© Amanda Demme / New York Magazine
35 femmes, assises, regard direct, visage figé. C'est en toute sobriété qu'elles sont venues témoigner de la violence qui leur a été faite par l'acteur du « Cosby Show », Bill Cosby. A leurs pieds, une légende, la date à laquelle elles ont été agressées sexuellement par l'homme de 78 ans aujourd'hui. La journaliste Noreen Malone, épaulée de la photographe http://amandademme.com/", a recueilli les témoignages de celles qui ont accepté de parler et de poser. Un travail de 6 mois pour briser le silence autour de ces femmes -en vérité plus de 40-, laissées sans recours face à leur violeur. Pour les victimes qui n'ont pas pu ou osé venir, la photographe a laissé une chaise vide. « On ne vous oublie pas. »
Malgré le nombre conséquent de plaintes déposées contre Bill Cosby, il n’a pas été condamné et ne le sera peut-être jamais. Le délai de prescription (autour d'une dizaine d'années, selon les états américains) est dépassé pour la plupart des viols ou agressions sexuelles qu'il a commis et bien souvent les preuves sont insuffisantes. Après un non-lieu, l'une de ces femmes violentées (Andrea Constand) a cependant réussi à obtenir un dédommagement financier dont elle a tu le montant.
Bill Cosby en 2011 ("2011 Bill Cosby")
© The World Affairs Council of Philadelphia - The World Affairs Council and Girard College/Wikimedia Commons
Les témoignages racontent presque tous la même histoire, l' acteur appliquant un procédé d'une efficacité tristement redoutable. Cosby gagne la confiance des jeunes femmes. Il s’érige en mentor de ces ados qui bien souvent rêvent de percer dans le cinéma. Un soir, il glisse dans leur verre un somnifère et abuse d’elles. Le réveil est douloureux, les conséquences psychologiques irréversibles. Une méthode que Bill Cosby a partiellement reconnue, puisque dans une déposition datant de 2005 qui a fuité un peu plus tôt cette année, il confesse avoir versé du Quaalude, un sédatif puissant, à au moins une d'entre elles.
« En 2005, Bill Cosby avait le contrôle des médias. En 2015, nous avons les réseaux sociaux. Nous ne pouvons pas disparaître. C'est en ligne et ça ne peut pas s'effacer. » dit Tamara Green dans les pages et sur le Twitter du magazine. « Une femme peut ne pas être crue pendant 30 ans ? Tout cela à cause d'un (seul) homme ? » demande Victoria Valentino. Cette une fait décidément réfléchir...
Sources : http://amandademme.com/" & http://amandademme.com/"