Julie Poncet est auteur-photographe, née en 1982. Après 5 ans d'expatriation au Maroc en tant qu'agronome, elle se tourne vers la photographie et s'y consacre à plein temps depuis 2013. Elle puise son inspiration chez Alfred Hitchcock, Edward Hopper, Wong Kar Wai, et Erwin Olaf. Le polar et les oppositions de couleurs tiennent ainsi une place importante dans son processus créatif. Fictions, mises en scène, ambiance design et vintage s'articulent dans ses séries narratives. Elle attache de l'importance aux détails. Chaque photo doit distiller des indices, qui permettent à l'observateur de ne pas rester simple spectateur mais de se raconter une histoire. Ses travaux ont retenus l'attention au Prix Picto de la Mode et à la Bourse du Talent 2014. Elle explore également le corps conjugué au flou. Elle expérimente alors d'autres techniques, telles que le sténopé. Une partie de ces travaux a d'ailleurs été exposée au Festival Européen de la Photo de Nu en 2014.
« Comme un poisson »
Cette série d’autoportraits a été réalisée dans des lieux abandonnés, dans la mouvance d’une discipline photographique désormais appelée « urbex » (exploration urbaine). De son titre complet « Comme un poisson (rouge)...dans son bocal », la série met en scène un personnage qui se retrouve comme un bibelot oublié dans ces lieux abandonnés. A l’instar du poisson rouge, celle-ci n’est pas à l’aise dans son environnement, elle est repliée sur elle-même, niant le monde qui l’entoure, refusant la décrépitude qui l’envahit. Elle n’est plus qu’une petite tache rouge au milieu de ces murs tapissés, un élément décoratif inanimé.
« Wallflower »
Cette série est l’histoire d’une femme obsédée par son apparence. Un jour, le rouge pénètre dans sa vie. Elle décide de faire sienne la couleur intruse et la transfère à tout son environnement. Ainsi, son image, sa personnalité et son environnement ne font plus qu’un. Mais le rouge s’invite dans les moindres détails, se fait oppressant. L’ennui laisse place au malaise. Egratignures? Griffures ? L’imprimé fleuri finit-il par se retourner contre elle? A moins que ce ne soit elle qui s’automutile, cherchant à se sentir vivante, à sentir son sang couler, à se prouver qu’elle n’est pas qu’un élément fondu dans le décor. « Wallflower » est une série d’autoportraits. Inspirée par les travaux de Liu Bolin et de Cecilia Paredes qui ont tous deux travaillés sur le camouflage à l’aide du bodypainting, l’idée ici était de recréer un décor en 3 dimensions, en le recouvrant entièrement de tissu. L’effet de profondeur, ainsi que la distance entre le personnage et son environnement s’amenuise au fur et à mesure que l’oppression augmente. La série peut être observée comme une succession de diptyques, présentant à chaque fois une vue de face, et une vue par dessus, révélant ce qui restait caché de prime abord