Copyright Christine Alaoui – Les Marocains, 1972
Le 15 janvier 2016, lors des attentats de Ouagadougou, Leila Alaoui tombait sous les balles de l’inculture, de l’obscurantisme et de la barbarie.
Au cours d’une de ses conversations avec sa mère, Christine Alaoui, Leila l’avait incitée à exposer ses photos conservées secrètement dans des portfolios.
Deux jours avant sa disparition, Leila avait sélectionné et retouché seize de ces photos. Photomed 2016 a voulu lui rendre hommage en lui dédiant cette édition. « Leila incarnait tout ce que Photomed représente : l’ouverture, l’échange, la créativité et la beauté méditerranéenne. Elle sera présente parmi nous comme commissaire à titre posthume de la première exposition de sa mère, Christine, également photographe » expliquent les organisateurs.
Avec ses photographies prises au cours des années 70, Christine Alaoui nous propose un voyage très personnel, alors qu’avec son mari elle vivait entre les États-Unis et le Maroc. Selon les mots de Leila, elles nous attirent parce qu’elles nous racontent une histoire, une époque. Pour Philippe Sérénon, cofondateur du festival Photomed et directeur artistique, elles s’inscrivent dans la lignée de la photographie humaniste française.
Christine Alaoui saisit des instants, porteurs d’émotion et d’intemporalité. Ses cadrages font penser à Brassaï ou Meyerowitz, chaque image engageant le spectateur dans une intimité pudique et sensible. Le titre de l’exposition fait référence au mélange de cultures qui caractérise l’auteur, née française, mariée à un Marocain et qui préfigure, dès cette époque les temps actuels où nombre de gens, se sentent plus citoyens du monde qu’attachés à leur terre natale.