Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Actualités
C'est la photo la plus célèbre de Robert Doisneau : lundi soir, le "Baiser de l'Hôtel de Ville" a été adjugé pour la somme record de 155.000 euros. Le nom de l'heureux acquéreur, de nationalité suisse, n'a pas été révélé.
La maison Artcurial Briest-Poulain-Le Fur, qui organisait la vente, avait estimé la photographie (l'un des très rares tirages originaux du "Baiser de l'Hôtel de Ville") entre 15.000 et 20.000 euros. Cette oeuvre de Robert Doisneau, véritable icône de la photographie, se sera finalement vendue dix fois plus cher. Soit 155.000 euros, hors frais ; 184.960 euros, avec les frais. L'acquéreur, qui ne veux pas se faire connaître, est de nationalité suisse.
Ce tirage argentique d'époque de 18 x 24,6 cm, portant au dos le cachet de Doisneau (1912-1994), avait été offert par le photographe, quelques jours après la prise de vue, à l'héroïne du cliché Françoise Bornet qui a décidé, 55 ans après, de la mettre en vente. Lancées à 10.000 euros, les enchères se sont immédiatement enflammées dans la salle et au téléphone pour atteindre en moins de trois minutes la somme faramineuse, saluée par une salve d'applaudissements nourris.
L'histoire d'un cliché devenu légendaire
"Cette photo appartient au siècle. La présence pendant la vente de 'l'amoureuse de l'Hôtel de Ville' a participé à l'alchimie et la magie autour des objets qui font les records", a commenté le commissaire priseur, Hervé Poulain, soulignant l'emergence d'un vrai marché pour la photo d'art, inexistant il y a 15 ans. Pour sa part, Françoise Bornet (75 ans) qui a décidé de se séparer de cette photographie myhtique pour financer une société de production de documentaires et aider les jeunes réalisateurs, a qualifié cette enchère de record "inimaginable". "C'est extradordinaire. On ne s'y attendait pas beaucoup. Je suis très touchée. Pour moi, cette vente marque un nouveau départ. Je rachèterai un tirage pour ne pas oublier", a confié Mme Bornet.
En 1950, Robert Doisneau, avait été sollicité par le magazine américain "Life" pour un reportage sur les amoureux de Paris. Alors qu'il prend un verre dans un bistrot parisien, le photographe repère un jeune et beau couple d'amoureux. Aussitôt, il propose aux deux jeunes gens, élèves du célèbre cours de théâtre Simon, de poser pour lui. Elle s'appelle Françoise Bornet, lui, Jacques Carteaud (décédé dernièrement). La photo devient mythique en 1986, avec la commercialisation du poster. En 1992, il a déjàété vendu à410.000 exemplaires, un record mondial. Tous croient qu'il s'agit d'un cliché pris sur le vif, au hasard de la rue et nombreux sont ceux qui croient s'y reconnaître. En mai 1992, Jean et Denise Lavergne déclarent au magazine l'Express que le "Baiser de l'Hôtel de Ville" a été pris àleur insu. Doisneau rétablit la vérité en révélant qu'il s'agit d'une photo "posée".