Rebellion enfantine contre le président burundais : 300 élèves, âgés de 8 à 10 ans, ont été accusés d’avoir gribouillé la photo du président Pierre Nkurunziza qui figure dans leurs livres de sciences humaines. Certains ont même ajouté des petits commentaires désobligeants à côté de la photo. Ces cinq classes de 8e de l’école fondamentale et du lycée municipal de Ruziba, à Bujumbura, ont donc été renvoyées.
300 enfants ayant la même idée de gribouillage qui leur passe par la tête : la coïncidence est étrange et il y a sûrement, derrière cet acte collectif, un initiateur adulte. Mais qui ? Les parents, les professeurs ? Personne n'en sait plus pour le moment.
Plutôt que de qualifier les enfants de « natures contestataires », examinons un peu la façon très particulière dont Pierre Nkurunziza a oeuvré pour garder son titre de président depuis quelques années : réélu président en 2010 avec plus de 91 % des voix - il était le seul candidat de l'élection - il a, en 2015, décidé de briguer un troisième mandat à la présidence de la République, acte contraire à l'article 96 de la constitution du Burundi, promulguée en mars 2005. Sa candidature fut néanmoins validée par une décision controversée de la Cour constitutionnelle. Le 13 mai 2015, ses ennemis lui montrent clairement leur mécontentement : Pierre Nkurunziza est victime d'une tentative de coup d'État de la part du général Godefroid Niyombare. Après de violents combats dans le centre ville de Bujumbura et une répression sanglante de l'opposition de la part du président qui a fait des centaines de morts et plus de 240 000 réfugiés à l'extérieur du pays, une nouvelle élection présidentielle, jugée frauduleuse et truquée, s'est finalement tenue le 21 juillet et le 24 juillet. La commission électorale nationale indépendante proclame cette fois encore Nkurunziza vainqueur avec 69,41 % des suffrages.
Alors, qui faut-il renvoyer ?