© Walter Astrada / Reportage by Getty Images·
Getty Images annonce les lauréats des Bourses de la Photographie Éditoriale et réitère son soutien aux reporters photo de talent.
Au terme d’une sélection parmi 400 projets, le Jury récompense cinq reporters photo et leur attribue un total de 100 000 dollars, soit près de 70 000 euros, afin de mener à bien leurs projets de photographie documentaire
Dans le cadre de Visa Pour L’Image, le Festival International de photojournalisme qui se tient à Perpignan du 27 août au 11 septembre, Getty Images dévoile la liste des cinq reporters photo lauréats des Bourses de la Photographie Éditoriale. Ceux-ci se voient attribuer un Prix de 20 000 dollars chacun (soit près de 14 000 euros), assorti d'un soutien éditorial de Getty Images.
Les reporters photo récompensés lors de l’édition 2011 sont :
• Alvarro Ybarra Zavala - « Colombie : une souffrance éternelle »
• Walter Astrada - « Violence sur la femme en Norvège »
• Stanley Greene - « La piste des E-déchets - Chine/Pakistan/Nigeria »
• Liz Hingley - « La famille Jones »
• Joan Bardeletti - « Le KILL (les Africains gays) BILL »
« Les Bourses de la Photographie Éditoriale ont une fois de plus rempli leur mission : soutenir les talents de la photographie documentaire. Cette année, le Jury a plébiscité des projets traitant de sujets majeurs et plus que jamais d’actualité, tels que la guerre civile en Colombie ou la pauvreté au Royaume-Uni », souligne Aidan Sullivan, Vice-président Photo Assignments chez Getty Images.
Le jury 2011 se compose de figures reconnues du monde de la photographie :
· Tom Stoddart, Reporter Photo
· Jean-Francois Leroy, Directeur Général, Visa Pour l’Image
· Jon Jones, Directeur de la photographie, The Sunday Times Magazine
· Cyril Drouhet, Directeur de la photographie, Le Figaro Magazine
· Emanuela Mirabelli, Photographe Éditeur, Marie Claire Italie
« C’est un plaisir de faire partie du jury Bourses de la Photographie Éditoriale 2011. Après de nombreuses heures à examiner les projets soumis par des photographes aussi engagés que passionnés, je suis rassuré quant à la vitalité de la photographie documentaire », indique Tom Stoddart, reporter photo et juré de l’édition 2011.
Getty Images a lancé les Bourses de la Photographie Éditoriale en 2004 afin d'aider des reporters photo, novices ou chevronnés, à mener à bien des projets dont la dimension personnelle n’élude pas pour autant les enjeux sociétaux et culturels d’aujourd’hui. Depuis 2005, Getty Images a alloué plus de 700 000 dollars (soit près de 500 000 euros) dans le cadre de ce programme, illustrant ainsi sa volonté de promouvoir un photojournalisme d'excellence par des contributions concrètes à cette discipline. Pour tout savoir sur les jurés, les lauréats, leurs projets et consulter des galeries d'images, cliquer ici : www.gettyimages.com/grants.
Description des projets primés :
• Walter Astrada, « Violence envers la femme en Norvège » (« Violence against woman in Norway »)
La violence envers la femme est le cas le plus répandu de violation des droits de l'homme et reste largement impuni. C'est un phénomène universel, qui touche toutes les sociétés quels que soient leurs régimes politiques et économiques ; il touche toutes les cultures, classes sociales et groupes ethniques. Les conséquences des violences sur les femmes sont graves ; les femmes qui y survivent souffrent souvent de troubles émotionnels et de problèmes de santé pour le restant de leur vie. Pour les autres, ces violences sont synonymes de mort. Selon le Global Peace Index, la Norvège est le pays le plus sûr au monde, pourtant, entre 2000 et 2010, 83 femmes ont été assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint et, en 2008, plus de 25 000 femmes ont contacté un refuge.
• Stanley Greene pour « La piste des E-déchets » (« The E-waste trail »)
« La piste des E-déchets » est un documentaire photographique qui retrace le parcours de nos déchets électroniques, grâce auxquels de grandes entreprises et certains gouvernements s’enrichissent de façon irresponsable, au détriment des populations les plus vulnérables de la planète. Le poison : les E-déchets contiennent des agents toxiques comme les polychlorobiphényles (PCB), du cuivre, du plomb, du zinc, de l'or, du fer, du thallium, du mercure, etc. Le plomb est très nocif pour le système nerveux et attaque progressivement les fonctions cérébrales. En grandes quantités, il peut entraîner la paralysie. Le cadmium, qui peut provoquer des cancers, est le principal composant de certaines batteries et cartes électroniques.
• Liz Hingley pour « La famille Jones » (« The Jones family »)
Au Royaume-Uni, 1,6 million d'enfants (30 %) vivent au quotidien dans une extrême pauvreté. Ce chiffre est supérieur à celui de beaucoup d'autres pays d'Europe, mais le concept de pauvreté en occident est souvent difficile à comprendre et à transmettre visuellement, en comparaison avec la pauvreté dans le reste du monde. La famille Jones vit dans un logement social de trois pièces dans la ville industrielle de Wolverhampton, au Royaume-Uni. C'est la première fois depuis trois générations que la famille Jones vit dans une maison, le père et la mère ayant grandi dans des caravanes, tout comme leurs parents. Cette maison compte beaucoup pour la famille et évoque de nombreux souvenirs ; elle a beau être vraiment exigüe, ils refusent de déménager dans un autre logement social plus grand. Les trois fils et les quatre filles rêvent d’un avenir meilleur mais savent que, faute d’argent, il est peu probable qu’ils quittent le foyer familial.
• Joan Bardeletti pour « Le KILL (les Africains gays) BILL » (“The KILL (the African Gays) BILL”)
En Ouganda, un projet de loi anti-homosexuel est en train d'être examiné. S'il est adopté, les homosexuels pourront être condamnés à mort s'ils ont un précédent avec la justice, sont séropositifs ou ont eu des relations avec des mineurs. D'après des organisations de défense des droits de l'homme, il y a plus de 500 000 homosexuels en Ouganda, pays dans lequel l'homosexualité est déjà passible de 14 années de prison. L'Ouganda est aujourd'hui visé par des extrémistes chrétiens qui prônent des mesures politiques draconiennes contre la communauté homosexuelle. Lors d'un rassemblement à Kampala, en 2010, le pasteur évangéliste américain Lou Engle a ainsi déclaré : « Aux États-Unis, nous avons perdu la guerre, mais en Ouganda, tout reste possible. »
• Alvarro Ybarra Zavala pour « Colombie : une souffrance éternelle » (« Colombia, in the eternity of sorrow »)
Il s'agit d'un projet photographique personnel couvrant « l’ère du Président Alvaro Uribe », l'une des périodes les plus violentes et les plus sombres de l'histoire de la Colombie. La presse internationale perçoit la Colombie de l'extérieur. C'est comme si la durée du conflit – plus de 40 ans de guerre civile – justifiait le fait que le drame du peuple colombien passe inaperçu. Le pays est divisé et il y a une grande diversité de contextes qu'il faudrait mettre en lumière. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie - Armée du peuple (FARC-EP), l'Armée de Libération Nationale (ELN), les groupes paramilitaires et les forces gouvernementales combattent dans ces régions avec un seul but : le contrôle des ressources. Et une fois de plus, la population civile est prise en otage de ce conflit.
Vignette : © Walter Astrada / Reportage by Getty Images·