
© Harry Benson/Metropolitan Museum of Art
Le monde de l'art est en deuil après avoir appris la mort tragique de Marion Lambert. Veuve du richissime banquier belge, Philippe Lambert, la baronne ne s'est pas fait connaître pour ses apparitions dans Gala ou pour ses sacs Louis Vuitton dernier cri, mais pour son goût averti pour la photographie nouvelle. Son oeil expert et son attrait pour les clichés très crus l'ont poussée à soutenir avec beaucoup de pugnacité des artistes de l'Avant-garde. «Elle a joué un rôle clef dans le marché de la photographie contemporaine», confie au http://www.lefigaro.fr/culture/encheres/2016/06/06/03016-20160606ARTFIG00239-mort-de-marion-lambert-percutee-par-un-bus-a-londres.php" l'ex-commissaire-priseur et collectionneur Simon de Pury.
On ne peut que se souvenir avec nostalgie et une pointe d'amusement du scandale de la Banque Bruxelles Lambert en 1996. Dans une banque où son mari était actionnaire minoritaire, Marion Lambert a fait accrocher 300 photographies de Robert Mapplethorpe, Nan Goldin, Thomas Ruff, Andy Warhol ou encore Man Ray. Mais cela n'a pas été au goût de Guy de Marnix, alors directeur général de la banque. Choqué par des clichés de drag queens, de travestis, de drogues, il censura cette collection qui contenait les plus beaux trésors de la photographie moderne. Mais, la baronne ne s'est pas laissé faire, loin de là. Elle déclencha une tempête médiatique et fut soutenue par des personnalités du monde de l'art comme Thomas Krens (les musées Guggenheim) ou Maria de Corral (qui dirigea une Biennale de Venise). Les pièces censurées de sa collection furent exposées lors d'un gala organisé pour l'occasion. Hommage à cette grande protectrice de la photographie contemporaine !