Portrait de François Kollar. Donation François Kollar. Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine.
Cette exposition rétrospective est constituée d‘un ensemble de 130 tirages d‘époque dont certains inédits, et d‘autres issus de la donation de la famille du photographe à l‘État. Elle met en lumière le travail d‘un photographe qui a su révéler le monde du travail au XXe siècle.
Découvrir les qualités documentaires, artistiques et historiques des ensembles réunis ici permet d‘observer comment l‘individu s‘inscrivait dans la société par le biais du travail et de prendre conscience des changements profonds qui ont affecté l‘industrie entre les années 1930 et les années 1960.
Publicité pour machine à écrire Hermès, 1930, François Kollar. Tirage d‘époque, 30,1 x 23,7 cm. Donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine.
L‘année de son mariage, en 1930, François Kollar installe son propre studio à Paris. Premier modèle à ses débuts, Fernande, son épouse, sera une fidèle collaboratrice tout au long de sa vie. Travaillant pour des agences de publicité et des marques de luxe, il excelle dans la mise en valeur des modèles, des formes et des étoffes grâce à une grande sensibilité à la lumière et à la matière.
François Kollar collabore avec plusieurs magazines de mode, en particulier Harper‘s Bazaar pour lequel il réalise, pendant plus de quinze ans, des séries, notamment en extérieur. En photographiant les personnalités de la mode de l‘époque (Coco Chanel, Elsa Schiaparelli, Pierre Balmain), les modèles et les publicités des grandes maisons (Hermès, Molyneux, Oméga, Christofle ou des parfums Worth et Coty...), il expérimente diverses techniques modernes de prises de vues et travaille avec une grande liberté des compositions originales : contrejour, double-exposition, surimpression, solarisation...
Automobiles Renault. D‘une main l‘ouvrier fait tomber le sable. Billancourt (Hauts-de-Seine),1931-1934, François Kollar. Reproduction d'après négatif original sur plaque de verre 13 x 18 cm, Bibliothèque Forney. Ville de Paris. © François Kollar / Bibliothèque Forney / Roger-Viollet.
En 1930, après avoir exposé à l‘exposition internationale de photographie à Munich avec Florence Henri, André Kertész, Germaine Krull ou Ergy Landau, le photographe reçoit de la part des éditions Horizons de France une commande conséquente intitulée La France travaille (1931-1934), qui fait de lui l‘un des plus grands reporters industriels de l‘époque.
Refusant de collaborer avec le pouvoir en place pendant l‘occupation allemande, il se retire avec sa femme et ses trois enfants en Poitou-Charentes. Il ne reprend sa pratique photographique qu‘en 1945 à Paris. Dans les années 1950-1960, il poursuit en France et à l‘étranger ses reportages industriels.
L‘exposition du Jeu de Paume porte un regard contemporain sur son œuvre, à la lumière du contexte historique, et analyse la nature des commandes qu‘il reçoit tout au long de sa vie.