la crise du monde de la photographie ne s'amenuise pas, et certains festivals comme Visa ont toujours plus de mal à s'organiser.
Nous aurions pu, concernant les mesures à prendre pour aider les photographes et la photographie, interroger la ministre de la culture et de la communication, Aurélie Filippetti. Nous n’oublierons pas les mesures qu'avait en effet pris Frédéric Mitterrand pour promouvoir la photographie.
Malheureusement, elle ne pourra défendre son programme, puisque – et nous ne serions pas les seuls, loin de là – cette interview nous a été refusée sans raison ….
Claire Mayer