Ruth Bernhard photographe américaine est décédé à l'âge de 101 ans le 18 décembre 2006 à son appartement de Pacific Heights en Californie. Ruth Bernhard est née le 14 octobre 1905 à Berlin, fille de Lucian Bernhard, graphiste réputé. En 1927, après deux années à l'académie d'art de Berlin, elle décide de rejoindre son père qui vit déjà à New York. Elle s'investit dans le mouvement lesbien, elle y rencontre Berenice Abbot. Les deux femmes deviennent amies. Bernard débute alors comme laborantine au magazine new-yorkais « The Delineator », avec comme patron Ralph Steiner, lui-même photographe.Peu de temps après, elle quitte cet emploi et s'achète une chambre grand format 8 X 1O inches (20x25 cm) .Elle débute en faisant des portraits d'amies de son père, et devient photographe indépendante.C'est en 1935, qu'elle fait la rencontre d'Edward Weston
sur la plage de Santa Monica en Californie. Cette rencontre influencera profondément sa carrière. Elle déménagera de New York pour Carmel mais la clientèle ne suit pas (surtout avec E. Weston comme voisin). Elle déménagera bientôt à nouveau pour ouvrir un studio à Hollywood. Weston lui montra la voie d'une photographie créative et artistique. Il la considéra d'ailleurs comme la plus grande des photographes de nus, ce qui n'est pas un mince compliment. En Californie elle travaille aux côtés d'Ansel Adams et des membres du groupe F. 64. En 1953, elle s'établit à San Francisco. Dans les années 1960 elle travaille avec Joe Folberg, fondateur de la Vison Gallery de San Francisco et un des tout premiers défenseurs des tirages limités en photographie.En 1967 elle y fait la connaissance du Colonel Price Rice avec lequel elle vivra jusqu'à sa mort en 1999. De 1968 à 1976 elle enseigne à l'université de San Francisco.elle fait partie de ce qu'on appelle à présent la tradition photographique de la côte ouest. Elle a dirigé des conférences et animé de nombreux stages à travers les Etats-Unis et cela jusqu'à l'âge de 95 ans.Elle reste surtout connue pour ses photos de nus féminins.Considérée comme une pionnière à une époque où les femmes sont encore peu présentes dans le domaine de la photographie,et où l'homosexualité féminine est problématique.Ses photographies font partie des collections des plus grands musées, tels que « The George Eastman House »,« The Museum of Modern Art de New York », « The Metropolitan Museum of Art » (New York) et la Bibliothèque Nationale à Paris. Sur la fin de sa longue vie, elle collabora avec la biographe Margaretta K Mitchell sur sa biographie intitulée « Ruth Bernhard : « Between Art and Life » (San Francisco, CA: Chronicle Books, 2000) où elle révéla ses liaisons avec des hommes et des femmes. « Pour moi la création de chaque photographie est le résultat d'une expérience émotionnelle aigue qui ressemble, j'en suis convaincue, à celle que peut vivre un poète ou un compositeur. Chaque image est le résultat d'une impulsion intense que je ne peux dénier. Dans ma vie comme dans mon œuvre, ce qui me motive profondément c'est ce désir d'équilibre et d'harmonie qui va au-delà de l'expérience humaine, en quête de l'essence de tout être et de sa fusion avec l'univers. » Ruth Bernhard