©A. Tezenas. Post-Katrina tour, New Orleans (USA), 2009. New Orleans East - Bullard avenue.
Ambroise Tézenas évoque des lieux marqués par la tragédie qui font aujourd’hui l’objet de visites guidées. Le phénomène, connu dans le monde anglo-saxon sous le nom de “dark tourism”, s’enracine dans la fascination que provoque chez nous cette capacité qu’ont les êtres humains à faire le mal ainsi que dans notre goût pour la vision des séquelles de l’horreur. Tremblements de terre, tsunamis, catastrophes industrielles, zones sinistrées ou miséreuses constituent autant de “destinations” dont la découverte est à même de combler la curiosité ambiguë d’un nombre croissant d’amateurs. S’interrogeant sur cette réalité nouvelle, Ambroise Tézenas a entrepris un long travail d’enquête sur ce sujet. Du massacre d’Oradour-sur-Glane en 1944 aux ruines qu’a laissées derrière lui le tremblement de terre de la province chinoise du Sichuan en 2008, Ambroise Tézenas traverse le XXe siècle. “Ici, on vient vérifier un cauchemar”, résume-t-il laconiquement.
Ce travail, présenté pour la première fois dans son ensemble lors des Rencontres d’Arles 2015 avec pour commissaire d’exposition Sam Stourdzé, s’inscrivait dans le cadre des “nouvelles approches du documentaire”, observatoire de la photographie documentaire pour une pratique en pleine mutation.
©A. Tezenas.Oradour-sur-Glane, village martyr, France, 2009, Boucherie Lanot.