Mois de la photo 2010 Point information 5,7 rue de Fourcy 75004 Paris France
Galerie des bibliothèques 22, rue Malher 75004 Paris France
Photos Femmes Féminisme 1860-2000 propose un parcours historique dans le fonds photographique de la bibliothèque Marguerite Durand. Ancienne comédienne devenue journaliste, Marguerite Durand a entamé une collecte de photographies à la fin du xıxe siècle autour du quotidien féministe La Fronde qu’elle a fondé et de sa bibliothèque dont elle a fait don à la Ville de Paris en 1931. Le fonds a été enrichi tout au long du xxe siècle dans le même esprit : valoriser l’activité et la créativité des femmes et rassembler une documentation sur le féminisme, ses actrices et acteurs autant que ses manifestations. Le fonds photographique n’a été constitué comme tel que tardivement, quand le statut même de la photographie historique changeait et que les conservatrices de la bibliothèque, Simone Blanc, puis Annie Metz, y portèrent une attention professionnelle. L’acquisition de pièces de collection est devenue une priorité, notamment en ce qui concerne la production de femmes photographes de renom, telles Germaine Krull, Laure Albin- Guillot, Berenice Abbott, Gisèle Freund, Yvonne Chevalier, Edith Gérin, Sabine Weiss, Margaret Bourke-White, Janine Niépce, Irina Ionesco. La documentation photographique sur le mouvement féministe restait aussi une priorité ; en témoigne l’importante collection de photographies de Catherine Deudon, qui depuis le début des « années MLF » capte les grandes manifestations militantes.
Sur les 4000 photographies du fonds, Annie Metz, la conservatrice de la bibliothèque, et Florence Rochefort, chercheuse au CNRS, spécialiste d’histoire des femmes et du genre, en ont sélectionné 220. L’intérêt esthétique a primé et une attention particulière a été portée à la rareté de la photographie, à son auteur, à sa qualité propre. Le second critère de choix a été de rendre compte des principales thématiques et de l’ampleur chronologique de la collection.
Parcourir cette collection féministe donne ainsi les éléments clés d’une culture visuelle destinée à permettre aux femmes de s’affirmer comme sujet ; sujet de leur propre histoire et sujet d’une histoire collective. Alors que l’Histoire – celle de la photographie comme celle de la vie politique – s’écrit encore bien souvent au masculin, restituer ces multiples regards invite à une autre écriture du passé qui accorde à l’émancipation des femmes toute son importance, décisive dans la conquête de l’égalité et de la liberté.