© Samuel Bollendorff
Mardi 12 avril à 18h30
Vernissage de l’exposition et signature du livre Le Grand Incendie, Editions Textuel avec le soutien du Fonds de dotation agnès b.
jeudi 14 avril à 19h
Projection du web-documentaire Le Grand Incendie réalisé par Samuel Bollendorff et Olivia Colo produit par Honkytonk Films et France Télévisions
En France, entre 2011 et 2013, une personne s’est immolée par le feu sur la place publique tous les 15 jours. De Jan Palach aux moines tibétains, l’immolation par le feu apparaît, partout et de tout temps, comme un acte de protestation ultime.
© Samuel Bollendorff
En France, le déni de ces actes, traités comme des faits divers, condamne à l’oubli leur portée contestataire qui pointe le délitement du projet social français.S’immoler sur la place publique, c’est convoquer la responsabilité d’une entreprise, d’une institution, d’un Etat. Le choix des lieux pointés par ces actes fait sens et constitue une part du message. En Tunisie, Mohamed Bouazizi s’est immolé devant le siège du gouvernorat qu’il estimait corrompu. Apostolis Polizonis s’est immolé devant la Banque tenue pour responsable de sa faillite. Sur le parking de son entreprise publique, dans la cour de l’école, devant le centre des impôts, ou Pôle emploi… en 2011, les chiffres des immolations par le feu en France ont été comparables à ceux d’un Tibet occupé par la Chine.
© Samuel Bollendorff
Samuel Bollendorff a photographié 11 de ces lieux, en France et à l’étranger. « Comment rendre compte ? Nul besoin de donner à voir la violence d’une immolation pour être sensible à un tel événement, pour en recevoir l’onde de choc. Au contraire. Le calme et le vide des lieux nourrissent l’imaginaire de chacun. L’orchestration du déni figure l’horreur ».