© Maximilian Schreiber
Expositions du 2/5/2016 au 25/6/2016 Terminé
Galerie Meyer - Oceanic Art 17, rue des Beaux-Arts 75006 Paris France
Le tissu blanc posé en fond sur de nombreux autoportraits de Martin Schreiber pris dans la campagne luxurieuse et fertile de la région du Perche, rappellent bien sûr les photographies qu'a faites Irving Penn lors de son expédition en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1970 – mais aussi, voire davantage, les toutes premières photos de Papous prises par les ethnologues allemands à l'aube du XXe siècle.Galerie Meyer - Oceanic Art 17, rue des Beaux-Arts 75006 Paris France
Sur les rives humides et chaudes du Fleuve Sépik, ils posèrent leurs bacs a développer, leurs trépieds et leurs fonds pour photographier les populations indigènes de la Nouvelle-Guinée. La photographie anthropomorphe faisait fureur à cette époque grisante d'avidité coloniale, et les lumières de la science européenne tenter maladroitement de définir l'être humain selon des types raciaux en photographiant et en mesurant les populations indigènes. L'anthropométrie – la mesure exacte du corps humain – était très répandue à l'époque pour corréler les traits physiques avec les traits raciaux et psychologiques, dans une tentative d'identification des diverses origines des types raciaux de l'humanité. Nous savons aujourd'hui que cette idée fausse n'avait aucun fondement.
© Maximilian Schreiber
Schreiber, comme tant de jeunes Nord-Américains de sa génération, fut un avide lecteur du Magazine National Geographic, ainsi que d'autres publications photographiques qui proposaient des photos du monde que peu de gens avaient vues – autres que les gravures des livres de voyage ou de géographie. A l'époque, la plupart des photographies étaient encore publiées en noir & blanc, et les corps austères et sombres des "natifs" contrastaient avec le fond blanc – une image pleine d'émotion capable de stimuler l'imagination d'une jeunesse rêvant d'aventure.
Lorsque j'ai vu les autoportraits de Schreiber pour la première fois, ils m'ont moi aussi renvoyé aux rêves de voyage autour du monde, de rencontres avec des animaux sauvages et des civilisations " étranges ". Je me suis également senti très vite à l'aise avec ses images. Ces photos sont une version contemporaine de celles du XIXe siècle et elles comprennent un vrai sens de l'auto-dérision qui en elle-même est réconfortante et pourtant nous contraint à se demander pourquoi Schreiber s'est pris dans de telles poses. On en vient également à se demander pourquoi ces autoportraits résonnent-ils si profondément dans notre inconscient ?...
Ces images, qui n'étaient pas à l'origine destinées à être montrées, sont ici exposées pour la première fois. En même temps que les photographies, je proposerai une sélection de superbes et anciennes œuvres d'art océanien, qui seront comme une ponctuation au travail de Schreiber et qui montreront les représentations ancestrales que les populations indigènes des Iles du Pacifique ont produites pour témoigner de leur croyances dans les pouvoirs de leurs ancêtre.
L'exposition est organisée conjointement avec Festival 7 Jours à Paris, Association D'Days, Festival du Design Grand Paris, Le Carré Rive Gauche, La Nocturne Rive Droite et Art Saint-Germain-des-Prés.
Le vernissage aura lieu le jeudi 2 mai de 16h à 21h et l'exposition restera jusqu'au 25 juin 2016.