Galerie Baudoin Lebon 8 rue Charles-François Dupuis 75003 Paris France
Mois de la photo 2010 Point information 5,7 rue de Fourcy 75004 Paris France
Il n’y a pas eu à proprement parler de mouvement surréaliste en Pologne, ni durant l’entre-deux-guerres, ni après 1945. Il n’en demeure pas moins que certaines stratégies utilisées par les surréalistes de Paris à Prague au cours des années 1920-1930 contribuèrent à ce que le milieu photographique polonais opère, après la Seconde Guerre mondiale, ses plus grandes avancées vers une conception moderne de l’image.
Dans un contexte culturel d’après-guerre d’abord fortement dominé par l’esthétique pictorialiste, puis marqué par le réalisme socialiste, et finalement polarisé autour du photoreportage à vocation propagandiste, les artistes d’avant-garde cherchèrent au fil des décennies, à l’aide des techniques (photomontages, expérimentations chimiques, réappropriations des images) et des modes opératoires en vigueur dans les cercles surréalistes (mises en scène, flâneries), à réinvestir le champ de la création photographique. L’enjeu de cette lutte en Pologne communiste n’était bien évidemment pas uniquement artistique, mais aussi existentiel et politique : réinvestir le champ de la création par le biais de la poétique visuelle surréaliste signifiait réinvestir le réel tout court.
L’exposition 30 ans d’esprit surréaliste en Pologne se présente comme un parcours historique articulé autour de trois périodes clés de l’histoire du pays : la fin des années 1940 à la veille de l’ère stalinienne, le dégel autour de 1956, et la fin des années 1970 à la veille de l’ère de Solidarno´s´c. Elle regroupe les oeuvres de quelques-uns des principaux représentants de l’avant-garde photographique polonaise tels que Zdzisław Beksinski, Zbigniew Dłubak, Jerzy Lewczynski, Marek Piasecki, Andrzej Strumiłło, Zofia Rydet, Wojciech Zamecznik.
L’exposition est une proposition hors les murs de l’Institut polonais de Paris, accueillie à la galerie Baudoin-Lebon et réalisée en collaboration avec la galerie Asymetria et de la Fondation Archéologie de la Photographie de Varsovie. La Mep prête une oeuvre issue de sa collection et choisie en regard de l'exposition.