Lola Hakimian, Les ballons
Expositions du 8/10/2015 au 15/11/2015 Terminé
Berges de Seine, rive gauche, passerelle Senghor France
L’exposition « Genre photographique / Photographie de genre » présentée sur les Berges de Seine constitue une fenêtre ouverte sur la création contemporaine, en réunissant les travaux de quatre artistes émergentes.Berges de Seine, rive gauche, passerelle Senghor France
Elle fait écho à l’exposition consacrée aux femmes photographes de la modernité, organisée au Musée d’Orsay et au Musée de l’Orangerie*. Fruit d’une réflexion sur le manque de visibilité accordée aux femmes artistes dans l’espace public, l’exposition porte le projet de réhabiliter leur parole, ou bien plutôt leur regard, en faisant des berges parisiennes un lieu d’expression, mais aussi de rencontre avec un large public.
L’exposition aborde le féminin sans le ramener à des considérations trop facilement sexuées. La question de la photographie de genre, d’un art déterminé par la condition de femme de son auteure, est ainsi articulée à celle du genre photographique, à l’idée plus neutre de catégorisation esthétique. De ce dialogue entre deux moyens de définir une œuvre émerge une réflexion commune sur la construction de l’identité artistique, les liens de l’individu au collectif et le rapport de la création aux normes.
Sont en premier lieu présentés les travaux de deux photographes qui s’illustrent dans des styles bien définis tout en exprimant une féminité sans clichés. La première, Lola Hakimian, reprend les codes de la photographie de l’intime sans forcer les traits d’un romantisme qui serait trop attendu, tandis que l’œuvre de Mouna Saboni relève d’une pratique documentaire, proche du photoreportage, qui démontre l’aplomb d’une photographe engagée sur des terrains hostiles.
En miroir, les deux autres photographes se focalisent plus particulièrement sur les représentations de la femme. Nicole Miquel propose d’attirer l’attention sur les oubliées du regard, celles que l’on ne voit plus ou qu’on ne veut pas voir, quand Sajede Sharifi dresse les portraits d’une élite féminine iranienne, exilée en occident à la recherche d’une liberté d’agir.
Ensemble, ces propositions constituent enfin les témoignages artistiques de quatre artistes qui ont trouvé dans la photographie le moyen d’exprimer une certaine idée de la féminité.
*« Qui a peur des femmes photographes ? 1839 > 1945 » du 14 octobre au 25 janvier.
Lola Hakimian
La série « La Survivance des ombres » est associée aux thèmes de la disparition et de la réminescence. Lola Hakimian met en images la façon dont les choses reviennent à l’esprit et resistent à leur propre absence, proposant en partage une intimité anonyme dans lequel chacun peut se projeter.
Mouna Saboni
Les séries présentées par Mouna Saboni ont été prises sur les côtes du Maroc et dans les flavelas du Brésil. On y perçoit la pesanteur du temps comme une certaine légèreté, l’amour de la terre comme le désir d’évasion. Ses portraits, pour certains pris de dos face à un horizon qui en constitue le point de fuite, pour d’autres pris de face montrant la determination des modèles, dialoguent avec des paysages désertés plus métaphoriques.
Nicole Miquel
Elle donne ici une visibilité nouvelle à celles qui sont généralement privées du regard des autres, en réactivant des formes esthétiques canoniques. Reproductions fortuites de tableaux d’histoire, ces photographies confèrent une dignité certaine à ces femmes en lutte tout en rendant un hommage sincère et appuyé à leur engagement.
Sajede Sharifi
S’appuyant sur le fait que quatre millions d’iraniens vivent en dehors de leur pays d’origine, ce travail de Sajede Sharifi se présente selon ses termes comme un « atlas des iraniennes modernes en exil ». Ne considérant en effet pas la photographie documentaire comme l’instrument d’une restitution invariablement fidèle à la réalité, elle confronte leurs rêves au vécu de leur exil, et tente de comprendre comment ces existences déracinées se réinventent sur un nouveau territoire.
Lola Hakimian, Les danseurs