© L’étonnement 1 - Classe de CM2 de M. Dumas - école Joliot Curie, Villejuif
Expositions du 4/5/2016 au 5/6/2016 Terminé
Maison de la Photographie Robert Doisneau 1 rue de la Division du Général Leclerc 94250 Gentilly France
Le projetMaison de la Photographie Robert Doisneau 1 rue de la Division du Général Leclerc 94250 Gentilly France
Depuis 2001, la Maison de la Photographie Robert Doisneau s’engage dans l’éducation à l’image avec son programme Photographie à l’école. Intégré au cursus scolaire de classes élémentaires de la Communauté d’agglomération de Val de Bièvre, ce projet pédagogique s’adresse à des élèves de CM1 et CM2 ainsi qu’à des adolescents du Centre hospitalier de la Fondation Vallée à Gentilly. Si la prise de vue est une gestuelle qui s’apprend, l’image est aussi un langage qui s’acquiert. C’est sur ce constat que repose Photographie à l’école, programme complet croisant pratique artistique, lecture et décryptage des images.
Unique en France par la durée de ses interventions (8 mois), sa longévité (15 ans), son ampleur (10 classes, 250 élèves) et enfin par sa valorisation, Photographie à l’école a forgé le regard de toute une génération d’enfants ; les premiers participants étant aujourd’hui adultes.
© L’étonnement 6 - Classe de CM1 de Mme Despois - école Henri Barbusse, Gentilly
Munis d’appareils reflex et compacts numériques, les élèves prennent conscience de l’outil nécessaire à la construction d’une image. À la fois attentifs au cadrage, soucieux de la lumière, des formes et des matières qui composent un sujet, mais aussi amusés par les rôles qu’ils endossent tour à tour - photographe, modèle, assistant - , les apprentis photographes apprivoisent les appareils et affinent leur regard pendant les ateliers de prise de vue.
L’autonomie et l’exercice de ce regard passent également par la découverte de photographes historiques ou contemporains. À chaque séance, des images commentées viennent enrichir la culture visuelle des élèves : voir, comprendre ce qui est en jeu dans une image, analyser pour finalement se réapproprier ces références.
Une nouvelle phase a été ajoutée pour cette année scolaire : l’editing. Elle repose sur le visionnage des photographies produites et sur un premier travail de sélection pour l’exposition finale. Choisir consiste à la fois à regarder et argumenter en groupe mais aussi à trier, associer pour, déjà, créer une narration. Cette étape cruciale permet de glisser du rôle de producteur d’images à celui de regardeur critique.
Les élèves sont donc concernés par toutes les étapes de production d’une image, de sa conception à sa diffusion.
Tous disposent d’un carnet, à la fois recueil de leurs surprises et objet d’arts visuels. Ils s’en emparent librement pour travailler sur des mises en page où les tirages de lecture côtoient le dessin, l’écriture et le collage.
Intégrer ce dispositif à l’école n’est pas anodin et prend tout son sens dans le parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC) mis en place par l’Education nationale. L’implication des enseignants est essentielle afin de poursuivre le travail pédagogique et créer des passerelles interdisciplinaires. « Je me suis servi de photographies pour des productions d'écrits, les élèves les ont utilisées pour des productions plastiques et un conte est en cours de création avec comme support les photos de la première partie du projet. » Mais c’est surtout une formidable occasion de remobiliser les élèves les plus effacés en classe. « Ce projet a aidé des élèves à prendre leur place dans la classe. (…) Ces élèves ont beaucoup participé pendant les différents ateliers et j’ai pu constater par la suite que cela leur a permis d’avoir de plus en plus confiance en eux. » explique Romain Dumas, professeur de l’école Joliot Curie à Villejuif.
Photographes intervenants : Leïla Garfield, Gilberto Güiza Rojas et Rafael Serrano.
© L’étonnement 12 - Classe de CM1 de M. Marchand - école Jardin Parisien, L’Haÿ-les-Roses
L’étonnement
Cette 15ème édition de Photographie à l’école porte sur la thématique de l’étonnement plaçant ainsi « l’enfant, son imaginaire et sa capacité à l’émerveillement, au centre même du projet » soulignent Rafael Serrano et Gilberto Güiza Rojas, les deux photographes-intervenants. L’étonnement induit avant tout une attitude à adopter, une conduite à tenir. C’est une approche active et ludique, un processus de connaissance et une observation continue du monde. Il s’agit de s’étonner du quotidien, « revenir à l’essentiel : observer, regarder, enregistrer, partir d’un cadre, sortir de ce cadre ou se le réapproprier pour s’étonner ». L’émotion suscitée par un phénomène visuel est donc au coeur des images présentées dans cette exposition, la photographie un moyen de la saisir. Bill Brandt, photographe anglais, évoquait la fraîcheur du regard premier posé sur les choses : « Cela fait partie du travail du photographe de voir plus intensément que la plupart des gens. Il doit avoir et garder en lui quelque chose de la réceptivité de l'enfant qui regarde le monde pour la première fois ou du voyageur qui pénètre dans un pays étrange.».
L’exploration de l’enceinte de l’école ou des extérieurs nourrit l’étonnement. Les regards se nichent alors dans les détails, dans des trésors rencontrés par hasard.
Nous ne sommes jamais très loin de l’univers coloré d’un William Eggleston ou d’un Stephen Shore et de l’attention particulière que ces deux auteurs américains portent aux sujets ordinaires. D’autres sujets fascinent tout autant : l’image de soi et celles des autres que les enfants mettent parfois en scène. Quelquefois c’est le grandiose qui s’impose : une stupéfaction devant un phénomène lumineux, une sidération devant l’étrangeté d’une forme. Tout motif ou toute occasion peut devenir objet photographique confinant au sublime, seul le « regardeur » en décide. Cette attitude n’est pas sans rappeler celle de Jacques-Henri Lartigue qui commence la photographie dès l’âge de 7 ans pour explorer le monde.
Et c’est à notre tour, en tant que spectateur, d’éprouver un sentiment intérieur renversant. Visiter une exposition de photographies réalisées par des enfants nous renvoie à nos propres émotions et à nos expériences intimes : c’est considérer à nouveau le monde à la hauteur de regard d’un petit garçon ou d’une petite fille avec ses perspectives et ses angles de vues insolites. Et l’on découvre alors que toutes ces photographies apparaissent comme le reflet d’une vitalité qui devrait, à notre tour, nous surprendre.
© L’étonnement 17 - Classe de CM2 de M. Guyot - école Charles Péguy, Le Kremlin-Bicêtre
Les photographes intervenants
L’encadrement et la transmission par des professionnels est au coeur de la démarche. Deux photographes interviennent dans les écoles et transmettent leur expérience. Le premier, Gilberto Güiza Rojas mène une réflexion sur la place de l’individu au travail. Avec ses mises en scène il bouscule les codes de la représentation en proposant des images détournées. Le second, Rafael Serrano s’intéresse à la photographie en tant qu’objet en déformant les supports jusqu’à obtenir une abstraction du sujet. Avec eux, les élèves observent, s’interrogent sur leur environnement puis construisent des images. Leïla Garfield, quant à elle, intervient à la Fondation Vallée auprès d’un groupe d’adolescents. Photographe compulsive, elle collectionne la beauté du quotidien qu’elle valorise dans des fanzines. Forte d’expériences pédagogiques variées, elle a mis au point une méthode adaptée au handicap psychiatrique alliant théorie et pratique.
L'exposition sera présente du 4 mai au 5 juin 2016. Un vernissage sera organisé Ie 3 mai à 17h00.
Ouverture du mercredi au vendredi de 13h30 à 18h30 et les samedis et dimanches de 13h30 à 19h.
ENTRÉE LIBRE