
© Alain Mafart Renodier, France
Chaque année, le Musée d’histoire naturelle de Londres organise un concours de photographie de nature. Pour cette nouvelle édition, 52 photographies ont été sélectionnées et soumises au vote du public. L’une de ces photos fait pourtant polémique. C’est celle, rapporté d’un parc japonais, d’un bébé macaque qui s’endort sous les caresses de sa mère. L’organisation environnementale Greenpeace demande son retrait. Ce n’est pas le sujet de la photo qui dérange l’organisation, mais l’identité de son auteur. Avant de devenir photographe animalier, Alain Mafart était un espion.
Alain Mafart, 65 ans, est un ancien agent de la DGSE, condamné à dix ans de prison pour « homicide involontaire » par la justice néo-zélandaise. En 1985, il avait participé au sabotage du Rainbow-Warrior, le navire de Greenpeace, entrainant la mort du photographe de l’ONG, Fernando Pereira. L’équipe du Rainbow-Warrior, coulé dans le port d’Auckland (Nouvelle-Zélande), devait protester contre les essais nucléaires français dans l’atoll du Mururoa.
L’organisation de défense de l’environnement demande au Musée d’histoire naturelle de retirer la candidature de l’ancien espion. « Les qualités techniques et artistiques de la photo d’Alain Mafart ne font aucun doute. Mais nous voulons que les gens sachent qui est cet homme et de quoi il a été responsable » explique John Sauven, directeur de Greenpeace au Royaume-Uni. Le muséum d’histoire naturelle de Londres a rejeté la demande de l’organisation, au motif que « Les photos ont été sélectionnées uniquement pour leur qualité artistique et technique, sans référence à l’identité des photographes ». Le public peut voter jusqu'au 10 janvier pour désigner la meilleure photo de la sélection.
Source : http://www.lemonde.fr/arts/article/2016/12/14/du-rainbow-warrior-aux-macaques-du-japon-les-deux-vies-d-un-ex-espion_5048597_1655012.html"