© Yannick Labrousse
Expositions du 26/11/2015 au 21/1/2016 Terminé
Galerie le Carré d'Art Galerie Le Carré d'Art Centre Culturel Pôle Sud 1, rue de la Conterie - BP 37604 35131 Chartres-de-Bretagne France
Photographies du Collectif TempsMachine.Galerie le Carré d'Art Galerie Le Carré d'Art Centre Culturel Pôle Sud 1, rue de la Conterie - BP 37604 35131 Chartres-de-Bretagne France
"Nous sommes saisis par ce que nous voyons, saisis par l’expérience du temps, et nous vibrons à cela. Notre intériorité est mouvante, et notre regard se pose sur un paysage lui-même modelé par une lumière changeante. Nous explorons les paysages qui nous entourent pour, en quelque sorte, mieux définir les contours de notre propre vision du réel. Il est question d’expérience des limites naturelles, de la campagne, la forêt, la friche aussi, de manière souvent parcellaire certes, mais à l‘image d‘un terrain d‘investigation de soi que nous cherchons à cerner sur le mode de la nature et de la culture. Le paysage, en tant qu’espace limité par l’homme, exige la présence d’un observateur devant lequel l’horizon se déploie, un observateur qui habite aussi l’espace. Le paysage est essentiellement le résultat d’une expérience visuelle et pour qu’il puisse nous apparaître, notre regard doit cesser d’être intéressé et doit s’ouvrir à ce qui apparaît naturellement. D’après Merleau-Ponty, la vision du paysage naîtrait du milieu du paysage lui-même, il faut revenir à l’expérience qu’il a nommée “primordiale“, observer ce que l’on a devant soi sans avoir envie de se l’approprier de manière pratique ou théorique, appréhender le paysage dans une approche phénoménologique, en captant l’essence même des choses selon la manière dont elles nous apparaissent. Chacun d’entre nous a un rapport propre au paysage, à la fois corporel et existentiel. La véritable expérience du paysage est celle d’un espace qui évolue et dans lequel on chemine, et qui prend forme par ce cheminement. Les territoires que nous visitons sont ceux où nous vivons, où nous prenons position, et qui sont ouverts à l’être et donc à l’autre. Par là, la rencontre est aussi “expérience“, elle devient possible et multiple. Nous sommes séduis par le visage de l’autre, dans une apparition de l’ordre du phénomène, et que nous tentons de représenter. "
Yannick Labrousse choisit la mise en scène et se place dans une forme de théâtre à ciel ouvert, où il habite l’espace, dans un rapport intime avec le paysage.
Vincent Leroux interroge l’intimité de son rapport au paysage en représentant une nature sublimée, devenue lieu possible d’élévation spirituelle. Un travail sur la reconnaissance des signes, des formes. Chaque rencontre comme une épiphanie.
© Vincent Leroux
Patrice Normand et Nolwenn Brod laissent également apparaître les choses d’elles-mêmes dans un univers religieux pour lui, et dans une errance intime pour elle (le paysage comme état d’âme, le journal d’Amiel) essayant tout d’eux de représenter la relation entre l’espace vécu et la situation affective et corporelle au sujet.
© Patrice Normand
© Nolwenn Brod
© Philippe Grollier
Créé en janvier 2005, TempsMachine est un collectif composé de cinq photographes :
Nolwenn Brod, Philippe Grollier, Yannick Labrousse, Vincent Leroux et Patrice Normand.
Vivant essentiellement de commandes de presse et institutionnelles, ces photographes ont choisi de se réunir afin d’imaginer et réaliser leurs projets d’auteurs. Par une démarche contemplative, TempsMachine revendique les codes du style documentaire : la frontalité, la clarté et la netteté propres à cette écriture, conviennent à leur souci de montrer les choses. Représenter les hommes et les paysages simplement, de manière lisible, et tenter de révéler parfois la beauté profonde des choses telles qu’elles sont est inhérent à leur démarche. Ils cherchent ainsi à interroger le réel en lui laissant toute sa part d’opacité et de vérité, sans livrer de réponses faciles. Leur esthétique n’en est pas pour autant distante ou clinique. Si l’appareil photographique est un outil de pur enregistrement, il est aussi le vecteur de leur sensibilité. Leurs images sont subjectives, ils les écrivent à la première personne. Elles témoignent avant tout de leur présence à l’instant. Une démarche contemplative.