" J'ai toujours admiré la simplicité et surtout les populations qui vivent en harmonie avec la nature. J'ai commencé à lire le National Geographic quand j'étais gamin, et j'étais alors fasciné par ces photo-reportages sur les peuples d'Afrique, sur les jungles d'Amérique du Sud, sur les peoples du désert, les Aborigènes et les Papous de Nouvelle-Guinée. Je pense que j'ai toujours voulu leur rendre visite et vivre avec eux. En tant que photographe, j'ai toujours pris des autoportraits dans différentes tenues montrant peut-être différentes facettes de ma personnalité. Il y a plusieurs années, la curiosité m'a piqué de voir ce qui se passerait si je mettais un masque sur mon visage. Je possédais une petite collection de masques – j'ai fait des expériences et je me suis pris au jeu, au point que j'ai créé un masque avec des défenses de sanglier pour imiter les Papous. D'où ma petite série d'autoportraits pris dans les environs de ma maison au cours de ces dernières années. "
Le tissu blanc posé en fond sur de nombreux autoportraits de Martin Schreiber pris dans la campagne luxurieuse et fertile de la région du Perche, rappellent bien sûr les photographies qu'a faites Irving Penn lors de son expédition en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1970 – mais aussi, voire davantage, les toutes premières photos de Papous prises par les ethnologues allemands à l'aube du XXe siècle.
Sur les rives humides et chaudes du Fleuve Sépik, ils posèrent leurs bacs a développer, leurs trépieds et leurs fonds pour photographier les populations indigènes de la Nouvelle-Guinée. La photographie anthropomorphe faisait fureur à cette époque grisante d'avidité coloniale, et les lumiè...