© Miki Nitadori - Odyssey - Sway Gallery
L’exposition « Alter » s’est cristallisée autour de treize artistes, plasticiens et photographes résidant tous au 6b. Evoluant dans le même espace de création, ils collaborent pour la première fois à l’occasion du Mois de la Photo du Grand Paris.
Leur pratique aborde peinture, sculpture, architecture, graphisme, photographie, vidéo, acupuncture, sociologie... L’exposition réunit ainsi des photographes de formation ou des artistes familiers de l’outil photographique.
« Alter » est un projet collectif regroupant des œuvres inédites, produites spécialement pour le Mois de la Photo du Grand Paris. L’exposition fonctionne suivant un principe créatif ouvert : chaque artiste peut mettre à disposition du groupe ses réflexions et ses envies en lien avec la question de l’altérité.
Cette méthodologie de travail devient une manière d’expérimenter l’altérité en tant que telle. En effet, les artistes d’« Alter » confrontent leur travail aux points de vue du groupe, et le mélangent à d’autres expériences, à d’autres compétences que les leurs.
Ce processus créatif se veut aussi perméable. Les artistes peuvent s’influencer les uns les autres, contribuer à l’œuvre de leurs pairs, ou formuler des suggestions à leur égard... Parmi les treize artistes d’« Alter », des groupes se sont formés, des prises de vue se sont faites à plusieurs. Toutefois, cette porosité n’exclut pas un repli sur soi, dans l’intimité, lors des phases de création.
© Miki Nitadori
L’altérité, par essence, est une notion relationnelle. Il n’y a pas d’altérité dans la solitude. Il y a des « moi », des « nous » : individuellement ou collectivement, nous formons des identités. Hors de ce « je » ou de ce « nous», il y a les autres : les « toi », les « vous », les « ils », que l’on désigne.
Il est intéressant de rappeler que l’antonyme du terme latin alteritas est l’identité. L’identité se protège de l’altérité pour ne pas dénaturer sa constance supposée. Au regard de l’Histoire, c’est pourtant une suite d’altérations qui n’a cessé de façonner les identités, et de les remodeler, de les renouveler. L’altérité appelle l’interaction et c’est justement dans ces zones de frottement, que les identités mutent et s’altèrent.