© Christian Lutz
http://actuphoto.com/28844-nouveau-dossier-de-plaintes-contre-le-photographe-christian-lutz-a-propos-de-la-censure-de-sa-serie-in-jesus-name-.html" car un nouveau dossier de plaintes avait été déposé par les plaignants. Le problème posé par la partie adverse est toujours le même, le droit à l'image. Sauf que les images de Christian Lutz ont été réalisé dans le respect de ces droits, avec l'accord des protagonistes photographiés.
In Jesus'Name fait en effet partie d'une trilogie sur le pouvoir, débutée en 2007. Pouvoir politique, économique et religieux, tels étaient les axes de ce projet, à travers trois reportages, Protokoll (2007), Tropical Gift (2010) et In Jesus'Name (2012).
L'audience du 23 septembre dernier semblerait avoir tourné en faveur de Christian Lutz, puisque ces images sont à nouveau libérées de toute censure.
Son comité de soutien nous a précisé ceci : « L’audience s’est déroulée en deux temps. La première partie, d’environ une heure et ouverte au public et à la presse, a été consacrée aux plaidoiries des avocats.
La deuxième partie s’est passée en huis clos. Le juge a annoncé qu’il souhaitait trouver une “solution” à cette affaire et un accord entre les deux parties. En d’autres termes, cela signifiait qu’il voulait éviter un jugement qui ferait jurisprudence.
Neuf plaignants étaient présents pour témoigner.
L’avocat des plaignants exigeait que Christian Lutz informe les plaignants à chaque fois qu’il souhaiterait montrer ou publier une image sur laquelle l’un d’entre eux figurait. Christian Lutz a catégoriquement refusé cette concession, qui s’avère être une atteinte frontale à la liberté d’expression et à la liberté des médias.
Après deux heures et demie de débats, le juge a tranché en faveur de Christian Lutz : les 21 plaignants ont retiré leurs plaintes, sans que Christian Lutz ne concède rien en échange et préserve ainsi la liberté artistique et la liberté d’information. Aussi, aucun jugement n’a-t-il été émis (il s’agit d’un accord entre les parties), ce qui signifie que la justice suisse ne s’est pas positionnée sur cette question du droit à l’image et qu’elle n’a pas tranché. Cela veut également dire que toutes les images réalisées sur l’ICF (International Christian Fellowship) par Christian Lutz sont à nouveau libres. Par conséquent, elles peuvent être montrées sans bandeau ni aucune sorte de camouflage ni floutage. Mais elles pourraient alors faire de nouveau l’objet de plainte (comme n’importe quelle image de n’importe quel photographe).
Les plaignants ont toutefois jusqu’à début octobre pour éventuellement émettre une révocation de cette décision.
Nous sommes donc en attente. »
Nous espérons vivement qu'il s'agisse du dernier volet de cette épopée absurde à l'encontre de la liberté des photographes.
Claire Mayer