© Robert Doisneau
Le cliché date de 1950, réalisé à Paris près de l’hôtel de ville pour une série commandée par le magazine Life. Il représente deux amants qui s’embrassent avec une impression de spontanéité. Prise depuis une terrasse de café, la photo ressemble à un acte volé, tout comme le baiser…
Les secrets de réalisation de la photographie sont longtemps demeurés secrets, tandis que l’image devient mondialement célèbre quand, en 1986 Robert Doisneau autorise sa commercialisation, qui en fait des posters, calendriers et cartes postales tirés à des chiffres records. Alors Robert Doisneau reçoit déjà des lettres de tout le pays de couples disant s’être reconnus, http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2012/03/30/01006-20120330ARTFIG00780-histoire-d-un-baiser.php">racontedevenu son avocat pour les affaires à suivre.
La polémique sur les origines du cliché commence officiellement en 1992, quand le couple Lavergne : Jean-Louis et Denise, qui revendiquent être les amoureux du « Baiser de l’hôtel de ville » intentent un procès au photographe pour « cliché volé ». Au départ, l’action en justice et plutôt une histoire de reconnaissance, mais elle révèle rapidement un enjeu financier. En 1986, Robert Doisneau pourtant avait déjà précisé que la photographie relevait d’une mise en scène et non d’un acte volé car il ne se serait jamais permis de photographier un couple à son insu.
Cette affaire attire l’attention de l’actrice Françoise Delbart, née Bornet qui revendique aussi être la femme de la photo accompagnée de Jacques Carteaud, son petit ami de l’époque. Ils étaient alors tous les deux acteurs du Cours Simon. Elle contacte donc le photographe et lui apporte un tirage original signé et numéroté en guise de preuve. Robert Doisneau, alors âgé de 80 ans affirme la reconnaitre ainsi que Jacques Carteaud. Cela n’empêchera pas l’ancienne amante d’attaquer elle aussi le photographe en justice pour lui réclamer des droits sur les montants perçus grâce à l’exploitation commerciale du cliché. Finalement, l’actrice ainsi que le couple Lavergne sont déboutés par le tribunal de Grande Instance de Paris. Et quant à l’exemplaire original de Françoise Bornet, il s’envole lors de sa mise aux enchères en 2005, pour une somme de 155 000 euros et pour le plus grand plaisir de l’ancienne amoureuse de l’hôtel de ville…
Aujourd’hui, c’est un papi franco-américain : Marc de Mauregne qui revient sur l’histoire du « Baiser de l’hôtel de ville ». http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2012/03/30/01006-20120330ARTFIG00780-histoire-d-un-baiser.php">raconte, il prétend être l’homme sur la photo. Cette dernière aurait été prise plutôt en 1945 ou en 1946, près de l’opéra. Marc Mauregne, 87 ans se reconnait d’après ses cheveux, il était sur la route pour se rendre au cinéma avec sa compagne de l’époque : Rolande Dupuis, dont il ignore ce qu’elle est devenue. Il affirme également qu’il n’avait pas la moindre idée d’avoir été pris en photo et que l’image est absolument spontanée.
Même s’il ne s’agit que de fabulations, le témoignage de Marc de Mauregne entretient le mythe d’une des photographies française les plus célèbre du XXème siècle.