LES FLOTS BLEUS ©JACQUES BOSSER
Expositions du 17/06/2016 au 10/9/2016 Terminé
Chapelle des pénitents bleus La Ciotat France
Fête de l'Humanité Paris France
Depuis 80 ans, les Français bénéficient des congés payés, fruit de la loi votée le 20 juin 1936, qui fut l’une des initiatives marquantes du Front populaire. Afin de commémorer cet anniversaire, la revue Art Absolument, à l’initiative de la CIAT – Compagnie Internationale André Trigano – invite 36 artistes à s’exprimer.Chapelle des pénitents bleus La Ciotat France
Fête de l'Humanité Paris France
36 peintres, dessinateurs et photographes ont créé une œuvre originale sur une toile de tente recyclée, dans un même format (160 x 200 cm), faisant un clin d’œil à l’imaginaire collectif de cette avancée sociale et culturelle relative aux loisirs et aux vacances.
L’exposition “36/36, les artistes fêtent les congés payés” sera inaugurée dans le lieu symbolique del’Assemblée nationale à Paris, avant d’entamer un tour de France de lieux de villégiature : La Rochelle(Charente-Maritime), Sens (Yonne), Gruissan (Aude), Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) et La Ciotat (Bouches-du-Rhône). Cet événement co-organisé par Art Absolument et la CIAT s’achèvera à la Fête de l’Humanité, en septembre prochain, au cours de laquelle les 36 œuvres seront vendues aux enchères sous le marteau d’Antoine Godeau de la maison Pierre Bergé & Associés, au profit de deux associations caritatives – le Secours populaire et l’Avenir social – pour permettre à des enfants de partir en vacances.
LIBERTE 36 ©PETER KLASEN
« Le 3 mai 1936, les électeurs français envoient à la Chambre des députés une majorité dont Léon Blum pressent immédiatement que, si elle n’est pas la majorité prolétarienne qu’il souhaitait tant, elle peut devenir un formidable “Front populaire”. Socialistes, communistes et radicaux engagent ainsi la France dans une expérience politique inédite, combative envers le danger fasciste, ambitieuse sur le plan social. Les ouvriers et forces populaires du pays, disposant d’un remarquable sens politique, entraînent la nation dans ce que la philosophe Simone Weil appellera des “grèves de la joie”. [...]
“Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté doit commencer par leur garantir l’existence”, écrivait Léon Blum. En chacun de nous, le Front populaire a posé son empreinte : en conférant une conscience de classe par ses lois sociales, ou en décrétant la fin d’un monde, ce “monde d’hier” menacé par le fascisme. Mais pour chacun d’entre nous, le Front populaire, c’est aussi le retour de l’éducation et de l’art dans l’espace public. Un homme incarne cette renaissance des arts et de la culture : Jean Zay. Après Jules Ferry au début de la IIIe République, Jean Zay, qui n’a pas encore 32 ans en mai 1936, transforme profondément l’enseignement (l’organisation en trois degrés, l’obligation scolaire jusqu’à quatorze ans, les activités dirigées, l’apprentissage, le sport à l’école, les œuvres universitaires) et donne le signal d’un renouveau des politiques culturelles. Nous lui devons le musée national des arts et traditions populaires, le musée d’Art moderne, la Réunion des théâtres lyriques nationaux, le festival de Cannes, surtout le soutien au spectacle vivant, à la création et le retour de la commande publique dans l’Art.
Avec le Front populaire, la confrontation artistique avec les tourbillons du réel est maximale. L’Art déco se mesure au constructivisme, le surréalisme au réalisme, tout est matière à combustion, la peinture et l’architecture, comme la littérature et la sculpture. C’est Malevitch contre Léger, André Breton contre Tristan Tzara, Max Ernst ou Picasso contre Dufy. [...] 1936, c’est aussi l’avènement de l’image. La photographie devient un art avec Robert Capa, David Seymour ou Willy Ronis, comme le cinéma. Le parlant inonde les écrans et le cinéma devient populaire. De nombreux films illustrent la vie, le travail et les conditions de vie des ouvriers La vie est à nous de Jean Renoir, La belle équipe de Julien Duvivier, mais d’autres font appel à l’imaginaire ou au divertissement, Le roman d’un tricheur de Sacha Guitry, Mayerling d’Anatole Litvac. Ce foisonnement, pour l’éternité, est incarné par une loi : le 20 juin 1936, le Front populaire fait voter les congés payés. L’Assemblée nationale devait célébrer ce moment fondamental de l’histoire parlementaire.
C’est pourquoi je suis très heureux d’organiser à l’Assemblée nationale, avec la revue Art Absolument et la Compagnie Internationale André Trigano l’exposition 36/36, qui sera visible du 17 au 20 juin 2016 au Palais Bourbon. Plusieurs villes de France accueilleront ensuite l’exposition. Pour 1936, 36 artistes, peintres, dessinateurs et photographes, présenteront chacun une œuvre célébrant l’imaginaire des loisirs et des vacances et orneront ainsi les murs du cœur battant de notre démocratie. Connus, célébrés, vivant en France mais issus de tant de cultures riches et diverses, ils nous feront l’honneur d’offrir un regard artistique acéré sur une des périodes les plus exaltantes de notre histoire populaire et de projeter vers l’avenir un désir de liberté et d’égalité que le peuple français portera toujours. »
Claude Bartolone, Président de l’Assemblée nationale (extraits du catalogue de l’exposition)
Source : communiqué de presse