Émilie Schalck, When I’m lost in the Wood, Can you trust me? 2011
Centre d'art contemporain Rurart D150 lycée agricole Venours 86480 Rouillé France
Dans le cadre du dispositif Écritures de lumières initié par le ministère de la Culture, Rurart a piloté quinze résidences de jeunes artistes qui utilisent la photographie pour la mener dans des directions très diverses.
Chacun a séjourné deux mois environ dans des lycées de la région. Ils ont mené des ateliers de pratique artistique avec les élèves, ainsi qu’un travail de création plus personnel. L’exposition présentera un panorama des créations réalisées par ces quinze photographes durant leur résidence en Poitou-Charentes.
Céline Ahond, en résidence au Lycée Agricole Les Sicaudières, Bressuire (79), 2009
Céline Ahond élabore des performances et des installations dans lesquelles le « jouer à faire semblant pour de vrai » questionne notre rapport à la réalité. Faire image pour faire parler les images et peut-être passer derrière les images ou entre deux images sont les outils de son travail plastique.
© Céline Ahond
Mylène Blanc, en résidence au Lycée Kyoto, Poitiers (86), 2011
Au lycée Kyoto de Poitiers, Mylène Blanc s’est multipliée en autant de propositions artistiques que le lycée peut contenir de formations différentes. Films d’animation, photographie documentaire ou mise en scène, elle a expérimenté avec les élèves un très large éventail de dispositifs artistiques et de rapports à l’image.
© Mylène Blanc
Sophie Cabaille, en résidence au Lycée Agricole Daniel Mathiron, Thuré (86), 2009
Sophie Cabaille propose une relecture poétique, rythmique, graphique des cadres industriels et urbains. Entre un environnement urbain contemporain qui atomise et dépersonnalise les individus et l’attention portée aux trajectoires personnelles ou collective singulières, hors normes, qui s’affranchissent du carcan des conventions, de la norme, l’artiste cherche à déplacer la perception vers une expérience esthétique, poétique et singulière. Sophie Cabaille : « la photographie de classe est une figure chargée de codifications, de connotations, d’à-priori, comme le sont, dans leurs propres registres les motifs industriels, la ville, les attitudes sociales.
© Sophie Cabaille, Tentative de singularisation d’un clone, 2009
Jean Cerezal-Callizo, en résidence au Lycée professionnel Rompsay, La Rochelle (17), 2011
Jean Cerezal-Callizo considère la photographie comme « une source riche de relations avec le monde comme avec soi, une manière d’appréhender les choses, de réfléchir, un regard, une expérience et une culture, un partage et un outil d’apprentissage ». C’est avant tout cette multiplicité des approches, pratiques et intellectuelles, qu’il a voulu transmettre aux jeunes du lycée Rompsay de La Rochelle.
© Jean Cerezal-Callizo
Yves Coqueugniot
Il existe une tendance qui consiste à faire des cases et à y ranger des pans entiers du monde qui nous entoure», écrit Yves Coqueugniot : l’artiste s’est évertué à appliquer cette maxime dans le travail qu’il a pu mener lors de sa résidence au lycée Félix Gaillard à Barbezieux. Il a appelé son projet Manifeste optimiste. Cette posture a primé sur le médium employé et l’artiste a initié les élèves à transmettre leur vision du monde par la sérigraphie, la photographie, le son ou la vidéo, peu importait, tant que le regard porté témoignait d’un réel parti-pris sur les choses.
© Yves Coqueugniot
Vincent Genco, en résidence au Lycée professionnel Réaumur, Poitiers (86), 2010
Au lycée professionnel Réaumur, à Poitiers, Vincent Genco a cherché à multiplier les expériences sensibles pour les jeunes, à partir de tout ce qui pouvait constituer leur cadre de référence. Il a ainsi sollicité l’usage de la parole ou de l’écrit en vue de comprendre davantage les liens que tisse l’élève avec son environnement. Afin de saisir les préoccupations de ces lycéens en section d’usinage et de maintenance, il a amorcé mon projet de résidence par un inventaire.
© Vincent Genco
Marlusz Grygielewicz, en résidence au Lycée Kyoto, Poitiers (86), 2010
Mariusz Grygielewicz a construit sa résidence à partir de la géométrie très prégnante du lycée Kyoto à Poitiers, où il séjournait.
© Mariusz Grygielewicz
Judith Millot, en résidence au Lycée Horticole, Niort et au Lycée Agricole, Melle (79), 2011
Avec la photographie comme prétexte et comme témoignage, Judith Millot a incité les élèves des lycées agricoles de Melle et Niort à réaliser des interventions in situ, aussi modestes fussent-elles, comme autant de points de vue artistiques sur leur territoire. Sa résidence a pu prendre l’allure d’un atelier d’expérimentation permanente, où l’acte de création avait davantage de portée que le résultat final. Amener ainsi les élèves à considérer l’expérimentation en dehors de la culture du résultat est un postulat audacieux dans un établissement centré sur la production de biens et de services.
© Judith Millot
Miki Nitadori, en résidence au Lycée Édouard Branly, Châtellerault (86), 2009
Miki Nitadori s’appuie sur la photographie pour essayer de connecter espace privé et espace public. Ses travaux sont liés au quotidien et aux questionnements surgissant de la vie de tous les jours. Son inspiration est nourrie par l’histoire, la sociologie, l’ethnologie, l’actualité, les cultures populaires et, si estelle influencée par ses origines asiatiques, son oeuvre se compose de fragments du quotidien. Les images de Miki Nitadori, principalement des portraits, subissent diverses altérations qui tendent à positionner le sujet dans sa communauté. À la fois expressifs et décoratifs, les assemblages graphiques de l’artiste laissent le spectateur se confronter à un effet de surface tout en l’amenant à des projections sociologiques et psychologiques en direction du sujet photographié.
© Miki Nitadori, Past, face to face and beyond, 2009
Célia Pernot, en résidence au Lycée Agricole Jacques Bujault, Melle (79), 2010
La démarche photographique de Célia Pernot, inspirée par des concepts artistiques et documentaires, s’articule autour de la notion de récit. Couleurs, textures, cadrages et lumière, lui permettent de retranscrire les univers explorés. Cette résidence au lycée agricole de Melle a été l’occasion de pénétrer au cœur des activités d’agriculteurs éleveurs locaux. Les photographies issues de ces rencontres témoignent d’un métier, d’une part menacé de disparition, d’autre part jeune et actif, mais de plus en plus invisible dans la société de consommation d’aujourd’hui. Cette collecte photographique puis l’analyse et l’association des images produites révèlent au final un récit logique, celui du cycle de la vie, l’essence même de la profession d’agriculteur éleveur.
© Célia Pernot
Émilie Schalck, en résidence au Lycée Agricole Les Sicaudières, Bressuire (79), 2010
Au lycée des Sicaudières, Émilie Schalck, a partagé avec les jeunes ses préoccupations artistiques liées aux conditions de fabrication de l’image et du cinéma.
© Émilie Schalck, When I’m lost in the Wood, Can you trust me? 2011
Audrey Tabary, en résidence au Lycée Agricole JM Bouloux, Mont Morillon (86), 2009
Audrey Tabary s’appuie sur l’aspect ludique de la prise de vue pour inciter ses sujets à se prêter au jeu théâtral de la représentation. Acteurs de situations qui leur sont familières, les personnes photographiées par Audrey Tabary se retrouvent dans la situation paradoxale de prendre la pose pour la photographie tout en se souciant peu de l’image qu’elles peuvent renvoyer. Le dispositif tend à libérer le sujet de la représentation qu’il a de lui-même. L’appareil photo et le photographe perdent leur gravité pour se situer sur un terrain commun avec son modèle et révéler ainsi sa singularité.
http://audreytabary.com/
© Audrey Tabary
Rafaël Trapet, en résidence au Lycée Agricole L'Oisellerie, Angoulême (16), 2009
Rafaël Trapet interroge de manière récurrente les formes de la ville. De son enfance dans les quartiers périphériques de Paris, il a gardé le sentiment confus de la déstructuration de l’espace public, de l’immensité du bâti rapporté à l’échelle de son corps. Dans ce travail qui embrasse la ville, la forme panoramique revient régulièrement. L’image à 360° ne procède pas de la perspective frontale classique à point de fuite unique. Elles ont la prétention vaine de tout montrer d’un espace en essayant de s’affranchir du hors champ et font, par contrecoup, sentir les limites d’une photographie qui résumerait le monde.
http://rafaeltrapet.net/
© Rafaël Trapet
Fausto Urru, en résidence au Lycée de l'Horticulture et du Paysage, Niort (79), 2010
Au lycée horticole et du paysage de Niort, Fausto Urru a travaillé avec des appareils argentiques, au nombre de vues limitées, pour construire des mini-récits à partir de l’environnement des élèves. En interrogeant la ville de Niort d’après un éventail de points de vue différents, les élèves du lycée horticole ont affirmé que notre regard remplit les lieux vides ; que nos actions, y compris celles les plus éphémères, peuvent gonfler un espace rabougri, lui redonnant la vigueur qu’il avait perdue. À travers le miroir de la photographie et de l’écriture, ces jeunes photographes se sont questionnés par rapport à l’utilisation quotidienne ou sporadique de l’espace.
http://faustourru.over-blog.com/
© Fausto Urru
Chantal Vey, en résidence au Lycée de la Mer et du Littoral, Bourcefranc (17), 2009
Chantal Vey s‘appuie sur la photographie pour travailler l’idée du portrait comme trace, empreinte, expression de la singularité. Elle cherche à interroger les objets et détails relatifs à l’identité de chacun. Curieuse et attentive aux individus qu’elle photographie et à leur environnement, aux objets qu’ils affectionnent, l’artiste construit minutieusement des images où chaque signe fait sens.
http://www.chantalvey.be/
© Chantal Vey
Vignette : Émilie Schalck, When I’m lost in the Wood, Can you trust me ? 2011