World's Fair, Flushing Meadows, NYC © Charles Harbutt
Charles Harbutt vers 1986
© Joan Liftin
« Je suis devenu journaliste parce que je voulais voir par moi-même ce qui se passait dans le monde. » explique Charles Harbutt, dans son autobiographie. Né en 1935 dans le New-Jersey (USA), l’homme se tourne d’abord vers le journalisme, se veut historien des événements. Mais cette volonté de sillonner le globe en témoin privilégié de l’actualité se heurte aux réalités du métier. C’est pourquoi, à 23 ans, il entame un virage professionnel et met sa démarche journalistique au service de la photographie avec laquelle il a tissé ses premiers liens dans le club photo local. Il devient photoreporter free-lance, couvre le festival de Woodstock, la guerre des Six Jours et voit ses photos publiées dans les plus grands journaux (Life, Look, Paris-Match…).
Scrivener, Wall St., NYC
© Charles Harbutt
Mais les vices de la machine politique qui lui apparaissent lorsque des agents du gouvernement en civil déclenchent des violences pendant les manifestations de New Haven dans les années 70, désenchantent Harbutt. A quoi bon rendre compte d’un fait fabriqué de toute pièce par le pouvoir, se plier à cette mascarade ? Le photographe veut retrouver l’humanité et la poésie de l’existence, celles qui imprègnent les gestes du quotidien. Il s’éloigne alors du photojournalisme d’Henri Cartier-Bresson et de Walker Evans en quittant l’agence Magnum dont il était membre et président.
Balloonsellers, Carnival, Merida, Yucatan
© Charles Harbutt
Pour débuter son nouveau projet de vie, il oriente ses pas vers le Yucatàn, province mexicaine. « Je voulais prendre des photos représentant d’authentiques expériences du monde tel que je le voyais. Je voulais pouvoir dire, ne serait-ce qu’à moi-même, qu’elles étaient vraies... J’ai donc rangé mes cartes de presse dans un tiroir et suis parti dans un pays où je me sentais bien, mais dont je ne parlais pas la langue [...]. J’ai décidé [...] de photographier pour moi. » Ses clichés, il les publie dans une monographie intitulée Progreso.
Blind Boy
© Charles Harbutt
http://www.espritsnomades.com/artsplastiques/harbutcharles/harbuttcharles.html"