Halo, 2011 © Martin d’Orgeval
Expositions du 7/9/2016 au 30/10/2016 Terminé
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
Communiqué de presse de la MEP Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
« Comment agit une photographie quand elle cache plus qu’elle ne montre ? Comment dialogue-t-elle avec vos sensations, votre perception, votre attitude ? Quelles strates, quels niveaux atteint-elle dans cet échange ? Je cherche à développer un rayon de chaleur autour de mes photographies. Revoir parle de l’importance de notre désir de toucher, de notre désir de croire. »
Depuis dix ans Martin d’Orgeval construit une oeuvre rigoureuse en réfléchissant à l’opacité comme medium. Dans ses photographies, tout est visible sauf l’essentiel qui reste caché. En observant intensément la réalité – une fenêtre, un pan de mur, un pare-brise ou une grotte –, il atteint un sentiment d’éblouissement souvent troublé par l’incertitude qui s’installe à mesure que l’on regarde : Qu’avons-nous devant les yeux ? Est-ce plat, profond ou en relief ? S’agit-il d’une ombre réelle ou seulement imagée ? En laissant planer le doute, en conjuguant les sentiments d’évidence et de perplexité, il nous amène à nous rapprocher, à voir – et à revoir. Entre matérialité et immatérialité, il fait appel à notre vue et à notre toucher dans une expérience de l’espace et du temps. Et nous fait regarder avec une rare concentration des éléments simples et universels – l’ombre, la lumière et la couleur, le bois, la pierre ou la poussière.
L’opacité est aussi une manière pour Martin d’Orgeval de réagir à la fièvre de transparence de nos sociétés. De ce point de vue, l’ellipse, l’énigme et le paradoxe qui caractérisent son travail viennent à contre-courant de l’obsession collective actuelle d’hypervisibilité qui s’exprime, entre autre, à travers les réseaux sociaux. L’exposition rassemble les deux séries les plus récentes de l’artiste (Linea Alba, 2013-2014 et Fenêtres, 2015-2016), ainsi que les photographies des séries précédentes (Pâques, 2005 ; Touché par le feu, 2008 ; et Découpages, 2011-2012) qui les annoncent – et qui l’ont conduit à travers ses recherches à élaborer son langage.
Domitille Azzi, Commissaire de l’exposition
Norfolk Blue, 2016 © Martin d’Orgeval