Agnès Varda, Chine, photographie argentique, 1957 © agnès varda
Expositions du 25/2/2016 au 29/5/2016 Terminé
Musée d'Ixelles 71 rue Jean Van Volsem 1050 Bruxelles Belgique
Musée d'Ixelles 71 rue Jean Van Volsem 1050 Bruxelles Belgique
L’exposition Patates et compagnie vous invite à plonger dans l’univers inventif et sensible de l’artiste Agnès Varda, lauréate de la Palme d’honneur au Festival de Cannes en 2015 pour son œuvre cinématographique. C’est dans la ville de son enfance qu’elle propose, pour la première fois en Belgique, un voyage visuel atypique au détour d’installations, de photos et vidéos. Son œuvre généreuse mêle avec humour souvenirs d’enfance et productions récentes pour un rendez-vous à mi-chemin entre imaginaire et réalité.
Agnès Varda, Patatutopia, 2003 © agnès varda
Agnès Varda présente...
« Au quartier de mon enfance qui se prononce XL il y a un musée mais je ne pouvais imaginer quand j’avais de 7 à 8 ans et que je prenais le tram Porte Louise que je reviendrais un jour âgée de 87 à 88 ans pour exposer mes travaux d’artiste ! Et pas que.
Agnès Varda, Sophia Loren, Portugal, photographie argentique, 1956 © agnès varda
Il y aura, montrés au Musée d’Ixelles, quelques documents venant de ma mère (française du Sud) qui fit découvrir à ses enfants les canards des étangs d’Ixelles, les légumes du marché Place Flagey et les peintres flamands anciens. J’aime passionnément leurs triptyques.
Moi, je célèbrerai la terre, la mer… et les étangs d’Ixelles.
La terre nous offre des pommes de terre... qui sont devenues thèmes de mon travail surtout quand, elles ont des formes de cœur. Elles ont vieilli, se sont ratatinées et pourtant poussent encore en germes et radicelles. Patatutopia célèbre leur résistance. C’est utopie de penser que, parmi les légumes et les fruits, elles sont modestes et pourtant les plus belles et les plus vivantes du monde.
Agnès Varda, Patate Coeurs # 1, photographie, 2002 © agnès varda
Plages belges de mon enfance, je célébrerai aussi la mer et l’horizon. De très jeunes hommes le regardent en rêvant. Le vent marin et tous les vents sont pleins de vie. Plus loin, une fillette pose devant une grande vache blanche qui nous regarde. Elle est encadrée par des volets vidéo, où des vaches vivent leur vie tranquille et parfois ruminent.
C’est un triptyque.
L’image mouvante, l’image fixe… cinéma et photographie, c’est une proximité créative.
Agnès Varda, Captures d’instants (détail 5), photogrammes à partir de pellicule 35 mm, 2012 © agnès varda
À partir d’une photographie d’une chèvre morte, un enfant et un homme nu face à la mer, prise sur une plage en 1954, j’ai réalisé en 1982 un court métrage : Ulysse. Comment une image porte en elle des souvenirs et vieillit. En présentant le film à côté de la photographie d’origine, on explore l’imaginaire, la mémoire et le réel.
Dans un autre de mes films, Sans toit ni loi, il suffit de choisir une image, soit un 24ème de seconde. Elle devient une photographie qui résume peut-être le film.
Agnès Varda, Autoportrait à Venise devant une peinture de Giuseppe Bellini, photographie argentique, 1960 © agnès varda
Le voisinage d’images fixes et d’images animées, images de terre, de vent et de plages, propose aux visiteurs de glisser d’une impression à une autre et de me rencontrer au hasard des poteaux et des patates, au cours d’une balade au pays plat de mon enfance et dans les sentiers de mon imagination.
Comment oublier mes débuts au tricot avec un tricotin (qui m’a inspiré la Tricotine) et le trajet pour accompagner ma mère qui allait acheter ses légumes au marché de la place Saint-Jean au bord des étangs d’Ixelles ? »