Un mort de plus ; il avait 28 ans et s'appelait Rémi Ochlik, formé à la photographie à l'école parisienne Icart-Photo et lauréat d'un World Press Photo 2012. Avec la journaliste Marie Colvin, il est décédé ce mercredi 22 février à Homs, en Syrie.
Une mort de plus parmi les journalistes français couvrant le Printemps Arabe, après celles de Lucas Dolega (janvier 2011) et Gilles Jacquier (janvier 2012) ; les réactions politiques se sont multipliées jusqu'à ce que le président Nicolas Sarkozy parle "d'assassinat" ; ce qui choque dans ce drame, c'est en effet le caractère intentionnel des frappes du régime de Bachar el-Assad vers une maison de rebelle où un centre de presse s'était improvisé.
Quand on a peur de l'extérieur, comme c'est le cas du régime syrien à l'heure actuelle, on frappe d'abord ceux qui lui transmettent des informations. Les photographes sont des cibles de choix : ils illustrent ce qui sans eux resterait quasiment invisible, la révolte d'un peuple réprimée dans le sang.
Tout notre soutien va aux proches de Rémi Ochlik, «un des jeunes photographes les plus talentueux de sa génération» selon Guillaume Clavières de Paris Match mais aussi, plus simplement, un être humain curieux et épris d'information au plus proche du réel. Un travail comme le sien est essentiel ; et les conditions actuelles de survivance du peuple syrien nous poussent chaque jour à le défendre avec plus de force.
Actuphoto, le 23 février 2012.