Lorenzo Castore

Lorenzo Castore

#Photographe #Incontournable
Lorenzo Castore Italien. Né en 1973 à Florence. Vit à Rome

«Clairement attaché à la fonction documentaire de la photographie, il lui demande de questionner le réel pour mettre en crise les conventions de la représentation et s’inquiète de la tendance dominante à l’illustration.
Il a mené à bien une remarquable exploration du Cuba contemporain (Paradiso) en s’attachant avec empathie à la vie quotidienne, dans la rue comme dans un bar ou chez les gens, en travaillant de façon savante une couleur destinée à rendre sensible des ambiances. Il a su éviter, ce qui est rare, le piège de la couleur donnée comme décor qui a nourri la majorité des approches sur le pays. Point de clichés de vieilles voitures américaines sur fond de façades écaillées jusqu’à la joliesse, point de chronique de la situation politique, simplement un collage de visions et d’instants, dans un climat à la fois chaud et chaleureux, qui redonne leur
place aux individus.
Et il travaille, en noir et blanc, à une trilogie interrogeant la façon dont les régimes autoritaires ont, en Italie, en Pologne, en Espagne, utilisé les mineurs qu’ils ont ensuite abandonnés à leur inéluctable disparition. Entre portraits et paysages, une prise de position radicale qui met en perspective historique la fin de l’exploitation du charbon.»

Christian Caujolle, Agence VU’ Galerie, Photo Poche n°107, Actes Sud, 2006

Prix et bourses
2005 European Publishers Award for Photography pour Paradiso


Expositions individuelles
2010 No peace without war, PhotoForumPasquArt, Bienne, Suisse
2004 Paradiso, Galerie VU', Paris


Expositions collectives
2009 Tout l'univers..., ,
2006 80+80, photo-graphisme, Galerie VU', Paris
2005 Accrochage d'été, Galerie VU', Paris

Bibliographie
2005 Paradiso, Actes Sud
2004 Nero, Frederico Motta

Les façades délavées de La Havane ont attiré nombre de photographes qui ont utilisé ce décor en couleurs pour immortaliser des anecdotes. Une sorte de théâtre, donc, souvent accessoirisé de quelques vieilles Cadillac aux teintes d'avant la Révolution. La couleur, à Cuba, est une évidente tentation, une séduction. Il est donc difficile d'en dépasser le charme que la photographie peut saisir dans les nuances de son évidence. Lorenzo Castore ne s'est pas laissé prendre au piège qui pousse le photographe vers
la joliesse. Comme son projet était de saisir une ambiance, de caresser le Temps, de scruter visages et sentiments, gestes et corps dans le sentiment du délitement de la ville fragilisée, il n'a pas abordé la couleur sousl'angle de sa séduction mais en a fait la matière de son propos. La sensualité, la chaleur, c'est cette matière si particulière de sa couleur qui nous la transmet, la rend sensible et presque physique pour une ambiance unique.

Christian Caujolle