ericM, Intemporalité 0x18065a03, 2015, image photographiée directement sur capteur numérique, 50 x 75 cm © ericM
Expositions du 16/10/2016 au 23/1/2017 Terminé
Musée d'Art moderne de la Ville de Paris 11 avenue du Président Wilson 75116 Paris France
Le Salon Réalités Nouvelles célèbre cette année sa 70e édition du 16 au 23 octobre 2016. Depuis sa première édition en 1946 au Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris (aujourd’hui Musée d’Art moderne), ce salon d’artistes a toujours été exclusivement consacré à l’abstraction. Rendez-vous international de l’art abstrait depuis 1946, le Salon Réalités Nouvelles réunit 400 artistes, français et internationaux, qui y présentent chacun une œuvre – peinture, sculpture, gravure, dessin ou photographie – aux côtés d’une section art et sciences et d’une invitation faite à de jeunes artistes récemment diplômés des écoles d’art.Musée d'Art moderne de la Ville de Paris 11 avenue du Président Wilson 75116 Paris France
Annick CHOPIN, Petit Poucet, 2015, photographie numérique, 60 x 80 cm © Annick Chopin
Depuis 1946, le Salon Réalités Nouvelles a toujours été organisé par des artistes. Si les plasticiens contemporains ne se soucient plus aujourd’hui de s’inscrire dans une ligne abstraite ou figurative avec la même détermination qu’aux origines du salon, c’est toujours un territoire de rencontre entre les artistes, leurs œuvres, les collectionneurs et le public, rassemblant chaque année plus de 12 000 visiteurs.
Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication, c'est aujourd’hui la septième génération d’artistes qui œuvre, sous la présidence d’Olivier Di Pizio, peintre et plasticien. Comme un ADN de son origine, le salon est divisé en deux grandes entités qui le structurent : dans la partie gauche, l’abstraction géométrique et minimaliste, dans celle de droite, l’abstraction informelle et haptique, dite “section peinture”. Au cœur du salon, dans chaque alvéole et dans les allées, la sculpture prend toute sa place. Des espaces dédiés sont réservés aux œuvres sur papier – dessin, gravure, photographie – ainsi qu’à la vidéo, dite “animation abstraite”, donnant au mieux une vision de la scène abstraite contemporaine.
Animée par le groupe Labofactory – collectif d’artistes co-fondé par Jean-Marc Chomaz (directeur de recherche au CNRS et professeur à l’Ecole polytechnique) et Laurent Karst (architecte designer) – la section art et sciences propose trois installations qui parlent de la pluie et des tempêtes d’autres planètes, détournant ainsi la polarité des questions autour du changement climatique : Redshift n°0.10, Stormy Weather de Labofactory, où l’ombre de ventilateurs industriels raconte le rugissement des vents sur les aquaplanètes, Luminous Drift de Evelina Domnitch, Dmitry Gelfand & Jean-Marc Chomaz de Labofactory qui nous fait voir de l’espace le nuage hexagonal blanc du pôle nord de Saturne, et Nues, une installation vidéo de Célia Boutilier avec Labofactory qui présente un long plan fixe de brume qui se déchire et se reforme.
Philippe Henri DOUCET, Première arabesque, 2016, photographie, 66 x 100 cm © Philippe Henri Doucet
Depuis une dizaine d’années, le Salon Réalités Nouvelles invite de jeunes artistes récemment diplômés des écoles d’art ou, comme ces deux dernières années, propose une carte blanche à un enseignant d’une grande école d’art. Cette 70e édition est l’occasion d’inviter à nouveau certains de ces artistes qui, ayant participé au salon dans leurs jeunes années, reviennent aujourd’hui avec leur production actuelle. Au-delà d’une confrontation avec celles de leurs pairs, leurs créations, ancrées dans la réalité comme dans la nouveauté, continuent à dire le monde.
Cette année, le Salon Réalités Nouvelles fête ses 70 ans. Cette longévité exceptionnelle tient certainement à ce qui, dès ses débuts, en a constitué la spécificité : une exclusive dévotion à l’abstraction. L’exposition “Réalités Nouvelles” conçue par Robert et Sonia Delaunay, à la galerie Charpentier en septembre 1939, a donné son nom au Salon des Réalités Nouvelles, créé en 1946 par Frédo Sidès, son premier président. Le Salon des Réalités Nouvelles se substitue alors à l’association Abstraction-Création (1931-1936). Après 1968, sous la présidence de Robert Fontené, le salon prendra la forme d’une association d’artistes qui fait de lui un lieu d’affirmation de la peinture en général et de l’abstraction en particulier.
Les premiers salons durent leur succès à la participation de figures pionnières de l’abstraction (Arp, Sonia Delaunay, Dewasne, Herbin, Kupka, Pevsner...) qui exercèrent une importante force d’attraction auprès de la jeune génération. De fait, le Salon Réalités Nouvelles devint un passage obligatoire pour tout artiste désirant exposer, qu’il soit français ou étranger, comme en atteste le nombre impressionnant d’artistes célèbres ayant exposé durablement au Salon : Agam, Leo Breuer, Hartung, Ellsworth Kelly, Lindström, Nemours, Poliakoff, Rancillac, Nicolas Schöffer, Soulages, Tàpies, Tinguely...
Isabelle GIROLLET, Cosmos, 2015, photographie sur papier contrecollée sous plexiglas, 180 x 120 cm © Isabelle Girollet
La vie du Salon Réalités Nouvelles, avec ses changements de présidence, n’a pas été épargnée par les crises inhérentes à ce genre d’organisation : dès 1948, la publication d’un manifeste de l’art abstrait oppose les parti sans de l’abstraction chaude et froide et... Soulages à Herbin. En 1956, la nomination d’un nouveau président, Robert Fontené, s’accompagne d’une redéfinition de la notion d'abstraction avec la participation de Alechinsky, CoBrA, Olivier Debré, Caroline Lee, Louttre.B, Maria Manton, Louis Nallard... qui côtoient les cinétiques Vasarely et Soto, rejoints quelques années plus tard par François Morellet et Julio Le Parc. Face à la montée de l’abstraction lyrique, les géométriques se constituent en un bastion de résistance au cours des années 1960 pour ne pas être marginalisés, alors que les MADI quittent le navire.
Dans les années 1970, de nouvelles formes d’art abstrait, sous-tendues par une idéologie contestataire (Supports/Surfaces, Buren...), remettent en question le salon par des artistes qui en sont eux-mêmes issus. En réponse, les peintres Maria Manton et Louis Nallard proposent alors une nouvelle définition de l'abstraction, liée au gros plan photographique, dans une défense acharnée de la peinture et des artistes français, parmi lesquels Ivan Contreras-Brunet, Marfaing, de Margerie... En 1980, le salon devient le lieu de la permanence de l'abstraction définie comme la peinture en elle-même, de “l'abstraction jusqu'en ses marges” selon son président Jacques Busse.
Les années 2000, avec la présidence de Michel Gemignani puis d’Olivier Di Pizio, sont le moment de réflexion sur l'abstraction alors que l'art et le salon sont pris dans le flux numérique qui bouleverse tout sur son passage. En 70 ans, près de 10 000 artistes ont partagé l'aventure de l'Abstraction et de Réalités Nouvelles...
Aujourd’hui, Réalités Nouvelles se diversifie avec des versions du salon hors-les-murs comme à Belgrade (2013) ou à Pékin (2014). En 2015, Réalités Nouvelles a ouvert un lieu d’exposition à Paris : Abstract Project, Espace des arts abstraits. Gérée sur le modèle des nonprofit galleries par un collectif d’artistes des RN, la galerie accueille tous les abstraits – du salon ou non – pour leur offrir une autre visibilité en complément du salon annuel.
Cathy BION, Douarnenez 2, 2015, photographie numérique contrecollée sur dibond, 60 x 80 cm © Cathy Bion
Source : communiqué de presse