MIKI MAUS © Milomir Kovacevic
Expositions du 11/3/2016 au 31/3/2016 Terminé
Galerie Nationale de Bosnie-Herzégovine Rue Zelenih Beretki 8 Sarajevo Bosnie-Herzégovine
Galerie Nationale de Bosnie-Herzégovine Rue Zelenih Beretki 8 Sarajevo Bosnie-Herzégovine
Le nombre d’enfants blessés et tués pendant la guerre à Sarajevo varie d’une source à l’autre. Ce qui est certain c’est qu’ils ont été plusieurs dizaines de milliers à avoir souffert des conséquences du siège de la ville qui a duré près de quatre ans : manque de nourriture et d’eau potable, froid et peur d’être la prochaine cible d’un obus ou de tir d’un sniper du coin.
PARAPLUIE © Milomir Kovacevic
Confrontés à une réalité qui dépasse leur compréhension et malgré les conditions difficiles dans lesquels ils ont vécu, les enfants de Sarajevo ont toujours continué à jouer et à s’amuser. Certains imitaient leurs pères, grands frères ou voisins qui partaient sur les lignes de front ou montaient la garde pour défendre la ville en fabriquant des pistolets en bois, des fusils en tubes d’acier ou encore des gilets pare-balles en carton. C’était leur façon de se protéger et de se sentir en sécurité que de s’approprier les obus ayant déjà servi, construire des cachettes, bricoler des laissez-passer.
JASSA © Milomir Kovacevic
D’autres trouvaient le réconfort auprès de leurs jouets en peluche qu’ils tenaient dans leurs bras comme pour les protéger de la violence du monde ou refusaient de mettre terme à l’insouciance de l’enfance en continuant à jouer en plein air. Les enfants de Sarajevo traversaient la guerre visage souriant défiant ceux pour qui l’innocence ne vaut rien. Même souffrant sur leur lit de malade, blessés à la tête ou aux jambes, ils gardaient cet air espiègle auquel on reconnait les Sarajeviens.
GARCON AU PISTOLET © Milomir Kovacevic
Mais il n’y a pas que la simple joie enfantine d’être vivant que l’on décèle dans leurs yeux. Il y aussi, et avant tout, ces moments de complicité créés entre l’enfant et le photographe qui rendent leurs visages aussi beaux. Car rares sont ceux qui sachent, comme Milomir Kovačević-Strašni, instaurer la confiance absolue qui efface la frontière entre le professionnel et son modèle. Les enfants sont-ils encore plus sensibles à l’humanité du photographe ? Quoi qu’il en soit, dans toute la laideur de la guerre, sur les portraits de Strašni, leurs visages rayonnent d’espoir et nous laissent croire qu’un monde meilleur reste à découvrir.