Au lever du soleil, un bateau pneumatique chargé de réfugiés syriens dérive en mer Égée. - 11 août 2015 © Yannis Behrakis / Reuters
Le jury international, présidé par Jean-Claude Guillebaud, a salué le travail des reporters à travers plusieurs catégories (photo, presse écrite, radio, télévision, jeune reporter (photo), image vidéo et web-journalisme). « Le résultat final est absolument formidable. J’y suis d’autant plus sensible qu’il récompense les grands reporters dans tous les médias. Le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre offre un regard panoramique sur notre profession. C’est ce qui le rend si unique et si précieux », selon les mots du président.
La série « Les persécutés » de Yannis Behrakis, réalisée pour l'agence Reuters, a été doublement récompensée. Le travail du photographe grec sur les réfugiés a en effet remporté les prix du jury international et du public qui l'a plébiscitié parmi l'un des dix reportages photos qui leur était présenté. Ému lors de la remise des trophées, il a choisi de reverser les 3000 € gagnés à l'ONG Médecins Sans Frontières. La photo qui symbolisera donc la prochaine édition du Prix Bayeux-Calvados sera donc issue de son reportage. Le prix jeune reporter (photo) a été décerné au photographe syrien Mohammed Badra pour sa série « La Syrie, ceux qui restent », retraçant le quotidien de ce peuple déchiré et meurtri.
Mohammed Zahra, 14 ans, essuie le sol d’une morgue à côté d’un homme mort dans un assaut aérien perpétré par des loyalistes du gouvernement dans la ville de Douma, contrôlée par des insurgés. Le père de Mohammed est mort il y a deux ans et le garçon est devenu le bénévole le plus jeune de la défense civile syrienne.
Douma, SYRIE – 4 décembre 2015 – © Mohammed BADRA / EPA
Après Warren Richardson avec le World Press Photo et Aris Messinis à qui a été remis le Visa d'or, voilà une nouvelle fois le sujet des réfugiés récompensé. Le message est le même : interpeller, encore et toujours, la société et presser les États à trouver des solutions pour accueillir et héberger les réfugiés, mais aussi mettre fin à ce triste exode.