Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
Proposer à Laurence Benaïm et à son équipe de fêter les 5 ans de Stiletto, c’est rendre hommage à une revue qui occupe dans la mode d’aujourd’hui une place originale. Par le choix des sujets, la part accordée à la jeune création photographique et la qualité des textes, Laurence Benaïm parvient paradoxalement à traiter de la mode d’une manière intemporelle. Ce tour de force, renouvelé à chaque numéro, tient à des partis pris et au désir de partager des enthousiasmes et des coups de coeur. Lieu d’invention et de dialogue, Stiletto est plus qu’un magazine : c’est une mémoire de l’éphémère et un formidable tremplin pour les arts visuels.
Voilà pourquoi, après la mise en perspective des grands précurseurs comme Harper’s Bazaar et prochainementVogue, il m’a paru souhaitable de donner carte blanche à Stiletto, comme je l’ai fait, il y a quelques années, pour Citizen K. Il en résulte une exposition en grande partie inédite, spécialement créée pour la Mep et qui fait la part belle à de jeunes photographes. En ce sens, l’exposition «Obsessions » est à l’image du magazine : à la fois légère et profonde, informative et séduisante, actuelle et déjà classique, en un mot, inventive.
Jean-LucMonterosso, directeur de laMaison Européenne de la Photographie
Pourquoi l’obsession ? Parce qu’elle révèle, ce qu’un être a de plus cher, de plus fort, de plus absolu au fond de lui. Parce qu’elle est le fil rouge de la création.Celle qui permet, à travers un travail de commande, de revenir à l’essence de ses rêves, de ses doutes, de ses lignes. Originaires de France, de Grande Bretagne, d’Israël ou de Chine, ces photographes sont des artistes dans la mesure où chacun, exprime, de manière unique, à travers ses images, un point de vue sur le monde. En donnant à voir le monde, ils donnent à voir un peu d’eux-mêmes, sans que cette quête ne soit faussée, par l’emprise d’un égo. Parce que le style n’est pas un branding. Parce que le style s’affirme chaque jour, dans un métier, nourri de recherches, et d’émerveillements, de choses vues et d’autres en devenir, cette exposition consacrée à « l’obsession », est également une manière de célébrer le luxe ultime : l’art de la différence.
L’obsession « invisible » de la première salle, apparue derrière un certain nombre de sujets traités (natures mortes, portraits, reportages…), se prolonge par une immersion plus naturellement évidente au coeur d’un monde d’aiguilles et de sensations : le Stiletto, promesse d’une marche infinie au royaume de l’imaginaire.
Laurence Benaïm, directrice dumagazine Stiletto